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Le visage de Montréal au temps d’Expo 67

23 avril 2025

Le boum démographique des années 1960 ainsi qu’une immigration aux origines nouvelles ont transformé Montréal. Ouverte sur la planète entière, Expo 67 a été une introduction à cette métamorphose.

« Être italien ou grec, ça c’était exotique pour nous autres. » — Robert Lefebvre, Longueuillois de 12 ans en 1967

Le visage de Montréal au temps d’Expo 67

Le visage de Montréal au temps d’Expo 67

Montage vidéo réalisé dans le cadre de l’exposition Explosion 67. Terre des jeunes, présentée au Centre d’histoire de Montréal du 16 juin 2017 au 13 mars 2020. 

Durée : 2 min 56 s 

Réalisation : Antonio Pierre de Almeida, Centre d’histoire de Montréal 

Visage Montréal Expo 67

Photographie couleur montrant en gros plan une foule à l’extérieur.
Collection Roger La Roche
À l’aube du XXIe siècle, le tiers des Montréalais et Montréalaises sont nés à l’étranger. On vient de partout dans le monde, de tous les continents. Il n’en a pas toujours été ainsi. Pendant longtemps, le visage de Montréal est blanc et d’ascendance européenne. Il est, le plus souvent, de langue française ou anglaise, catholique ou protestant. L’origine et l’appartenance des Montréalais sont alors rarement autres, bien que la ville soit marquée par différentes vagues d’immigration depuis le XIXe siècle.

En 1961, la métropole québécoise est la première ville canadienne à franchir le cap du million d’habitants. À cette époque, près des deux tiers des Montréalais et Montréalaises sont francophones. L’expérience de vie à Montréal est bien différente si l’on demeure dans les quartiers centraux ou si l’on habite davantage dans la périphérie, dont certains espaces ne sont pas encore urbanisés et peuvent même s’apparenter à des noyaux villageois. Au centre de la ville, les francophones vivent principalement dans les quartiers ouvriers du sud-ouest ou à l’est du boulevard Saint-Laurent. Dans les quartiers centraux, les rues et les ruelles sont le centre du monde : on s’y voisine, on y fait les courses, on y étudie, on y prie, etc.

Pour bien des Montréalais et Montréalaises, l’exotisme réside dans la visite du restaurant chinois, dans la vue du potager des familles italiennes ou encore dans les achats faits à la charcuterie juive découverte sur le boulevard Saint-Laurent. Cette insularité explose pendant Expo 67 qui devient une immense fenêtre ouverte sur le monde. C’est l’occasion pour les Montréalais et Montréalaises d’entrer en contact avec la planète tout entière! Non seulement les pavillons nationaux présentent-ils une occasion d’en apprendre davantage sur des lieux étrangers, mais ils sont aussi l’occasion de rencontrer des gens d’ailleurs grâce à la présence des hôtes et hôtesses. On entre en contact avec d’autres langues, cultures et cuisines pendant toute la durée de l’exposition universelle.

Plusieurs de ces cultures s’implanteront au Canada qui accueille une nouvelle immigration ne provenant plus des bassins traditionnels. Ainsi, à partir de la fin des années 1960, la physionomie de Montréal se diversifie grandement, car l’immigration n’est plus cantonnée au continent européen. On vient d’Amérique centrale et du Sud, d’Asie, d’Afrique ou encore du sous-continent indien. C’est d’ailleurs en 1968 qu’est créé le ministère de l’Immigration au Québec.

Références bibliographiques

BERTHIAUME, Guy, Claude CORBO et Sophie MONTREUIL. Histoires d’immigration au Québec, Québec, PUQ, 2014, 276 p.

LINTEAU, Paul-André. « L’histoire de l’immigration au Québec depuis 1945 », Migrance, no 34, 2009, p. 30-41.