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« Vous faites partie de l’histoire! » Journal de bord de l’édition 2021-2022

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En septembre 2021, la 15e édition du programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! prend son envol. Ce sont 342 élèves venant de 76 pays qui plongent dans l’aventure. 

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Des panneaux et cartons sont affichés au mur.
MEM - Centre des mémoires montréalaises
À la fin de l’été 2021, un peu avant la rentrée des classes, les inscriptions au programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! battent leur plein. Ce programme s’adresse aux élèves des classes d’accueil de Montréal. En quelques jours, le portrait des classes participantes se précise : l’équipe du projet collaborera cette année avec 23 enseignants répartis dans 11 écoles.

J’assumerai la charge de projet et travaillerai avec Laure Barrachina, agente de programmes éducatifs et culturels au MEM. La majorité des professeurs inscrits ont déjà pris part au projet, mais quelques nouveaux visages s’ajoutent à ceux des habitués. Le temps de mettre à jour le matériel pédagogique avec Laure et de rencontrer les enseignants de chaque école pour discuter des adaptations apportées au projet cette année, la première étape du projet démarre avec les élèves au début novembre. Contrairement à l’an dernier où tout s’était déroulé en virtuel, nous avons le grand plaisir de nous rendre en classe et de faire leur connaissance « en vrai ».

Sur les traces des Montréalais

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Un homme montre une image devant huit élèves assis à leur pupitre.
MEM - Centre des mémoires montréalaises
La première étape du programme éducatif Vous faites partie de l’histoire! est celle où les élèves en apprennent davantage sur l’évolution de leur ville d’adoption, Montréal. Cet automne, Tyler Wood, animateur spécialisé au MEM, se rend dans les classes participantes pour rencontrer les adolescents lors d’un premier atelier d’histoire au mois de novembre. Racontant le passé de la ville à l’aide d’images et façonnant le contenu pour s’adapter aux intérêts et au niveau de français des élèves, il leur communique sa passion pour la culture montréalaise. Quelques semaines plus tard, en janvier et en février, il rencontre à nouveau les jeunes, cette fois de manière virtuelle, pour l’atelier Enquêteurs d’histoire et discute alors du rôle des objets et des témoignages pour écrire l’histoire à l’échelle d’une ville, ou d’une famille. Ayant approfondi leurs connaissances sur l’histoire de Montréal, les élèves se préparent maintenant à relater leur propre histoire.

Des parcours singuliers et des trésors de famille

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Un statuette blanche sur fond noir.
Photo Olivier Blondeau. MEM - Centre des mémoires montréalaises.
La cohorte des élèves de cette année réunit 342 adolescents venant de 76 pays. Au mois de janvier, ils commencent à nous raconter leur histoire familiale et leur parcours migratoire à l’écrit. On apprend ainsi comment ils avaient imaginé Montréal avant d’y poser les pieds, ce qu’ils ont fait pendant leur première journée dans la ville, ce qui leur manque de leur pays d’origine, comment ils envisagent l’avenir. Chaque année, les réviseures Anne Gombert, Hermine Ortega et moi-même sommes frappées par la profondeur des réponses de plusieurs élèves et touchées par leur manière de se représenter la ville. Alors que certains l’avaient visualisée comme Paris ou Londres, que d’autres avaient redouté le froid ou anticipé une vie beaucoup plus confortable, d’autres admettent qu’ils n’ont pas eu le temps d’imaginer la ville, que le choix de déménager à Montréal n’était pas le leur, mais bien celui de leurs parents. Si plusieurs premières journées à Montréal ont été marquées par des quarantaines, d’autres élèves nous racontent qu’ils ont découvert les parcs ou les rues de leur quartier, le mont Royal ou le Vieux-Montréal ou qu’ils ont savouré des retrouvailles familiales. Certains se souviennent des odeurs, comme cette élève de l’école Cavelier-De LaSalle qui explique ce qui l’a touchée lors de sa première journée : « J’ai vu beaucoup de buissons et partout ça sent la pluie. »

Parmi les choses de leur lieu d’origine qui leur manquent, nombreux sont ceux et celles qui citent leur famille dont ils s’ennuient, particulièrement leurs grands-parents restés derrière. Quant à leur vie plus tard, les avis sont divisés. Alors que certains espèrent retourner dans leur pays d’origine, d’autres rêvent de voyages, de faire une différence dans la vie des gens dans le besoin, d’une existence à Montréal, ou dans une autre ville au Canada.

