Kiana |
France
Témoignage
La nouvelle vie
Je m’appelle Kiana, Kiana Kazemi. J’ai 14 ans. Je viens d’Iran, mais je suis née en France. Ne me demandez pas pourquoi je suis revenue en Iran parce que je ne sais pas non plus.
J’ai choisi mes chaussures. Ce sont des Converse noires avec des lacets blancs. Elles sont vraiment importantes pour moi parce qu’elles sont comme un livre de mes souvenirs. Mon père les a achetées en Russie quand il y est allé. Elles étaient pour ma mère, mais j’ai vraiment adoré les Converse, donc elle me les a données. Alors maintenant elles sont à moi.
Ces souliers m’ont suivie partout et ont contemplé toutes les scènes de ma vie. Un de ces moments était l’immigration. J’étais derrière la fenêtre de la voiture, j’ai regardé le ciel et j’étais noyée dans mes pensées. Le ciel était comme une couverture noire, sombre et peinée. Mais, si vous avez bien regardé, vous avez remarqué les étoiles chatoyantes et les lumières brillantes. Peut-être que cela veut dire la même chose de ma vie ? Qui sait ? Ennuyée à regarder le ciel et à trop réfléchir, je suis tombée dans la vallée de mes pensées, j’ai aperçu ma mère assise à côté de moi. Je n’ai pas pu regarder son visage, mais j’ai pu entendre son cœur se briser… La pire partie était l’aéroport, ses larmes et son visage. Ses mots chaleureux, mais en même temps lourds et forts. Ma vie sans ma mère… Oui, c’est dur, mais à côté de cette grande tragédie, il y avait mon excitation, une nouvelle vie, un nouvel environnement et une nouvelle école ! Peut-être que mes souliers contiennent tous ces souvenirs, le stress, la joie, la tristesse… Quand je parle du stress, je voudrais dire la première journée à l’école : sans aucune annonce, ils m’ont dit que je devais aller à l’école le lendemain ! Alors qu’est-ce que je devais faire ? Je ne savais pas si je devais être heureuse ou stressée, pleurer ou me préparer. Il y avait beaucoup de sentiments ! Mais alors quoi ? Je suis ici pour gagner, pas pour perdre… Alors je dois me lever, c’est ce que ma mère a toujours voulu.