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La rue Notre-Dame et ses intersections

De la rue Saint-Hubert à la rue De Boucherville


Au XVIIe siècle, plusieurs colons reçoivent des terres le long du fleuve et y construisent des bâtiments de ferme. La rue Notre-Dame est alors un chemin rural desservant ces terres, longeant le versant sud de l'île de Montréal, à l'est de la porte de Québec, et constituant l'axe de développement des anciennes côtes de Sainte-Marie et de Saint-Martin, dans la paroisse de Montréal, et de Saint-François, dans la paroisse de la Longue-Pointe. Connue sous le nom de rue Sainte-Marie dans les limites du faubourg Québec ou Sainte-Marie, cette voie reçoit le nom de chemin Saint-Martin, jusqu'à la paroisse de Longue-Pointe. À l'est des limites de la ville (rue Frontenac) la voie est aussi connue sous le nom de chemin de Québec, également appelé chemin du Roy (1734), première route royale à relier les villes de Québec et de Montréal. En raison de l'érosion, certaines portions du chemin sont périodiquement envahies par l'eau et déplacées un peu plus au nord en 1841. C'est ce tracé qui devint l'actuelle rue Notre-Dame, dont le nom est officialisé en 1882 pour la portion formée par la rue Sainte-Marie, jusqu'à la rue Frontenac. En 1840, de la sortie de la ville jusqu'au Bout-de-l'Île, la voie devient un chemin à péage de la Commission des chemins à barrières de Montréal (Montreal Turnpike Trust). Lors de l'annexion de la Ville d'Hochelaga en 1883, la barrière est déplacée de la rue Frontenac à la rue Valois, limite avec la Ville de Maisonneuve ; en 1889 cette dernière la fait repousser à la 1re Avenue (devenue rue Viau). Le reste de la voie dans Longue-Pointe est cédé par la Commission des chemins à barrières de Montréal à la Ville en 1911. Depuis 2002, à l'ouest de la rue Bercy, la rue fait partie de l'arrondissement de Ville-Marie et à l'est, de celui de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Dès le dernier tiers du XVIIIe siècle, l'est de la rue Notre-Dame devient un lieu recherché où bourgeois et commerçants, dont les familles Fisher, Cuvillier, Valois et Morgan, se font construire des villas, pour bénéficier d'un cadre champêtre en bordure du fleuve. Ainsi, jusqu'à la fin du XIXe siècle, ce territoire demeure occupé par des maisons de ferme, demeures bourgeoises, résidences de villégiatures et hôtels installés le long du chemin du Roy. Puis, l'urbanisation de la rue durant la deuxième moitié du XIXe siècle fait progressivement disparaître ces riches demeures.

