Canadien français le plus prospère de l’ère victorienne, l’audacieux Forget fusionna des entreprises, participa à de nombreux conseils d’administration et assura son rôle politique de sénateur.
Louis-Joseph Forget
e siècle. Canadien français le plus prospère de l’ère victorienne, Forget est à la tête d’une importante maison de courtage de l’époque : la L. J. Forget et Compagnie. En 1886, il devient directeur de la Montreal Street Railway Co.
C’est sous sa présidence, en 1892, que s’effectue le passage du tramway hippomobile au tramway électrique. Dirigeant le groupe qui défendait l’électrification, il eut à faire face à des opposants, dont Jesse Joseph, qui trouvaient que le projet s’avérait trop dispendieux, mais aussi irréalisable et dangereux à cause de l’hiver. Il faut, cependant, avouer que Forget avait des intérêts dans les compagnies d’électricité. En effet, en 1901, il réalise avec Herbert Holt une importante fusion de trois compagnies d’électricité et d’une compagnie de gaz, formant ainsi la très puissante Montreal, Light, Heat & Power Co. qui fournira l’énergie au réseau.
Centrale électrique de la Montreal Street Railway
Forget était un gros homme, calme, pieux, à la voix basse et à l’élocution lente. Il était aussi à l’aise dans les milieux d’affaires anglophone que francophone. Caché derrière ses lunettes, il mena ses affaires audacieusement, fusionnant des entreprises, participant à de nombreux conseils d’administration et assurant son rôle politique de sénateur. Il mourut à 58 ans lors d’un voyage de repos dans le sud de la France.
Cet article est paru dans le numéro 3 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.
JEDWAB, Jack. « Forget, Louis-Joseph », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003. [http://www.biographi.ca/fr/bio/forget_louis_joseph_14F.html] (Consulté le 9 déc. 2015)