Vous faites partie de l’histoire! permet de mieux connaître l’histoire et les aspirations d’élèves arrivés récemment dans la grande région de Montréal. Découvrez ceux de la cohorte 2019-2020!
Élèves VFPH 2019-2020
Pour la cohorte 2019-2020, en raison de la fermeture des écoles et des musées due à la COVID-19, le Centre d’histoire a utilisé de nouveaux moyens de diffusion : le dossier Vous faites partie de l’histoire! sur le site Internet Mémoires des Montréalais, des vidéos sur YouTube et un compte Instagram.
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« J’ai imaginé Montréal comme une grande ville pleine de possibilités. » — Nikol, originaire d’Israël
« J’ai imaginé Montréal comme un monde différent parce que nous regardions seulement le Canada à la télévision et dans les films. » — Siem Aklilu, originaire d’Érythrée
Durant l’année scolaire 2019-2020, 404 élèves de 25 classes et 12 écoles participent à cette 14e édition du programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! Ils ont entre 12 et 18 ans et sont natifs de 66 pays différents. Dans la liste de leurs pays d’origine, le Nigeria arrive en tête : plusieurs élèves qui en sont originaires ont fui une situation politique difficile et des violences. Il est suivi de près par la Chine, puis par les Philippines. Ce dernier pays est celui d’où viennent le plus grand nombre d’élèves ayant pris part au projet depuis 2011.
Le monde dans une classe
Mappemonde VFPH 2019-2020
Bien que les élèves soient nés dans un certain pays, leur pays d’appartenance, celui auquel ils s’identifient, en est parfois un autre. Cette année, 56 élèves désignent un pays d’appartenance autre que leur pays de naissance. Par exemple, certains adolescents sont nés au Canada, mais sont retournés vivre dans le pays d’origine de leurs parents pendant la plus grande partie de leur vie, avant de revenir récemment à Montréal. C’est alors souvent ce dernier pays qu’ils nomment comme pays d’appartenance.
La vie avant d’arriver à Montréal
Élèves VFPH 2019-2020
Quelles raisons ont conduit ces élèves à Montréal? Ils n’ont pas choisi de vivre à Montréal, ils y sont parce que leurs parents ont voulu pour eux une meilleure éducation et une vie plus heureuse que celle que leur pays d’origine leur offrait, que ce soit à cause de la guerre, de l’insécurité économique ou d’un autre facteur. Certains sont venus pour rejoindre une mère ou un père déjà au pays. C’est le cas de plusieurs élèves originaires des Philippines qui ont retrouvé leurs mères qui travaillaient à Montréal depuis plusieurs années et qui ont fait venir leur famille. Certains élèves fuient la violence et les persécutions comme Jamiat, originaire du Nigeria : « [Nous sommes venus à Montréal] à cause de la violence et du massacre de personnes qui se produisent dans notre environnement au Nigeria. » Certains élèves sont arrivés à Montréal dans des circonstances plus heureuses, par exemple à la suite du mariage d’un de leur parent avec une personne installée à Montréal.
Une nouvelle vie à Montréal
Élève VFPH 2019-2020
Comment avaient-ils imaginé Montréal avant leur arrivée? Les réponses à cette question varient beaucoup d’un élève à l’autre : comme une ville européenne, comme une ville américaine, comme une ville où on ne parle que l’anglais ou encore comme une ville froide et couverte de neige. La réalité est parfois différente de l’idée qu’ils s’étaient faite. Ahmad, par exemple, avait imaginé « une région sauvage qui contient beaucoup de faune sauvage », alors qu’Arielle pensait qu’ici « les personnes roulaient en limousine et que les maisons étaient très grandes ». Si certains sont ravis de ce qu’ils découvrent, d’autres sont déçus, comme Abdullah qui croyait que Montréal serait « 20 fois mieux que ça ». Ceux qui retrouvent ici un parent qui y habitait déjà constatent souvent que la ville correspond à ce qu’on leur avait décrit.
L’inévitable nostalgie
Élève VFPH 2019-2020
Les endroits qui faisaient partie de leur quotidien avant d’immigrer, comme l’école et leur quartier, comptent aussi parmi les choses dont ils s’ennuient. « [S]on école d’Israël, les montagnes et [s]es amies de l’école et du quartier où [elle] habitai[t] » manquent à Orian Alis, originaire d’Israël. Des repères culturels ou des choses associées à leur pays d’origine, comme la mer et la plage, la chaleur, les réunions familiales, les repas, l’ambiance, la langue, la culture et les saveurs, se trouvent aussi parmi leurs regrets. Certains élèves, qui ont fui un pays en guerre, en ont de mauvais souvenirs et ne sont pas nostalgiques. C’est le cas de Taha, originaire d’Iran qui répond que rien ne lui manque de son pays d’origine, il écrit : « Pas grand-chose, car je ne garde pas de bons souvenirs de mon pays en pleine guerre. »
La liste de ce qu’ils aiment à Montréal est longue pour la plupart des élèves. La sécurité et la paix, le calme, la liberté, mais aussi le métro, la diversité et la gentillesse des gens ressortent parmi les choses qu’ils y apprécient. Ainsi, Ardavan, originaire d’Iran, affirme : « Ce que j’aime le plus à Montréal, c’est les gens, car ils sont super gentils et ils accueillent bien les immigrants. » L’école, la gratuité des soins de santé, la liberté de s’habiller comme ils le veulent, les festivals et les lois figurent aussi parmi les réponses des élèves.
Un futur à Montréal?
VFPH 2019-2020 citation
Plusieurs imaginent être réunis à Montréal avec des membres de leur famille restés dans leur pays d’origine. Ils souhaitent voyager, devenir avocat ou joueur de soccer et travailler fort. Certains espèrent s’établir ailleurs, que ce soit dans leur pays d’origine ou dans un autre pays dont ils rêvent.
Le programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! est financé dans le cadre de l’Entente MIFI-Ville 2018-2021 pour les écoles de Montréal. Pour celles de la Rive-Sud et de la Rive-Nord, il est financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.
Lorsque les écoles secondaires ferment leurs portes le 16 mars 2020, en raison de la pandémie, le programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! est déjà bien avancé dans plusieurs classes. Les 25 classes inscrites ont complété la première étape du projet, pendant laquelle les élèves ont passé la journée au musée et approfondi leurs connaissances sur l’histoire de Montréal. C’est aussi pendant cette première étape que les élèves ont rempli une fiche d’information, qui nous permet de découvrir leur parcours d’immigration et leurs premières impressions de Montréal.
La deuxième étape du projet, pendant laquelle les élèves nous font découvrir un trésor de famille, a été terminée par 10 classes sur les 25 inscrites. En effet, en raison de la pandémie, les tournages n’ont pas eu lieu dans 15 classes et tous les groupes n’ont pas complété leurs textes. Malgré tout, les enseignants sont restés en contact avec leurs élèves. Pour certaines classes, déjà bien avancées dans le projet, ils ont pu envoyer les textes sur les trésors de famille à l’équipe du Centre d’histoire.
Nouvelle réalisation collective proposée en 2019, les portraits de classes sont des capsules vidéo de quelques minutes dont l’objectif est de présenter l’ensemble des élèves d’une classe ainsi que leurs trésors. Chaque classe imagine son concept : alors qu’une classe propose de créer une exposition, une autre offre un marché aux puces, d’autres encore imaginent un début ou une fin originale à leur présentation. Ces portraits de classe mettent de l’avant la créativité et sont l’occasion de rencontrer l’ensemble des élèves qui ont participé aux tournages et de découvrir leurs trésors.