Faubourg Sainte-Marie ou Québec

Au XVIIIe siècle, un faubourg appelé Québec ou Sainte-Marie se développe immédiatement à l'extérieur des fortifications, dans l'axe de la rue. Les terrains situés entre la rue Saint-Hubert et l'avenue Papineau sont graduellement lotis et des maisons en bois sont construites entre 1801 et 1825, et par la suite jusqu'à la rue Frontenac, faisant disparaître les anciennes propriétés bourgeoises. En 1879, il ne reste rue Sainte-Marie que les demeures du juge Reid et du docteur W. A. Molson. Durant la première moitié du XIXe siècle, la rue se développe comme l'artère principale du faubourg, lui-même divisé entre les quartiers Saint-Jacques (1845-1903) et Sainte-Marie (1832-1903). La population canadienne-française côtoie les résidants anglophones, qui se regroupent autour de l'église St. Thomas (1840-1929), près de l'avenue Papineau. En 1852, une conflagration détruit la presque totalité des bâtiments du quartier, entre la rue Saint-Hubert et l'avenue Colborne (devenue De Lorimier). Les bâtiments reconstruits sont plus grands, en brique, de deux ou trois étages.
Entre la rue Saint-Hubert et l'avenue Papineau, le bâti change encore après l'élargissement de la voie en 1890. Selon le règlement municipal adopté alors, les nouvelles constructions doivent avoir une devanture en pierre et au moins trois étages, dont le premier doit être aménagé pour un usage commercial et les autres, pour des habitations. Les bâtiments sont donc occupés par quelques magasins, entrepôts et manufactures, et font face aux sites industriels et portuaires au sud.
Un marché général et un marché à foin est tenu au Queen's Square (devenu le square Papineau) de 1844 jusqu'à l'incendie de 1852. Puis, des abris temporaires sont érigés et le nouveau bâtiment est ouvert de 1861 à 1888, lorsque les commerçants du quartier en obtiennent la fermeture. Le site est alors converti en place publique. Également, plusieurs hôtels et pensions accueillent les voyageurs empruntant le chemin du Roy. La « traverse de Longueuil » (1856-1930), près de la rue Dufresne, amène aussi un achalandage important en provenance de la rive sud. Son activité cesse avec l'inauguration du pont du Havre (rebaptisé Jacques-Cartier en 1934), dont les piliers de part et d'autre de la voie dominent le paysage. Cependant, les travaux d'élargissement de la rue en 1890 entraînent la démolition de plusieurs magasins et maisons, tandis que le développement des activités portuaires, ferroviaires et industrielles la rend mois attirante. La clientèle se déplace vers la rue Sainte-Catherine, nouvellement prolongée vers l'est. La rue Notre-Dame ne retrouve donc jamais sa fonction commerciale, sauf pour quelques entrepôts et magasins, concentrés à l'ouest de la rue D'Iberville, que le nouvel élargissement de la voie en 1980 fait à son tour disparaître.
Ce secteur devient, en raison de sa situation en bordure du fleuve, une vaste zone portuaire et industrielle à partir de la fin du XIXe siècle, de l'avenue Papineau à Longue-Pointe. La voie y traverse une des plus importantes zones industrielles de Montréal. Les usines et installations portuaires en viennent à accaparer presque toute la frange riveraine et il ne reste plus d'accès direct au fleuve à l'exception du parc Bellerive. La toute première manufacture à s'implanter dans le quartier, entre la rue des Voltigeurs et l'avenue Papineau, est la brasserie Molson (1786), l'une des plus vieilles entreprises industrielles du Canada. Plus tard, plusieurs autres usines d'importance sont construites, dont la première manufacture canadienne de transformation du caoutchouc, Canadian Rubber Company (1854-1984 ; devenue Uniroyal en 1966), et celles de Canada Linseed Oil Mills (1901-1969, devenue Canlin) et de Dominion Oil Cloth & Linoleum Company (1872-1969, devenue Boiler Care) ; elles sont devenues Agrabec (1969-1975).
À cette époque, un site offre une oasis de verdure à la population : entre les rues Panet et Plessis, le Parc Sohmer (1889-1919), fondé par le musicien Ernest Lavigne, présente concerts, jardin de merveilles, spectacles de cirques et de magie, feux d'artifice et vaudevilles. Ce lieu de loisirs s'adresse aux classes populaires, tant du quartier que de l'ensemble de la ville. Détruit par un incendie en 1919, il est remplacé par le parc Campbell (1926-1967), disparu lors de l'agrandissement de la brasserie Molson. Plus à l'est, le parc Bellerive (1883), entre les rues Fullum et D'Iberville, est fréquemment décrit comme étant la seule fenêtre sur le fleuve dans cette section de la ville depuis le développement du port et des industries.
Rue Notre-Dame se trouve aussi un établissement très particulier : la prison de Montréal (aussi appelée prison du Pied-du-Courant ou des Patriotes), construite à l'angle de l'avenue De Lorimier, au lieu-dit Pied-du-Courant. Ouverte en 1836, sa construction s'étire cependant jusqu'en 1840. Cet immeuble est particulièrement célèbre en raison de son rôle dans les rébellions de 1837-1838. Plusieurs patriotes y sont emprisonnés et douze d'entre eux sont exécutés sur l'échafaud érigé devant la porte d'entrée entre décembre 1838 et février 1839. L'immeuble est désaffecté après l'ouverture d'une nouvelle prison dans le quartier Bordeaux en 1912. La Commission des liqueurs du Québec (devenue Société des alcools du Québec), créée en 1921, en fait alors l'acquisition pour y loger ses bureaux et érige également d'autres bâtiments, depuis démolis. C'est l'un des plus vieux édifices publics de la ville. Un monument (1926) est érigé à la mémoire des Patriotes sur la place du même nom (1923) et est déplacé du côté ouest à la fin des années 1970 lors du réaménagement de la rue.

