Découverte sur un terrain de balle-molle en 1929, Hilda Strike devient vite une sprinteuse redoutable. Elle perd la médaille d’or de justesse à la course de 100 mètres aux Jeux olympiques de 1932.
Hilda Strike
Née à Montréal en 1910, Hilda Strike est une athlète complète, qui passe avec aisance de la natation au patin et du badminton au basketball. Si elle se passionne d’abord pour la balle-molle, c’est par la course à pied qu’elle se fera connaître. En 1930, à Toronto, on la retrouve dans la première équipe féminine québécoise à participer à un championnat canadien d’athlétisme intérieur, aux côtés de Myrtle Cook, Lilian Mays et Louise Jeffreys. Deux ans plus tard, elle obtient une place au sein de la délégation canadienne en athlétisme pour les Jeux olympiques d’été de 1932 à Los Angeles.
Une course plus que serrée
Hilda Strike
Quelques jours plus tard, Strike gagne une autre médaille d’argent au relais 4 x 100 mètres. L’or lui échappe encore une fois, mais ses deux médailles font de la jeune femme de 21 ans une première grande vedette de l’athlétisme féminin au Québec. Grâce à ses performances olympiques, elle est la première femme sélectionnée pour le trophée Norton H. Crowe Memorial, en décembre 1932. Faute d’obtenir cette récompense, elle remporte le titre de meilleure athlète féminine de l’année au Canada et celui d’athlète la plus populaire à Montréal.
Avec Myrtle Cook, Hilda Strike fonde le Mercury Athletic Club, à Montréal en 1933. Elle porte les couleurs du club en compétition et y agit comme entraîneur. La crise économique qui sévit à l’époque frappe aussi le monde du sport. Heureusement, Strike obtient les 50 $ demandés à la Commission athlétique de la Ville de Montréal en juillet 1934 pour payer son voyage à London en Ontario, où ont lieu les qualifications pour les Jeux de l’Empire britannique. Elle rapportera d’Angleterre deux médailles d’argent, une pour la course de 100 verges et l’autre pour le relais 4 x 110 verges. Ce sera sa dernière compétition d’envergure.
Des rebondissements inattendus
Hilda Strike accroche ses souliers de course peu après son mariage avec Fred Sisson, aussi amateur de balle-molle, en 1935. Elle décide de s’occuper de la famille qui s’agrandit. En 1964, elle fait son entrée au Temple de la renommée olympique du Canada et, en 1972, au Panthéon des sports canadiens. Cette reconnaissance mise à part, la vie de l’ancienne olympienne se déroule sans histoire jusqu’à l’annonce d’une étonnante nouvelle en 1980.
Hilda Strike
Une fois les résultats de l’autopsie connus, la question de la fameuse médaille d’or refait surface. Les petits-enfants d’Hilda Strike la revendiquent pour leur grand-mère, mais on leur répond qu’aucune nouvelle médaille ne sera attribuée. Quant à l’ex-olympienne, elle déclara au journal Ottawa Citizen en 1988 qu’elle ne réclamerait pas cette médaille. « Je ne la demanderai pas. Ils savent où je suis », a-t-elle dit en parlant de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme. Association qui a quand même reconnu, une fois l’affaire Walsh rendue publique, que Hilda Strike pouvait considérer qu’elle était la femme la plus rapide au monde en 1932!
Hilda Strike est décédée d’une crise cardiaque à l’âge de 78 ans, à Ottawa, le 9 mars 1989.
Note de la rédactrice : Merci à Anaïs Barbeau-Lavalette qui, par son très touchant roman La femme qui fuit, m’a permis de découvrir Hilda Strike et, dans la même foulée, Myrtle Cook.
DETELLIER, Élise. Mises au jeu. Les sports féminins à Montréal, 1919-1961, Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 2015, 299 p.
PANTHÉON DES SPORTS CANADIENS. « Membres honorés, Hilda Strike », dans Inspiring Canadians - In Sport and Life, [En ligne]. [http://www.sportshall.ca/stories.html?proID=101&catID=all].
FOISY, Paul. « Hilda Strike », [En ligne], Encyclopédie canadienne, 12 décembre 2013. [http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/hilda-strike/].
RADIO-CANADA. « Hilda Strike, deuxième derrière... un homme! », dans Archives de Radio-Canada, [En ligne]. [http://archives.radio-canada.ca/sports/olympisme/clips/8504/].