Né dans le quartier Bordeaux le 4 août 1921, Maurice Richard chausse les patins dès son plus jeune âge. Comme bien d’autres adolescents montréalais, il joue au
hockey dans les ruelles et au
parc Lafontaine. Bien qu’on voie en lui un ailier droit prolifique, on ne le destine pas à une carrière dans la Ligue nationale de hockey (LNH) en raison de ses blessures fréquentes. En 1942, il est repêché par le Canadien qui lui offre un salaire de 5000 $ par année assorti d’une prime de 1000 $. Le Canadien de Montréal est alors la seule équipe canadienne-française dans la Ligue nationale de hockey. Richard porte d’abord le chandail numéro 15, puis il endosse le numéro 9 à partir de 1943.
Un joueur adulé par le public
Maurice Richard ne joue que 16 parties au courant de sa première saison en raison de blessures, et sa carrière prend son envol l’année suivante. Gaucher évoluant à l’aile droite, il est reconnu pour la puissance de son revers. Pendant la saison 1944-1945, il réalise un record encore inégalé : il marque 50 buts en 50 parties. Il remporte le trophée Hart, décerné au meilleur joueur de la ligue, lors de la saison suivante. Sa rapidité lui vaut le surnom de Rocket et ses admirateurs se réjouissent de son désir de marquer des buts. Joueur au tempérament fougueux, il intimide les gardiens adverses avec son regard de feu. Plusieurs équipes délèguent deux joueurs pour surveiller le Rocket qui voit là un compliment. Pendant ses 18 saisons avec le Canadien, Maurice Richard marque 544 buts en saison régulière ainsi que 82 buts en séries éliminatoires et il enregistre un total de 465 passes. Il participe 15 fois aux séries éliminatoires et remporte 8 coupes Stanley avec le Canadien de Montréal, dont 5 entre 1955 et 1960, ce qui constitue un record. Le 16 mars 1955, une émeute éclate. Clarence Campbell, le président de la LNH suspend Richard à la suite d’une bagarre. Les Montréalais en colère protestent sur la rue Sainte-Catherine et le Rocket intervient personnellement afin d’apaiser la foule.
Le temps de la retraite et de la reconnaissance
Au moment de prendre sa retraite en 1960, Maurice Richard détient plusieurs records de l’équipe au sein de laquelle il a évolué toute sa carrière. Il conserve le record du plus grand nombre de buts comptés en prolongation jusqu’en avril 2006. Neuf mois après sa retraite, il est intronisé au Temple de la renommée du hockey. Le 27 mai 2000, le Rocket s’éteint à Montréal d’une insuffisance respiratoire. Quatre jours plus tard, à la
basilique Notre-Dame de Montréal, Maurice Richard a droit à des funérailles nationales.
Cet article est paru dans le numéro 28 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008. Il a été remanié en 2015 par Annick Brabant.