L'avenue Papineau entre les rues Craig (devenue Saint-Antoine) et De La Gauchetière [détail] - 10 décembre 1942
L’avenue Papineau et ses intersections

Par  Julie St-Onge, Jean-Claude Robert et Chantal Lacoste

L’avenue du Parc, qui doit son nom au parc du Mont-Royal, est créée en 1883 lorsque la Ville de Montréal nomme « Park Avenue » le prolongement de la rue de Bleury, au nord de la rue Sherbrooke. L’appellation française, en usage depuis longtemps, est aussi officialisée en 1961. La voie s’étend de la rue Sherbrooke à la rue Jean-Talon, puis est interrompue sur une distance importante, avant de reprendre du boulevard Crémazie à la rue Chabanel. Outre son rôle d’accès principal au parc du Mont-Royal, l’avenue du Parc constitue, avec le chemin de la Côte-des-Neiges, l’un des deux principaux axes de contournement du mont Royal. Elle sert de lien entre la partie nord de la ville et le centre-ville, ce qui entraîne un haut débit de circulation. L’avenue du Parc est très typée à la fois par sa population diversifiée et ses fonctions multiples. Son bâti est contrasté, avec des tours, des triplex et des usines. Cinq segments rendent compte de sa physionomie changeante.   

L’avenue du Parc est une importante artère de communication nord-sud et constitue, avec le chemin de la Côte-des-Neiges, une des principales voies d’accès au parc du Mont-Royal. D’ailleurs, Frederic Law Olmsted a voulu en faire l’entrée principale en y faisant commencer son chemin carrossable.

Reconnue aussi pour ses immeubles d’appartements d’une grande qualité architecturale, elle est un lieu de mémoire important pour les communautés anglo-écossaise, juive et grecque.  Elle est, comme le décrit si bien l’écrivain juif montréalais Mordecai Richler (1931-2001), la rue de la classe moyenne juive : « les Juifs ni riches ni pauvres hantaient habituellement l’avenue du Parc – les plus audacieux se risquaient sur le Chemin de la Reine Marie. Les pauvres et les vieux s’en tenaient, pour leur part, au boulevard Saint-Laurent. »

Marquée en sa partie sud par une grande opération de redéveloppement urbain, elle est, dans le Mile-End, une rue commerciale de quartier à l’image de sa population diversifiée. Quant au petit segment au nord du boulevard Crémazie, il est sans relation avec le reste de la voie. L’ensemble des Montréalais manifeste son attachement à l’avenue du Parc, comme en fait foi l’importante mobilisation en 2006-2007 contre le projet de changement de nom de l’artère.


Mordecai Richler, Mon père, ce héros..., trad. de l’anglais par Jean Simard, Montréal, Cercle du livre de France, 1975, p. 23.
Consulter la carte de cette section