Vue de la rue Wellington vers le nord, à l'angle de la rue Bridge - 1939
La rue Wellington et ses intersections

De l'autoroute 15 au fleuve

La rue traverse le Village de la Rivière Saint-Pierre, créé en 1874, qui prend le nom de Village de Verdun en 1876, et devient la Ville de Verdun en 1907. Cette dernière est annexée à Montréal en 2002 et forme l'arrondissement de Verdun. À la fin du XIXe siècle, une seule partie de la voie actuelle existe. À l'entrée du village de Verdun, elle se prolonge d'abord dans le chemin de Lachine en bas. À partir de 1890, on donne le nom de Wellington à une nouvelle voie tracée au nord du chemin de Lachine en bas et qui est ouverte graduellement jusqu'au boulevard Lasalle qu'elle atteint en 1932.

La rue Wellington est la principale artère commerciale de Verdun. En 1932, on y compte plus de 250 magasins qui desservent, en grande partie, une clientèle locale. À proximité, rue Gordon, l'immeuble des stations de radio CKVL et CKOI marque le paysage jusqu'en 2006. En 1991, la Ville de Verdun, en collaboration avec le gouvernement du Québec, lance un programme de revitalisation comprenant, entre autres, des parcomètres, un nouveau pavage, l'enfouissement ou le déplacement des fils électriques, la réfection complète du système d'égouts, la plantation d'arbres et des bancs publics.

Sauf pour l'église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (1914) qui s'élève au coin de la rue de l'Église et pour l'église anglicane St. Clement (1900), au coin de la rue Gordon, l'architecture de ce segment est assez homogène. On y retrouve surtout des maisons de brique à trois étages, dont le rez-de-chaussée est consacré au commerce et les autres au logement. La grande majorité de leurs occupants sont des locataires travaillant à l'extérieur de Verdun. Entre 1901 et 1931, la population passe de près de 1 900 habitants à plus de 60 000, ce qui transforme le village agricole en la troisième ville la plus densément peuplée au Québec. Près de la moitié des habitants sont anglophones, les autres, sont francophones.

La voie est depuis le début du XXe siècle, un centre de la vie sociale dans Verdun. À cette époque, la première paroisse de la municipalité, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, est érigée et l'on décide de construire une chapelle-école au coin de la rue de l'Église. Elle est remplacée en 1914 par le bâtiment actuel. Son premier curé, Joseph-Arsène Richard, est très impliqué dans la communauté et préside notamment la Commission scolaire pendant 32 ans. En reconnaissance de son engagement, il est nommé prélat domestique par le pape Benoit XV en 1919. De son côté, la communauté anglophone construit en 1900 l'église St. Clement qui, dans les années 1920, dessert une des plus grosses paroisses anglicanes du Canada. Ces deux lieux de culte positionnent la rue au coeur de la vie religieuse et sociale de Verdun.

Dans une moindre mesure, l'artère a aussi une fonction récréative. Au fil des ans, on y retrouve des salons de quilles, un court de tennis, un terrain de camping, une patinoire et plusieurs restaurants. Au sud de la rue Wellington, juste à l'ouest du déversoir de l'Aqueduc, on retrouve aussi le Grand Trunk Boat Club. Ce club nautique est ouvert dès les années 1870 et dessert la clientèle de Pointe-Saint-Charles et Verdun jusqu'en 1956.

Dans les années 1890, le Village de Verdun entre en pourparlers avec la Montreal Park and Island Railway pour prolonger la ligne de la rue Wellington à l'extérieur des limites de la Ville de Montréal et parvient à une entente en 1898. Plusieurs lignes d'autobus empruntent ce segment de la rue Wellington. Un édicule de la station de métro de l'Église débouche aussi sur la rue.

Tout au long de son parcours, la rue Wellington présente différentes facettes. D'abord chemin rural, la voie est ensuite caractérisée par l'intense occupation industrielle qu'a connue Pointe-Saint-Charles jusqu'au milieu du XXe siècle. Le canal de Lachine, les installations du Grand Tronc et les logements ouvriers sont autant de balises qui rappellent l'activité incessante de l'époque. À ces traces du passé, se greffent de nouvelles infrastructures qui donnent à cette section de la rue Wellington un second souffle. Dans l'arrondissement de Verdun, la continuité de la fonction commerciale caractérise la rue, avec ses nombreuses boutiques et restaurants qui en font une voie incontournable. Un processus de gentrification s'y manifeste à la fin du 20e siècle.

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