Enserré entre l’avenue des Pins au sud et le parc du Mont-Royal, le Redpath Crescent est l’un des derniers vastes terrains à être développés dans le « Mille carré doré ». Après avoir subdivisé la partie sud de sa propriété au milieu du 19e siècle, John Redpath cesse son développement immobilier pour préserver l’intimité de Terrace Bank, son domaine familial dont la résidence est située à la hauteur de l’actuelle avenue du Docteur-Penfield. À sa mort en 1869, sa femme, Jane Drummond, et ses enfants héritent du domaine familial, qui inclut le terrain boisé au nord. Le testament est toutefois assorti d’une interdiction de transaction foncière avant le décès de Mme Drummond.
Entre-temps, la propriété Redpath évolue par expropriations, ce qui permet, d’une part, la création au cours des années 1870 du parc du Mont-Royal dont la limite sud correspond à un chemin privé qui sillonne alors l’escarpement et, d’autre part, à l’ouverture de l’avenue des Pins au début des années 1890. Le décès de Jane Drummond en 1907 et l’acquisition du terrain au nord de l’avenue des Pins par John James Carrick pavent la voie, à l’aube de la Première Guerre mondiale, au développement de ce secteur sous forme d’enclave résidentielle bourgeoise. Le lotissement du Redpath Crescent résulte d’une action unique, contrairement à son développement qui s’étire tout au long du 20e siècle.
Les maisons jumelées du 1315-1317, rue Redpath-Crescent, sont construites en 1968 selon les plans des architectes Oberman et Paskulin pour la compagnie S. D. Gameroff Estate. Le projet immobilier inclut aussi la construction de trois autres résidences similaires. Le volume habitable du 1317, en recul par rapport à celui du 1315, donne lieu à une étrange organisation des entrées principales qui sont disposées perpendiculairement et se partagent une terrasse commune.