À la fin du mois de février, les élèves se lancent à la recherche d’un trésor de famille, un objet souvent transmis et qui leur permettra de raconter des moments importants de leur histoire familiale. Ils rédigent alors la description de ce trésor, puis font des présentations orales pour le faire découvrir aux élèves de leur classe, révélant ainsi des parties d’eux qu’ils n’ont pas toujours l’occasion de partager avec leurs camarades et faisant ainsi plus ample connaissance. Les textes des jeunes témoignent souvent des sacrifices et des rêves portés par les membres de leur famille, comme l’illustre ce magnifique passage du texte d’un élève qui présente un petit dictionnaire français-espagnol, offert par son grand-père à sa mère : « Le plus intéressant, c’est le fait que mon grand-père l’ait acheté pour apprendre le français quand lui était plus petit et, aujourd’hui, ce sont mes parents et moi qui étudions le français. Et nous sommes au Canada, comme mon grand-père l’aurait aimé. » Plus qu’un simple objet, le trésor de famille dénote ici un rêve familial, transmis d’une génération à l’autre.

À la fin du mois de mars, les tournages commencent dans les écoles. Chaque classe a élaboré un scénario original pour exposer en quelques minutes l’histoire du trésor d’un ou de plusieurs élèves. Alors que certains groupes choisissent une mise en scène qui permet de dépeindre l’ensemble des élèves, d’autres misent sur une conversation entre deux jeunes ou sur un scénario en plusieurs actes autour de l’histoire du trésor de la classe. C’est avec beaucoup de plaisir que la vidéaste Éléonore Riffe et moi rencontrons les élèves et nous sommes impressionnées à la fois par leur créativité et par leur implication, comme en témoigne le montage vidéo inclus à la fin de ce texte. Pendant la même période, le photographe et graphiste du projet, Olivier Blondeau, va à la rencontre des élèves pour prendre des photos d’eux et de leur trésor de famille. Il amorce ainsi la suite du travail.

La diffusion du projet, un travail d’équipe

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Une femme se tient derrière une caméra. Devant elle, un garçon tient une perche. Une dizaine d’élèves sont debout devant la caméra.
MEM - Centre des mémoires montréalaises

Une fois les tournages et la prise de photo terminés, le moment est venu de traiter le matériel en vue de la phase de diffusion. Pendant que les réviseures s’affairent à la correction des textes, nous préparons le matériel d’exposition qui sera présenté dès le début juin dans les 11 écoles participantes, ainsi que les catalogues de classe, des petits livrets qui sont remis aux élèves en fin de projet. Alors qu’Olivier s’occupe du graphisme de l’exposition et des catalogues, que Marc Thomas-Dupuis se charge du montage vidéo, Quynh Pham ajoute les nouvelles fiches d’élèves dans le site Internet.

Au début du mois de juin, les expositions sont installées dans les écoles participantes par François Roy, technicien artistique au MEM, afin que les élèves puissent les visiter et les faire découvrir aux autres élèves de l’école avant la fin de l’année scolaire. Certaines écoles organisent aussi des événements de clôture pour souligner les accomplissements des adolescents dans le cadre du projet.

Vous faites partie de l'histoire! - Année 2021-2022

Vous faites partie de l'histoire! - Année 2021-2022

Durée :7 min 40 s
Vidéaste: Éléonore Riffe, montage Marc-Thomas Dupuis. 2022.

Réalisation : 
MEM - Centre des mémoires montréalaises

Merci aux enseignantes et aux enseignants qui ont participé à l’édition 2021-2022 du projet :

Yahiaoui Brahim, école secondaire Saint-Henri
Olga Burdeyna, école secondaire Saint-Henri
Eveline Arpin-Cadieux, école secondaire Cavelier-De LaSalle
Lya Antunano Flores, école secondaire Saint-Laurent 
Émilie Charron Hudon, école secondaire Cavelier-De LaSalle
Anne Dansereau-Ménard, école secondaire Saint-Laurent 
Aurel Dapi, école secondaire Saint-Henri
Roxanne Dubé-Rémillard, école secondaire Mgr-A.-M.-Parent
Baya Elabed, école secondaire Calixa-Lavallée 
Amel Ibrahim, école secondaire Calixa-Lavallée 
Hayat Jalil, école secondaire Saint-Luc
Denis Julien, école secondaire Saint-Luc
Chantal Labrie, école secondaire Lucien-Pagé
Ambroise Landu Mbambi, école secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
Jacynthe Latouche, école secondaire Georges-Vanier
Nabila Kebaili, école secondaire Jacques-Rousseau
Radia Khellil, école secondaire Mgr-A.-M.-Parent 
Mayelin Martinez, école secondaire Cavelier-De LaSalle 
Marie-Claude Poirier, école secondaire Calixa-Lavallée 
Julie Racine et Philippe Dubois, école secondaire Georges-Vanier
Roxanne St-Louis, école secondaire Dalbé-Viau
Nina Terishvili, école secondaire Dalbé-Viau 
Catherine Wong, école secondaire Cavelier-De LaSalle