Pendant près d’un siècle, le tramway a rythmé les rues montréalaises. Tirés par des chevaux vers 1860, les wagons ont rapidement bénéficié de l’électricité. Ils ont cependant disparu en 1959.
Tramway - Omnibus
Ce type de transport avait vu le jour à New York en 1842. Compromis entre l’omnibus (voiture publique à chevaux, sur roues) et le train à vapeur, ce véhicule, tiré par deux chevaux, roulait confortablement sur des rails à 8 km/h. À Montréal, les propriétaires et conducteurs de voitures de louage manifestèrent violemment contre ce nouveau concurrent. Rien à faire, « l’ennemi » était là pour rester, soutenu à la fois par de puissants promoteurs (William Molson, William Dow et John Ostell) et par un public enthousiaste.
Des transports métamorphosés par la fée électricité
Tramway - Passage à niveau, 1893
Déjà en 1894, les derniers chevaux retournaient brouter dans leurs verts pâturages. Liés au nouveau système, les enchevêtrements de fils au-dessus des rues donnèrent à voir aux citadins un ciel découpé en petits espaces. De nouvelles voitures, plus solides, furent introduites et, en 1905, circulait le premier véhicule public au monde où l’on payait tout de suite en entrant. Le chauffeur ne faisait plus la ronde. Il fut construit par la Montreal Street Railway Co. dans ses usines du quartier Hochelaga.
Tramway - Ligne Rosemont, vers 1950
Cet article est paru dans le numéro 3 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.
Le 21 septembre 1892, le premier tramway électrique prenait son départ rue Craig. Le no 350, mieux connu sous le nom de Rocket, inaugurait un mode de transport qui allait, pendant 67 ans, faire partie du paysage montréalais. Construit à Saint-Louis, Missouri, par Brownell Car Company, le 350 offrit ses services jusqu’en 1914. Tout restauré, le Rocket prit part au défilé d’adieu du service de tramway de Montréal en 1959. Il fait partie, depuis 1963, de la collection du Musée ferroviaire canadien à Saint-Constant. Cette institution possède, dans sa collection de véhicules de transport urbain, 28 tramways électriques, un omnibus et un traîneau.
Tramway - Hiver 1878
Quand la blanche saison ensevelit les rails sous son duvet, le tramway à traction animale doit gagner ses quartiers d’hiver pour faire place à de lourds traîneaux. En l’absence de chauffage, les passagers grelottants tentent de se réchauffer les pieds dans la paille étendue, à cet effet, sur le plancher. Durant les demi-saisons, quand les rues se font boueuses, on utilise les omnibus.
Avec l’électrification du transport, apparaissent les grattoirs amovibles à l’avant des véhicules et les voitures-balais. On utilise aussi du sel pour dégager les rails. Cela blesse les chevaux aux sabots et aux mollets et hérisse les commerçants qui voient leurs parquets ruinés. Les tramways fonctionnent désormais toute l’année. Ils sont équipés de chaufferettes, qui passeront vite du charbon à l’électricité.
Et c’est ainsi que les Montréalais, dans un confort bien relatif, se déplaçaient pendant la frileuse saison...
COURCY-LEGROS, Louiselle. Les p’tits chars. Évolution historique du transport en commun à Montréal, Québec, Transport 2000, 1985, 23 p.
PHARAND, Jacques. À la belle époque des tramways, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1997, 280 p.