Expo 67 a offert aux jeunes un pavillon à leur image. Ce lieu de rencontre et d’expression a notamment accueilli près de 2000 artistes, des Sinners d’Outremont à Janis Joplin!
Cheveux longs, iconoclastes et chantant en français, les Sinners enflamment le pavillon de la Jeunesse jour après jour pendant les six mois que dure Expo 67. Le groupe d’Outremont se produit aux côtés des artistes les plus populaires de l’époque, comme Janis Joplin. Le seul « défaut » que le chanteur Claude Dubois leur trouve, c’est leur avant-gardisme. Les Sinners sont actifs des années 1960 jusqu’en 1976, au grand plaisir d’une génération qui est à la recherche de la nouveauté, de la transgression et de l’éclatement culturel.
Le pavillon de la Jeunesse
Sinners

Le pavillon devient rapidement le lieu de rencontre de prédilection des 15-30 ans. On y trouve une agora de 400 places, un cinéma, un café dansant ainsi que des espaces d’exposition. Au fil des semaines, quelque 2000 artistes se produisent sur les scènes du pavillon et plus de 650 films sont projetés. Les jeunes assistent à des conférences et à des communications portant sur différents sujets. Le pavillon incarne cette jeunesse forte en nombre et en voix qui dénonce les injustices et prône un monde en paix. Expo 67 représente une bulle hors du temps.
Fait inusité : c’est au pavillon de la Jeunesse que sera diffusé en primeur nord-américaine l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles. L’équipe du pavillon demande à une agente de bord d’Air Canada de se procurer le disque paru au Royaume-Uni le 1er juin 1967 et de le rapporter à Montréal. La diffusion est annoncée sur le site de l’exposition; on sent l’anticipation et la fébrilité monter dans la foule. Le disque arrive enfin dans la métropole, quelques heures après sa sortie officielle. Il est remis au personnel du pavillon qui le diffuse en boucle jusqu’au petit matin!
CAREL, Ivan. « L’Expo 67 et la jeunesse », Bulletin d’histoire politique, vol. 17, no 1, automne 2008, p. 101-111.
CORMIER, Sylvain. « Sgt Pepper a visité l’Expo avant le reste de l’Amérique », Le Devoir, 2 juin 2007.
PRÉVOST LINTON, Charles. Cette voix qui nous habite, Québec, Marcel Broquet éditeur, 2016, 174 p.