L'encyclopédie est le site du MEM - Centre des mémoires montréalaises

La clinique de mémoire, pour faire don de vos histoires

Temps de lecture

Pour conserver et partager les souvenirs des Montréalais, le Centre d’histoire de Montréal organise des collectes de mémoire. Ainsi, l’histoire de chacun enrichit et complète l’histoire officielle.

Clinique de mémoire - Saint-Laurent 7 août 2011

Photo couleur montrant deux chapiteaux avec des affiches qui annoncent la clinique de mémoire devant un bâtiment de pierre. Huit personnes sont assis ou debout.
Centre d'histoire de Montréal. 
L’idée voit le jour en 2003, dans le cadre d’un événement organisé par la communauté portugaise de Montréal et le Centre d’histoire de Montréal. Afin de conserver et de partager les souvenirs des membres de cette communauté, une opération de collecte de mémoire est mise sur pied. Collecte de souvenirs, collecte de sang… Sauver des histoires, sauver des vies… On décide de rendre l’événement plus festif et fantaisiste en copiant la formule bien connue. Voilà que la collecte se déroule dans le décor d’une « clinique de sang », où les donneurs remplissent des fiches d’enregistrement et sirotent des rafraîchissements en attendant les collecteurs, vêtus d’un sarrau et armés d’un stéthoscope. Les entrevues se déroulent dans une atmosphère propice aux échanges et l’opération est un succès!

Cette première clinique ouvre la porte à d’autres projets de collectes de mémoire. Avec le temps, la préservation de l’histoire orale devient partie intégrante de la mission du Centre d’histoire, et la clinique de mémoire permet à l’institution de profiter du contact avec diverses communautés montréalaises. Les communautés y trouvent aussi leur compte, puisqu’elles peuvent bénéficier de cette formule éprouvée pour créer leurs propres banques de témoignages.

Des histoires individuelles émouvantes et instructives

Ce fut le cas en 2009, alors que les Habitations Jeanne-Mance fêtent leur 50e anniversaire. L’organisme souhaite marquer le coup avec une collecte de souvenirs. Catherine Charlebois, muséologue au Centre d’histoire, dirige sa première clinique de mémoire avec les habitants de ce vaste complexe immobilier à loyer modique. Elle est vite frappée par l’émotion qui se communique au travers des histoires individuelles. Plusieurs cliniques plus tard, elle avoue avoir eu un coup de cœur professionnel pour ces expériences de collecte : « J’en tire une grande leçon d’humanité et d’humilité face au discours historique. » L’histoire de tout un chacun, jeune ou vieux, montréalais de souche comme immigrant récent, enrichit, colore et complète l’histoire officielle de Montréal. En participant aux cliniques, les gens sont souvent fiers de partager leurs souvenirs. Alors qu’on se raconte, des émotions peuvent surgir et permettre, parfois, de jeter un regard neuf sur son histoire personnelle.

La collecte concernant les Habitations Jeanne-Mance a permis la création d’une exposition virtuelle, qui perpétue l’événement via Internet [elle n’est plus accessible]. D’autres cliniques ont servi à monter des expositions de plus ou moins grande envergure, selon les moyens des organismes. Habituellement, une clinique de mémoire comporte des enregistrements faits avec une caméra par du personnel formé par le Centre d’histoire. En plus de leurs souvenirs, les participants peuvent apporter des photos ou des objets significatifs. Le déroulement de la clinique peut être modifié selon les besoins des organismes. Par exemple, lors de la collecte de 2003, les entrevues ont été menées par des jeunes de la communauté portugaise, dans un souci de favoriser la transmission des souvenirs entre les générations.

La clinique de mémoire du Centre d’histoire de Montréal est un concept bien rodé qui a permis de collecter des témoignages dans un quartier, une communauté culturelle ou même une entreprise.