Entre les années 1950 et 1970, plus de 25 000 Montréalais sont expropriés et doivent ainsi quitter leur logement et leur milieu de vie. D’anciens résidants et d’anciennes résidantes racontent.
« J’habite une ville inévitable et pourtant qu’on brûle, qu’on démolit, qu’on repousse, qu’on déplace, qu’on éloigne, qu’on dissimule pour apaiser la conscience des maires, des millionnaires, des empereurs. J’habite cette ville-là qui les embarrasse et qu’ils démolissent, comme si en rasant les maisons, il se pouvait qu’on élimine la misère. »
Pierre Perrault, Imagerie sur ma ville, 1961
Que s’est-il passé?
Une maison vide est frappée de plein fouet, réduite à une pile de débris, poussière et verre brisé. Une autre est sur le point de subir le même sort. À chaque maison qui tombe, une communauté se disperse, un univers disparaît. Entre les années 1950 et 1970, plus de 25 000 Montréalais doivent ainsi renoncer à leur logement, leur quartier, leur vie.
La rumeur, la lettre officielle d’expropriation, le déménagement, la démolition : autant de réalités à assimiler rapidement pour les résidants des secteurs ciblés par les grands projets. Résignation, désillusion, tristesse, colère : autant d’émotions qui accompagnent l’exil forcé, malgré les promesses d’une vie meilleure.
Au lendemain du choc, des résidants témoignent de leur réaction.