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La rue Sherbrooke et ses intersections

De l'avenue Georges-V au Bout-de-l'Île

La rue Sherbrooke est ouverte sur le territoire de la Ville de Montréal-Est, entre l'avenue Georges-V et l'avenue Marien, entre 1907 et 1914. Dans les années suivantes, elle est prolongée sur le territoire de l'ancienne Municipalité de Pointe-aux-Trembles (1845-1982) jusqu'à la 18e Avenue, et une petite partie est ouverte de part et d'autre du boulevard de la Rousselière. En 1936, une vingtaine de cultivateurs accordent un droit de passage sur leur terre, permettant ainsi le prolongement jusqu'au Bout-de-l'Île. Elle y rejoint la rue Notre-Dame, tout juste avant le pont Pierre-Le Gardeur (1939) qui relie l'île de Montréal à la Ville Repentigny. La voie devient alors une porte d'entrée de la ville et traverse l'arrondissement de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles de l'avenue Marien à l'extrémité est de la rue Notre-Dame.
Le paysage au-delà de l'avenue Georges-V est caractérisé par les industries lourdes et les raffineries qui s'établissent surtout à Montréal-Est et jusqu'à la 9e Avenue. Depuis la première moitié du XXe siècle, Canada Cement (devenue société Lafarge Canada) y exploite une immense carrière. Des années 1930 à 1960, seuls quelques restaurants et stations-service s'installent ici et là. Plusieurs motels profitent aussi du statut de la voie comme route provinciale. Après l'annexion de la Ville de Pointe-aux-Trembles à Montréal en 1982, ce secteur se développe et on réaménage la voie. Dès lors, les commerces de détail et les concessionnaires automobiles s'implantent de la 9e Avenue au boulevard du Tricentenaire. À l'est de celui-ci, la rue est l'artère commerciale principale du quartier.
Jusqu'en 1980, il y a très peu de résidants sur cette partie de la rue. Dans les deux décennies suivantes, des francophones s'établissent dans des immeubles à appartements construits à l'est du boulevard du Tricentenaire. L'école secondaire Pointe-aux-Trembles et l'école Le Tournesol desservent la population. À proximité, le Sanctuaire de la Réparation-du-Sacré-Coeur est un lieu de pèlerinage depuis sa fondation en 1896.
Moult boisés et espaces verts caractérisent le secteur du Bout-de-l'Île, où les terrains sont peu bâtis. On retrouve le cimetière Hawthorn-Dale (1910), le Bois-de-la-Réparation et les parcs de la Coulée-Grou, Arthur-Généreux—Jovette-Bernier et Delphis-Delorme. Plusieurs lignes d'autobus assurent la liaison avec le centre-ville.

Porte d'entrée à l'est de l'île, la rue Sherbrooke constitue un des axes de communication majeurs pour traverser Montréal, reliant le Bout-de-l'Île à Montréal-Ouest. La voie a considérablement changé d'aspect et de fonction depuis son ouverture. L'extension du centre-ville ainsi que l'arrivée de l'automobile ont eu un impact important et ont tranquillement fait reculer la fonction résidentielle de la partie centrale. Le commerce, devenu de plus en plus présent sur toute la longueur de la voie, en fait une artère d'importance pour tous les quartiers qu'elle traverse, particulièrement au centre-ville.
Exceptionnelle par sa situation au sommet de la terrasse, elle l'est aussi pour sa variété de paysages et de styles architecturaux qui témoignent des différents rôles qu'elle a joués au fil du temps. Elle présente, d'un bout à l'autre, un éventail unique de différents types d'habitations, du simple duplex à la vaste maison bourgeoise, et renferme une concentration importante d'institutions, tant anglophones que francophones. Si dans sa partie est, elle offre encore quelques paysages champêtres, en contraste avec ses industries lourdes et ses commerces de détail, elle évoque dans ses plus beaux secteurs les grands boulevards européens. À l'approche du centre-ville, les demeures se veulent plus cossues, les immeubles qui la bordent gagnent en hauteur et les magasins de quartier font place aux boutiques de luxe. C'est la rue Sherbrooke chic, avec ses grands hôtels, ses galeries en même temps que ses gratte-ciel. «Rue-fleuve», comme la décrit Régine Robin, elle est l'une des plus représentatives de la ville et offre une traversée en coupe de la société montréalaise.

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