En 1919, des émissions expérimentales sont diffusées à Montréal sous l’indicatif XWA. Un an plus tard, la XWA devient la première station radiophonique au monde à émettre selon un horaire régulier.
Radio - Guglielmo Marconi dans sa station de radiotélégraphie
Le récit historique de la radio se compose comme un véritable arbre généalogique d’inventions et de découvertes; parmi celles-ci, une importante innovation, les stations radiophoniques, se concrétise à Montréal. L’aventure débute en Allemagne, en 1888, avec la découverte des ondes électromagnétiques par Heinrich Hertz. La France y ajoute une suite en 1890, quand le physicien Édouard Branly invente le radioconducteur, un outil servant à détecter les ondes hertziennes. En 1895, c’est au tour de la Russie d’ajouter une page à cette histoire. Un ingénieur russe, Alexandre Popov, utilise les découvertes de Hertz et l’invention de Branly pour concevoir l’antenne et ainsi fabriquer le premier récepteur d’ondes hertziennes. L’année suivante, Popov réussit la première transmission sans fil d’un message en morse, sur une distance de 250 mètres. Utilisant les inventions de Hertz, de Branly et de Popov, un physicien italien de 22 ans, Guglielmo Marconi, met sur pied un poste de transmission de télégraphie sans fil. Marconi connaîtra ses premières heures de gloire en Angleterre, où il réussit en 1901 une transmission de télégraphie sans fil entre la Cornouailles et Terre-Neuve. Guglielmo Marconi obtient un prix Nobel en 1909.
Des émissions expérimentales sont diffusées
Radio - Édifice Marconi, années 1920
Il est difficile de savoir quelle fut la première station radiophonique au monde à diffuser selon un horaire régulier et non plus de façon expérimentale. Assurément, XWA était l’une d'elles et fut la première au Canada. Appartenant à la filiale canadienne de la Marconi Wireless Telegraph Company, elle était installée au 173, rue William (aujourd’hui le 1017, rue William) à Montréal depuis l’année précédente. Elle obtient, la même année, le premier permis de radiodiffusion émis à cette époque par le ministère fédéral de la Marine et des Pêcheries, car la TSF était surtout utilisée pour la communication maritime. En 1922, la station prend l’indicatif CFCF.
La programmation prend forme
Radio - boxeur Jack Dempsey au micro de CFCF
La station CFCF a occupé plusieurs bâtiments à Montréal. En 1922, elle s’installe dans l’édifice de la compagnie Canada Cement au square Philips. Une console, un piano et un gramophone constituaient alors l’outillage de base. Un épais rideau entourait le studio afin d’empêcher la réverbération. En 1927, CFCF emménage dans des locaux de l’hôtel Mont Royal pour ensuite déménager dans l’édifice Kings Hall de la rue Sainte-Catherine en 1930. La station a aussi occupé un édifice du square Dominion de 1948 à 1963 pour enfin s’établir au 405, avenue Ogilvy.
Radio - gens écoutant la radio
Cet article est paru dans le numéro 13 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008. Merci à Alain Dufour pour la révision de l'article en 2018.
À Montréal, le clergé catholique s’est intéressé très tôt à la nouvelle technologie de radiodiffusion, y voyant une application pratique pour ses activités. Un prêtre jésuite du nom de Papin Archambault sollicite du temps d’antenne auprès de la station CKAC, première station radiophonique d’expression française créée en 1922. À partir de 1930, la station CKAC diffuse une émission d’une heure consacrée à la religion, L’heure catholique. Plus tard, en 1950, le cardinal Léger réussi un exploit sur les ondes : faire réciter le chapelet à la grande majorité de la population montréalaise, tous les jours à la même heure.