Hochelaga

Au XIXe siècle, la croissance urbaine amène la création du Village d'Hochelaga (1870-1883, devient ville la même année que son annexion), qui s'étend de la rue Frontenac à la 1re Avenue (devenue rue Viau). Jusqu'alors, des résidences cossues occupent les terrains en bordure du fleuve.
Le noyau du villageois est ici plutôt situé au nord, autour de la rue Dézéry, près de la rue Stadacona (devenue rue Adam), et est développé avant les années 1850. Plus à l'est, jusqu'à la rue De Chambly, les maisons n'apparaissent que durant les premières décennies du XXe siècle. Vers 1890, à la suite des travaux d'élargissement de la voie, les bâtiments, dont la moitié sont en bois, sont remplacés par des maisons de deux à six logements, construites sur deux ou trois étages.
Les casernes d'Hochelaga, bâtiments militaires occupés par le Royal Artillery, sont construites vers les années 1820, à l'ouest de la rue Malborough (devenue Alphonse-D.-Roy). Lors du départ de la garnison britannique en 1870, les Soeurs de la Providence, aussi présentes à Longue-Pointe, y installent brièvement l'« Asile des idiots d'Hochelaga » de 1873 à 1875, puis, cette petite section entre les rues Frontenac et Malborough demeure longtemps inoccupée.
Dans Hochelaga, les industries se concentrent d'abord à proximité de la limite avec Montréal. Ainsi, du côté nord, la compagnie de tramways Montreal City Passenger Railway (1861-, ancêtre de la STM) installe son terminus est entre les rues du Havre et Bercy, conservant ses ateliers sur la rue Sainte-Catherine. Puis, la compagnie New City Gas (devenue Montreal Gas Work) s'installe rue du Havre en 1873. En 1876, le chemin de fer Québec, Montréal, Ottawa & Occidental (QMOO) construit ses voies ainsi qu'une petite gare un peu plus à l'est. Avec l'acquisition du QMOO par le Canadien Pacifique en 1882, ce secteur devient une plaque tournante du transport ferroviaire avec l'ouverture d'ateliers, d'une cour de triage et d'une cour à bestiaux. Les voies ferrées longent ainsi la rue Notre-Dame et la croisent à la hauteur de la rue Bercy.
Le développement industriel s'étend également plus à l'est avec la manufacture de coton Victor Hudon (1874-1979) qui s'installe entre les rues Dézéry et Davidson. S'y ajoute en 1882 la manufacture St. Ann's Spinning Wool Company (1882-1984), entre les rues Frontenac et du Havre. Après avoir fusionné, les deux entreprises sont intégrées à la Dominion Textile Company en 1905.

