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Les douze travaux de Charles-Jules Des Baillets

18 janvier 2016

C’est à Montréal que Charles-Jules Des Baillets démontre sa compétence d’ingénieur en électricité toujours à l’affût des technologies de pointe et ses talents d’architecte aux goûts éclectiques.

Charles-Jules Des Baillets

Portrait buste de Charles-Jules Des Baillets
Charles-Jules Des Baillets. Archives de la Ville de Montréal, VM94-D391-003.
Pour la plupart des Montréalais, le nom de Charles-Jules Des Baillets n’éveille aucun souvenir. Pourtant, les traces de son œuvre demeurent bien visibles quoique énigmatiques. N’avez-vous jamais aperçu ces bâtiments qui, au pied de l’avenue Atwater ou aux sorties du parc du Mont-Royal donnant sur le chemin de la Côte-des-Neiges et sur l’avenue du docteur Penfield, évoquent respectivement un imposant palais italien, un manoir rural et un château médiéval? Ce sont des stations de pompage, toutes signées Des Baillets.

Né à Genève, en 1884, ingénieur dès l’âge de 19 ans, Charles-Jules Des Baillets arrive au Canada en 1904. Spécialisé en électricité, un secteur neuf et prometteur, il travaille à ce titre pour diverses compagnies privées, puis pour la Ville de Sherbrooke. Mais c’est à Montréal qu’il démontre sa compétence d’ingénieur autant que ses talents d’architecte : de 1921 à 1949, en tant qu’ingénieur en chef de la Commission de l’aqueduc, puis à la tête de la division d’ingénierie des Travaux publics.

Aqueduc

Photographie de la façade du bâtiment abritant l'aqueduc Verdun..
[193-], Aqueduc Verdun. Archives de la Ville de Montréal, VM094-Y-1-17-D0057.

Accord de l’innovation et de l’art

Jusqu’à son dernier souffle (il meurt en 1949), cet ingénieur demeure à l’affût des technologies de pointe, que ce soit pour automatiser le procédé de chloration de l’eau, prolonger la prise d’eau dans le Saint-Laurent avec des tuyaux de béton d’invention européenne ou construire une centrale d’alarme avant-gardiste pour le Service des incendies. Il démontre en outre son sens artistique et ses goûts éclectiques en dessinant des édifices publics inspirés de l’architecture suisse, italienne ou québécoise afin d’abriter des stations de pompage et une partie de l’usine de traitement Atwater.

Sa réputation le conduira, au cours des années 1930, à agir comme consultant auprès de plusieurs villes étrangères, telles Varsovie et Paris. Divers honneurs témoigneront de la reconnaissance de son œuvre en Amérique du Nord et en Europe, en particulier l’attribution de la Légion d’honneur par la France et l’appellation posthume, à sa mémoire, de la deuxième usine de filtration de Montréal, inaugurée en 1978, l’une des plus importantes d’Amérique du Nord.

Charles-Jules Des Baillets - Réservoir Côte-des-Neiges

Photographie de face du bâtiment abritant le réservoir Côte-des-Neiges en hiver.
[1938?], Réservoir Côte-des-Neiges. Archives de la Ville de Montréal, VM4-14-Y-3-3-002.

Cet article est paru dans le numéro 12 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.

Charles-Jules Des Baillets - Aqueduc McTavish

Photographie d'ensemble du réservoir McTavish et de l'usine de pompage.
[193-], Aqueduc McTavish : Réservoir. Archives de la Ville de Montréal, VM094-Y-1-17-D0025.