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Dans un geste de réconciliation, la Ville de Montréal donne à la rue Amherst le nouveau toponyme de rue Atateken

21 juin 2019

Montréal, le 20 juin 2019 - La mairesse de Montréal, Valérie Plante, pose aujourd'hui un geste fort et longtemps réclamé dans le cadre du processus de réconciliation avec les peuples autochtones en donnant à la rue Amherst le nouveau toponyme de rue Atateken. La mairesse est entourée du chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, de sa conseillère associée à la réconciliation, Marie-Josée Parent, et des membres du comité de toponymie autochtone pour souligner le travail de collaboration novateur avec les partenaires de plusieurs nations incluant la nation Mohawk et la communauté urbaine, réalisé dans le contexte du processus de réconciliation avec les peuples autochtones.

 

« Je suis émue de nous voir arriver ensemble à poser ce geste. Remplacer un toponyme montréalais critiqué depuis de nombreuses années par un nom rassembleur qui invite à la paix et au partage entre les cultures autochtones et allochtones incarne bien l'esprit de Montréal dans son programme de réconciliation. Ce mot, en langue kanien'kéha (mohawk), signifie « frères et sœurs » et porte en lui la notion de relations et d'égalité entre les personnes. Je remercie les membres du comité de toponymie autochtone qui ont travaillé avec nous à franchir cette étape importante », a affirmé Valérie Plante.

 

Atateken, symbole de paix et de fraternité

Atateken invite à la paix et sa position dans la ville, reliant le fleuve et le parc La Fontaine en croisant la rue Sainte-Catherine et le Village gai de Montréal, renforcent sa signification. Ce nom associé à la fraternité viendra équilibrer l'aspect militaire des rues à proximité Wolfe et Montcalm, deux autres chefs militaires.

 

« En cette semaine de la réconciliation, la Ville de Montréal, Tiohtia'ke, pose un autre geste qui confirme son engagement pour le respect, la reconnaissance et la fraternité. La rue Atateken sera désormais la voie de nos sœurs et frères. Elle tourne une autre page de notre histoire commune, parfois assombrie par des épisodes marquants de son passé colonial et contribue à renforcer nos liens d'amitié. Je tiens à souligner et remercier celles et ceux qui, animés par leurs convictions, nous permettent aujourd'hui de retrouver notre dignité », a déclaré le Chef de l'APNQL, Ghislain Picard.

 

« Je souhaite exprimer mes sincères remerciements à la mairesse pour nous avoir réunis dans l'esprit de la réconciliation. Montréal a choisi de renommer la rue Amherst, rue ATATÉ: KEN, qui signifie «fraternité». Nous sommes tous liés par nos valeurs et nos croyances communes. Le retrait du nom de Jeffrey Amherst de la rue montre la volonté de travailler ensemble non seulement pour la réconciliation, mais avec des valeurs et des croyances communes. J'espère que les Montréalaises et les Montréalais adopteront ce nouveau mot de la même manière qu'il a été développé à travers nos valeurs et nos croyances communes », a souligné Hilda Nicholas, directrice du centre culturel de Kanehsatake, membre de la communauté de Kanehsatake et du comité de toponymie autochtone.

 

La Ville de Montréal tient à souligner l'excellent travail des membres du comité de toponymie autochtone :

  • André Dudemaine, membre de la communauté autochtone urbaine, fondateur de l'organisme culturel autochtone Terres en vues
  • Nicole O'Bomsawin, membre de la nation abénaquise, anthropologue
  • Hilda Nicholas, membre de la communauté de Kanehsatake, directrice du centre culturel mohawk de Kanehsatake
  • Akwiratehka Martin, membre de la communauté mohawk de Kahnawake, professeur d'histoire
  • Oscar Kistabish, membre de la nation Anishnabe, consultant culturel

 

Ce changement de toponyme sera entériné par le conseil municipal à la fin de l'été. Ensuite, comme le veut l'usage, pour faciliter le repérage des citoyens, les deux plaques toponymiques cohabiteront ensuite pendant plusieurs semaines.

 

Jeffrey Amherst (Angleterre, 1717 – id., 1797)

Rappelons que le Jeffrey Amherst (Angleterre, 1717 – id., 1797) a été le commandant en chef des armées britanniques pour l'Amérique du Nord de 1758 à 1763 et administrateur colonial. Il participe à la prise de Louisbourg le 27 juillet 1758, après quoi il reçoit la mission d'envahir le Canada. Après la chute de Québec, à laquelle il ne participe pas activement, Jeffrey Amherst reçoit la reddition de Montréal le 8 septembre 1760, et conséquemment, celle de la colonie. Il visita Québec et ses champs de bataille avant de retourner à son quartier général, à New York. Au cours des dernières années, la réputation du général Jeffrey Amherst a été ternie de manière posthume dans le contexte de la guerre de 1754 à 1763 (French and Indian War), notamment par sa correspondance particulièrement virulente envers les nations autochtones qu'il souhaitait voir éradiquées. Le nom de la rue Amherst est alors devenu la cible de nombreuses critiques et requêtes visant à le remplacer. Cette solution a été retenue dans le cadre de l'initiative « Montréal, métropole de réconciliation ». Il a donc été proposé que le nouveau nom soit lié au contexte de réconciliation.

 

 

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