Milana |

Chaussures

Témoignage

Moi, c’est Milana. Je suis une élève en accueil. Dans ce beau projet, je vous présenterai mon histoire et mes chaussures qui deviendront un sujet inhabituel. Ma paire présentable n’est pas quelque chose d’incroyable. Elle est assez ordinaire, sale et usée, comme les vieilles chaussures des autres. Sa marque est Puma. La partie prononcée est sa semelle. Sa taille me donne plus de cinq centimètres de hauteur. En raison de la semelle, elle semble rugueuse. La rugosité est plus voyante, à cause de la boue.  

On commence en août 2022. Je suis à Marioupol depuis déjà un mois à cause de la guerre. Chaque jour est comme le jour de la marmotte. Si quelqu’un n’a pas compris, l’expression signifie que chaque jour est la répétition de la routine. Mes parents et moi habitons dans la maison d’une amie de la famille. Mais aussi, on va chez nos nouveaux amis périodiquement. 

Un beau jour d’été, on est chez nos nouveaux amis. Mon oncle nous dit : « J’ai acheté des billets pour le Canada pour vous. La date de votre départ est le 6 octobre. » On est surpris. Comment annoncera-t-on à nos grands-parents cette nouvelle ? Le lendemain, mes parents sont assis sur le canapé à côté de mes grands-parents. Le silence. Mon père prononce un petit son. Le moment après, ma mère annonce la nouvelle. Mes grands-parents sont heureux pour nous. C’était le dernier jour tranquille avant les deux dernières semaines de vie de mon grand-père, George, et la partie sensible du cœur de ma grand-mère.  

Chaque jour, George est de plus en plus malade. Il a abandonné. Il ne veut plus de drogues pour soutenir la vie. Le 12 août, nous sommes chez eux. Juste une heure avant, il est vivant. Mais mon père monte les escaliers avec la phrase : « Mila, grand-père est peut-être mort. » Je prends mes affaires. On est dans notre voiture, moi, mon père, ma mère et ma meilleure amie. Mon père est déchiré. Je regarde dans le rétroviseur et vois que des larmes coulent le long de la rivière de ses yeux. On a failli avoir un accident. Mais même dans cette situation, mon père est capable de faire face à la gestion. 

Le 12 août, le dernier jour où je t’ai vu. Désolée grand-papa, je n’étais pas capable d’être à tes côtés. Je t’aime beaucoup. Tu n’aurais pas mérité des funérailles comme ça.