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La vie culturelle iranienne à Montréal

02 juin 2017

Arrivés à Montréal à partir des années 1980, des artistes et des intellectuels iraniens y forment des groupes culturels, littéraires et artistiques qui mettent la culture perse à l’honneur.

Galerie Mekic

Un homme assis à une table devant un public d'une dizaine de personnes
Galerie Mekic
À partir des années 1980, les nombreux Iraniens qui s’établissent à Montréal cherchent dans un premier temps à fuir l’Iran pour des raisons politiques, à la suite de la révolution islamique puis de la guerre contre l’Irak. Dans la décennie qui suit, plusieurs immigrants économiques ainsi que plusieurs étudiants munis de visa s’installent aussi dans la métropole québécoise. Ces derniers maintiennent des liens plus serrés avec leur pays d’origine. Très attachés à leur culture, des intellectuels iraniens établis à Montréal créent des associations non confessionnelles afin de faire rayonner la culture perse dans leur terre d’accueil et de cultiver leur identité iranienne.

CaféLitt

Galerie Mekic

Sept personnes assises en train de peindre
Galerie Mekic
Lancées en janvier 2006, les rencontres de l’association CaféLitt réunissent des étudiants, des intellectuels et des artistes montréalais, surtout d’origine iranienne, intéressés par la culture perse. À la manière des cafés français du XVIIIe siècle, ou du café Naderi à Téhéran, l’association montréalaise veut créer une occasion de rencontres pour discuter de la culture. Mais, dans le cas montréalais, le lieu des rencontres n’est pas fixe. Les thèmes abordés touchent l’histoire, la science, la littérature ou les arts. Ainsi, des conférences sur la poésie perse, par exemple sur les œuvres de la poétesse iranienne contemporaine Forough Farrokhzad, mais aussi sur l’écotourisme en Iran sont au programme. Plusieurs dizaines de participants assistent généralement aux séances hebdomadaires. Amir Kadir, député de Québec solidaire d’origine iranienne, a tenu en 2009 une conférence sur le thème de la nécessité d’un plus grand engagement citoyen des immigrants iraniens dans leur société d’accueil. Les séances se tiennent surtout en persan ou parfois en anglais.

La Galerie Mekic

Galerie Mekic

Façade de la Galerie d'Art et Librairie Mekic. Par la fenêtre, on voit des œuvres accrochées au mur.
Galerie Mekic
Établie sur le Plateau-Mont-Royal depuis 2007, la Galerie Mekic fait office à la fois de galerie d’art, de centre culturel, de bibliothèque et de maison d’édition. Bien qu’elle diffuse plus largement l’art et la culture de l’Asie du Sud-Est, elle porte un intérêt particulier à la culture perse et a accueilli, à quelques reprises, les rencontres de l’association CaféLitt. Lieu culturel important pour plusieurs irano-montréalais, la galerie vise aussi à faire connaitre la culture perse aux Montréalais, par exemple en proposant dans sa bibliothèque des œuvres perses traduites en anglais ou en français. Des artistes irano-montréalais, dont le peintre Khosro Berahmandi, ainsi que des artistes iraniens, comme le peintre Bahram Dabiri, ont exposé leurs œuvres à la Galerie Mekic. Selon Kianoosh Hashemzadeh, qui a réalisé un mémoire de maitrise traitant de l’identité culturelle des Iraniens de Montréal, la Galerie Mekic, comme les séances de CaféLitt, jouent un rôle important pour cultiver l’identité iranienne dans la métropole québécoise.

L’association CaféLitt et la Galerie Mekic sont majoritairement fréquentées par les immigrants iraniens montréalais qui évoluent dans le milieu du savoir, de l’enseignement et des arts. Selon le recensement de 2006, 13,9 % de la population iranienne du Québec œuvrait dans des domaines liés à l’enseignement, aux sciences sociales et à l’administration publique, alors que 0,7 % travaillait dans le domaine des arts. Bien que l’association CaféLitt et la Galerie Mekic soient des organismes importants pour plusieurs Montréalais d’origine iranienne, ils ne leur sont pas réservés et sont aussi fréquentés par des personnes d’autres horizons. Les activités de ces organismes font rayonner la culture perse dans la métropole québécoise.

Présence iranienne dans les arrondissements de Montréal

Selon le recensement de 2006, 91,3 % des Iraniens établis au Québec résidaient dans la région métropolitaine de recensement de Montréal. Près de 30 % de ceux qui habitaient alors la ville de Montréal avaient élu domicile dans l’arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce. La présence de commerces iraniens est particulièrement forte dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce où se trouvent des restaurants iraniens comme les restaurants Shiraz et Quartier Perse, une poissonnerie ainsi qu’une grande épicerie iranienne, Akhavan. Les journaux iraniens sont en vente dans plusieurs commerces du quartier. L’arrondissement de Ville-Marie comptait quant à lui, en 2006, 12,8 % de la population iranienne recensée à Montréal, alors que celui de Pierrefonds-Roxboro en comptait 9,6 %.

Références bibliographiques

HASHEMZADEH, Kianoosh. Not a Place but a Culture: the Cultivation of Iranian Subjectivity in Montreal, Mémoire (MA), Montréal, McGill University, 2009, 109 pages.

NAMAZI, Vahideddin. Les trajectoires de l’intégration professionnelle des immigrants iraniens travaillants comme chauffeurs de taxi à Montréal, [En ligne], Thèse (Ph. D.), Montréal, Université de Montréal, 2010, 606 pages.
http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/thesescanada/vol2/QMU/TC-QMU-5330...

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. DIRECTION DE LA RECHERCHE ET DE L’ANALYSE PROSPECTIVE DU MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION, DE LA DIVERSITÉ ET DE L’INCLUSION. Portrait statistique de la population d’origine ethnique iranienne recensée au Québec en 2006, [En ligne], 2014.
http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/publications/fr/diversite-ethn...