Doha | Un voile
Témoignage
Je m’appelle Doha. J’ai 16 ans et je suis égyptienne. On est venus ici quand j’avais sept ans. Au début, [nous étions là] pour le travail de mon père qui était l’ambassadeur de l’Égypte ici. À la fin de son mandat qui a duré deux ans, nous étions obligés de partir pour rentrer en Égypte. Ensuite, nous sommes retournés deux mois plus tard à Montréal mais, cette fois-ci, pour nous y installer. Ça fait donc neuf ans que nous y sommes pour nos études. Mon trésor de famille est un voile qui a beaucoup de valeur pour nous, particulièrement pour ma mère.
Le voile est très important dans ma religion, l’islam. Ça sert à couvrir les cheveux d’une femme. Ça couvre seulement la tête laissant le visage apparent. Dans mon pays d’origine, la plupart des femmes le portent. Mon trésor a été fabriqué au XXe siècle pendant les années 1980, vers 1984. Il est noir avec des motifs jaunes.
Le voile appartenait initialement à mon arrière-grand-mère maternelle. Puis quand ma grand-mère l’a reçu, elle l’a donné à ma mère. Mais sûrement pour une raison : avant qu’on parte pour venir ici, ma grand-mère a trouvé que c’était alors le moment parfait. Ma mère m’a dit qu’elle va me le donner dans une occasion spéciale. Ma mère garde le voile précieusement dans un tiroir de sa commode. De cette façon, il ne sera pas abîmé.
C’était important pour mon arrière-grand-mère car son mari le lui a acheté en Arabie saoudite lors de son pèlerinage et le lui a offert. Il l’est aussi pour moi parce que mon arrière-grand-mère m’adorait tout particulièrement car j’étais le premier bébé de la famille. Mais malheureusement, elle est décédée quand j’avais un an et donc j’ai un souvenir un peu flou d’elle. Je n’ai pas de mots pour décrire mon amour pour elle, même si je m’en souviens que vaguement. Je compte le léguer à mon tour un jour à mes enfants pour continuer la transmission de ce trésor de famille.