Avocat, militaire, politicien et surtout leader des rébellions de 1837 et 1838, Louis-Joseph Papineau a marqué l’histoire du Canada. À Montréal, sa maison témoigne d’une époque et d’un personnage.
Louis-Joseph Papineau.
Louis-Joseph Papineau, le patriote
Né au sein de la petite bourgeoisie canadienne-française, Louis-Joseph exprime déjà à l’adolescence son esprit contestataire. D’une intelligence vive mais piètre catholique, il se rebelle contre la lourde autorité du Collège de Montréal, ce qui lui vaut l’expulsion en 1802. Terminant ses études au Séminaire de Québec, il entre au bureau d’avocat de son cousin Denis-Benjamin Viger et il est reçu au barreau en 1810. Militaire lors de la guerre de 1812, il commence parallèlement une carrière politique dans un contexte de crise qui ne fera que s’accentuer. Chef du Parti canadien puis patriote, il participe à la rédaction des 92 résolutions. Les demandes au gouvernement colonial ne recevant pas la réponse espérée, une révolte politique éclate au Bas-Canada.
La maison Papineau assiégée
Après un affrontement avec les Fils de la Liberté sur la place d’Armes le 6 novembre 1837, les membres loyalistes du Doric Club se rendent à la maison des Papineau sur la rue Bonsecours et fracassent les vitres de la façade. L’épouse de Louis-Joseph, Julie Papineau, se réfugie dans une chambre à l’arrière avec ses enfants. Cette attaque soudaine n’est pourtant pas la première. À l’adoption des 92 résolutions le 14 novembre 1834, des tories avaient abattu les volets et les châssis à coups de pierres, de haches et de bâtons. Ces actes de violence et d’intimidation affectent de plus en plus la famille. Après les émeutes du 6 novembre 1837, Julie se réfugie à Verchères, tandis que son mari se rend à Saint-Denis où il assiste à la surprenante victoire des patriotes le 23 novembre. Mais leur triomphe est de courte durée. Le mandat d’arrêt au montant de 1000 livres lancé contre le leader de la Rébellion force son exil aux États-Unis, puis en France. Il ne revient qu’en 1845 à la suite de l’armistice.
Par la porte cochère
Maison Papineau
Cet article est paru dans la chronique « Montréal, retour sur l’image », dans Le Journal de Montréal du 22 mai 2016.