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Pierre Elliott Trudeau

1919-2000
Commandeur
2016
Grand Montréalais
1984, catégorie économique

 « Trudeau captive davantage l’imagination canadienne qu’aucun des premiers ministres qui l’ont précédé », a écrit en 1981 l’auteur et chroniqueur Richard Gwyn. L’homme d’État avec lequel le Canada a entretenu pendant 16 ans une relation passionnée est également la personnalité politique qui a le plus marqué son histoire. Sa perception globale d’une nation canadienne bilingue, sa force intellectuelle, son non-conformisme et sa recherche constante de l’excellence sont autant de caractéristiques de ce Montréalais qui a exercé sur les Canadiens une fascination et un magnétisme remarquables.

Entre l’époque de Cité libre et sa mission de paix à l’étranger, entre le jeune polémiste courant le monde et le premier ministre rompu à la vie politique, Pierre Elliott Trudeau a été l’artisan et le promoteur d’une idéologie qui a bousculé l’ordre politique canadien. Plus que tout autre avant lui, il a soulevé un sentiment d’exaltation populaire, une sorte de fierté latente et une confiance en l’universalité de l’être humain.

Né à Montréal, il reçoit en 1940 un baccalauréat ès arts du Collège Jean-de-Brébeuf. Il étudie ensuite le droit à l’Université de Montréal, obtient sa licence et est reçu au Barreau du Québec en 1943. Deux ans plus tard, il passe sa maîtrise en économie politique à l’Université Harvard. Puis, il entreprend pendant deux ans des études de perfectionnement en droit et en sciences politiques et économiques à l’École des sciences politiques de Paris et à la London School of Economics. L’un des fondateurs et directeurs de la revue mensuelle Cité libre, il contribue à l’élaboration d’une réforme qui s’amorce au Québec durant les années 50 et qui s’étend aux années 60.

En 1966, il devient secrétaire parlementaire du très honorable Lester B. Pearson. Assermenté au Conseil privé, il est nommé ministre de la Justice et procureur général du Canada en 1967. Il accède à la direction du Parti libéral et est assermenté premier ministre du Canada en 1968. Dans la foulée des transformations sociales qui marquent le Canada au cours des années 70, et notamment la révolte des jeunes, la montée du nationalisme québécois et l’imminence de la crise inflationniste, l’homme sort gagnant et conserve, malgré la période difficile, l’image d’un héros national.

Durant cette décennie, il s’emploie à intégrer à la Constitution canadienne une charte des droits de l’homme. Il reste profondément attaché à la nécessité d’accorder aux deux grandes cultures canadiennes la possibilité de s’exprimer librement et de cohabiter en harmonie. Le rapatriement de la Constitution canadienne lui apparaît désormais comme le moyen ultime de satisfaire cette fin.

Après 1968, le très honorable Pierre Elliott Trudeau a été reporté au pouvoir à trois reprises, soit en 1972, en 1974 et en 1980. Durant cette période, il a été chef de l’Opposition en 1979-1980. En 1984, il a remis sa démission comme premier ministre du Canada, après avoir accompli un dernier geste à grande portée historique, son initiative de paix qu’il a portée, en citoyen du monde qu’il était, dans plusieurs pays étrangers.

Durant sa carrière politique, il a reçu une multitude de doctorats honorifiques et distinctions d’universités et d’organismes du monde entier. Établi de nouveau à Montréal, il y a élevé ses trois fils et s’est joint à une étude juridique montréalaise, à titre d’avocat-conseil.

Le très honorable Pierre Elliott Trudeau est décédé en 2000. Il a reçu le titre de Grand Montréalais dans la catégorie économique en 1984 et a été nommé commandeur de l’Ordre de Montréal en 2016.

Source : Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Le portrait et les notes biographiques apparaissant dans cette page étaient à jour au moment de l’admission de cette personne à l’Académie des Grands Montréalais.