Élu en 1846, John Easton Mills ne s’illustra guère durant sa courte carrière de maire de Montréal, jusqu’au jour où il perdit la vie dans des circonstances héroïques.
John Easton Mills
Or, Ferrier refusait de quitter son siège. À cause du double vote de Ferrier pour lui-même, avantage auquel il avait droit lorsque le partage des voix était égal, on dut procéder à de nouvelles élections. En attendant, Montréal se retrouva, avec deux maires, dans un état de désordre total. Les travaux de la ville furent arrêtés, les rues ne furent plus nettoyées, les autorités policières ne surent plus à qui obéir. Il fallut attendre le 14 décembre 1846 pour que Mills, cette fois, l’emporte haut la main et devienne le cinquième maire de Montréal. Tout rentrait dans l’ordre.
N’ayant favorisé aucune réalisation majeure, Mills ne s’illustra guère durant sa courte carrière de maire, jusqu’au jour où il perdit la vie dans des circonstances héroïques. Originaire de Tolland dans le Massachusetts, où il voit le jour en octobre 1796, Mills immigre à Montréal d’abord pour pratiquer le commerce des fourrures avec son frère. Marié en 1826 à Hannah Lyman, qui lui donnera de nombreux enfants, il multiplie ses succès commerciaux, notamment en fondant la banque Mills et en devenant, plus tard, directeur de la Banque d’épargne, fondée en 1846. Mills acquiert alors une réputation d’homme d’affaires respectable et est reconnu pour ses bonnes œuvres : sa banque finance de nombreux projets dont la construction de l’église Saint-Patrick et la construction du premier chemin de fer. Comme directeur de la Banque d’Épargne, il encourage l’économie chez les plus démunis.
Lutter contre une terrible épidémie
Épidémie - Typhus
Cet acte de bravoure le conduisit à la tombe à l’âge de 51 ans, le 12 novembre 1847, après avoir contracté le terrible mal, et ce, ironiquement après que l’épidémie eut commencé à se résorber. Son corps repose au fond du fleuve Saint-Laurent où il fut, paraît-il, inhumé. Ainsi, Montréal aura eu son maire martyr en la personne de John Easton Mills.
Cet article est paru dans le numéro 37 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.
MARSOLAIS, Claude-V., Luc DESROCHERS et Robert COMEAU. Histoire des maires de Montréal, Montréal, VLB éditeurs, 1993, p. 44-49.
ARCHIVES DE MONTRÉAL. « John Easton Mills », [En ligne], La démocratie à Montréal, de 1830 à nos jours. [http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/democratie/democratie_fr/expo/maires/easton-mills/index.shtm] (Consulté le 8 décembre 2015).