La restauration de la maquette de Montréal en 1745
À l’été 2015, le Centre d’histoire a entrepris une mise à jour de sa maquette représentant la petite ville fortifiée en 1745. Ce Montréal miniature est ainsi devenu beaucoup plus vivant.
Maquette Montréal 1745
La maquette d’origine se voulait une représentation très simplifiée de la ville vers 1742, en trois dimensions et à échelle réduite. Aucun détail architectural n’y était donné, les maisons étaient toutes pareilles, sauf quelques variations dans la dimension, et elles n’étaient pas à l’échelle. Malgré ses limites, la maquette a toujours été très appréciée des visiteurs et elle est un outil d’animation utilisé aussi bien par les guides du musée que par des guides touristiques, qui font des visites extérieures et qui entrent au musée avec des groupes pour quelques minutes. Mais au fil des années, de nouvelles recherches sur l’histoire de Montréal ont permis une meilleure connaissance de la ville au XVIIIe siècle, mettant en évidence les lacunes et les limites de la maquette aux yeux de l’équipe du musée.
Que faire de la maquette?
Lorsque le Centre d’histoire a renouvelé son exposition-synthèse au rez-de-chaussée du bâtiment en 2014, avec l’exposition Traces. Lieux. Mémoires, il a été question de se départir du modèle réduit. Mais l’équipe d’animateurs et les gens à l’accueil sont montés au front pour le conserver et, surtout, pour l’améliorer! C’est ainsi qu’il a été décidé de le garder, et une partie de l’équipe s’est attelée à la tâche.
Maquette Montréal 1745 - Rencontre avec Alan Stewart
Le projet pouvait alors démarrer avec la correction d’anachronismes et autres erreurs à l’aide de différents documents historiques, de cartes de la ville, de devis de construction de l’époque, de plans d’architectes ou de documents écrits par Alan Stewart. La plupart des grands édifices, comme l’église Notre-Dame, le séminaire des sulpiciens, le Château Ramezay et l’Hôtel-Dieu, ont été refaits à l’échelle en leur apportant des détails architecturaux. Dans le cas de l’Hôtel-Dieu, par exemple, il était trop long et comportait une annexe inexistante en 1745. Également, le fossé autour des fortifications, considéré comme une douve, avait été mal interprété à l’époque. Cette partie a donc été repeinte en brun, plutôt qu’en bleu.
Une équipe aux talents variés
Maquette Montréal 1745 - Olivier et Tyler au travail
Il n’était donc pas question de s’arrêter en si bon chemin. Au printemps 2016, le travail a pris de l’ampleur, avec le même noyau d’employés motivés et une nouvelle stagiaire, Anaïs Roy. Il fallait continuer à corriger la liste d’erreurs établie en 2015, mais aussi continuer à ajouter des détails architecturaux. Sur la maquette originale, les maisons étaient presque toutes de dimensions similaires avec des toits imitant la taule, alors qu’à l’époque ils étaient principalement en bardeaux. Pour rendre justice à ce qu’était Montréal en 1745, environ 100 bâtiments doivent être remplacés pour résoudre les erreurs liées à l’échelle, l’emplacement et l’architecture.
Un document de référence a été important : Aveu et dénombrement de la seigneurie de l’île de Montréal. Rédigé en 1731 par les sulpiciens à la demande du roi, il s’agit d’une liste détaillée des propriétaires des concessions de terres dans la ville. Il faut toutefois être vigilant, car certaines informations sont incorrectes ou manquantes, sans compter que ce document donne un portrait en 1731 alors que la maquette montre la ville 14 ans plus tard. On doit alors recouper les renseignements avec d’autres documents.
Exactitudes et touches de vie
Maquette Montréal 1745 - Hôpital général des Frères-Charon
À la fin de l’été 2016, l’équipe du Centre d’histoire de Montréal travaillait sur le secteur au sud de la rue Saint-Paul, mais ses ambitions sont bien plus grandes : être en mesure de restaurer toute la maquette! En accumulant aussi des informations sur l’identité des propriétaires et des locataires des lots et des anecdotes sur la vie à Montréal en 1745, l’équipe du Centre d’histoire de Montréal souhaite transmettre une vision plus humaine de ce qu’était la ville à l’époque et non simplement une image figée de celle-ci.