Maisonneuve

Lors de l'annexion de la Ville d'Hochelaga, la partie est s'en détache pour former la Ville de Maisonneuve (1883-1918), dont le territoire s'étend de l'avenue Bourbonnière à la 1re Avenue (devenue rue Viau). Déjà, en 1882, une cinquantaine de familles habitent le long de la voie dans Maisonneuve, dans des maisons en brique construites sur deux ou trois étages et ayant jusqu'à trois logements. Les terrains sont majoritairement développés avant la Première Guerre mondiale et au début du XXe siècle, la rue est entièrement bordée de bâtiments. La plupart des maisons ont une façade en pierre, signe d'une certaine aisance. Les habitants sont surtout d'origine canadienne-française. Le centre-ville, d'abord situé rue Notre-Dame, est déplacé rue Ontario, comme en fait foi le transfert de l'hôtel de ville (érigé rue Notre-Dame, 1888) en 1912.
Tout comme dans Hochelaga, entre 1875 et 1940, les fonctions résidentielle et commerciale disparaissent peu à peu avec le développement du port et la construction d'usines du côté sud de la voie. La rue Notre-Dame s'impose comme pôle des activités industrielles et portuaires, tandis que d'autres rues au nord assurent le rôle d'artères commerciales de quartier. Les installations portuaires s'étendent vers l'est avec la construction des quais Laurier (1896), Sutherland (1891) et Tarte (1908), faisant de ce secteur un site privilégié d'activités industrielles. Les élévateurs à grains — numéro 3 (1924), à l'angle de la rue Nicolet, et numéro 4 (1964), dans l'axe de la rue Viau — renforcent cette orientation. Du côté nord, entrepôts et immeubles commerciaux font face aux industries et sites portuaires.
La Ville de Maisonneuve adopte à la fin du XIXe siècle une politique d'exemption de taxes pour favoriser l'implantation d'usines sur son territoire, si bien qu'en 1911, elle est la quatrième ville industrielle du Canada. La raffinerie St. Lawrence Sugar (1887), devenue Sucrerie Lantic, est la première à s'y implanter et constitue le plus ancien bâtiment industriel du quartier. S'y installe aussi la manufacture de fil Canadian Spool Cotton Company (1907-1950), devenue J. P. Coats (1950-1988), remplacée par Entrepôt public. L'une des plus importantes entreprises de l'est montréalais, le chantier naval de Canadian Vickers (1912-1989), abrite une cale sèche démolie en 2000.
Plusieurs espaces verts bordent aussi la rue dans Maisonneuve. Au pied du boulevard Pie-IX, le Riverside Park est remplacé en 1907 par la filature de la compagnie Canadian Spool Cotton. L'ancien terrain de la maison de campagne des jésuites du collège Sainte-Marie, propriété de la ville depuis 1951, devient le parc Champêtre (1955). Le site de l'ancien manoir Morgan, démoli en 1933, devient le parc Morgan (1929), sur lequel s'ouvre l'avenue du même nom et qui est un bel exemple du projet de City Beautiful dont rêvent les dirigeants de la Ville de Maisonneuve. À ce programme d'embellissement, se rattache le poste de police et de pompiers (1915), à l'angle de l'avenue Letourneux, dont l'architecture rappelle celle de Frank Lloyd Wright.

Longue-Pointe (partie ouest)

Plus à l'est, la côte Saint-François se développe très tôt. Les premières terres y sont concédées en 1665. Le coeur du village se développe autour de l'église Saint-François-d'Assise-de-la-Longue-Pointe (1724), près de la montée Saint-Léonard (devenue rue de Boucherville). De la rue Viau à la rue De Boucherville, le paysage est surtout composé de terres agricoles, de maisons rurales et de résidences d'été, dont Limoilou, propriété de Sir George-Étienne Cartier. En 1873, les Soeurs de la Providence installent l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu à l'ouest du village, freinant le lotissement du secteur. En 1845, la Longue-Pointe est érigée en municipalité de paroisse et, lors de son annexion en 1910, le territoire est peu bâti et le paysage garde un aspect champêtre jusqu'au milieu du XXe siècle.
Alors que la voie est plutôt résidentielle, le cadre agréable en bordure du fleuve amène l'installation, à l'angle de l'avenue Haig, le Parc Dominion (1906-1937), un parc d'attractions offrant manèges et autres divertissements qui attirent des foules importantes. Toutefois, après l'incendie de 1919 ayant causé sept décès, l'établissement ne retrouve jamais sa popularité antérieure ; il ferme définitivement en 1937. La Ville acquiert alors le terrain et y fait construire son centre de formation pour les pompiers (parc Raoul-Gauthier).
L'industrialisation atteint plus tardivement Longue-Pointe. À l'est de la rue Viau, les usines apparaissent au début du XXe siècle. Les premières sont celles de Montreal Locomotive Works (1904-1985) et de International Manufacturing Company (1914), ancienne manufacture de munitions reconvertie pour la fabrique de boîtes de carton Consolidated Bathurst ; elle marque le paysage avec son toit en dents de scie. Le Canadien National exploite la cour de triage de Longue-Pointe entre les rues Vimont et Dickson. L'industrialisation du secteur est accentuée autour de la Seconde Guerre mondiale, notamment avec l'établissement de la base militaire de la Longue-Pointe (1942), qui occupe un très grand terrain du côté nord entre les avenues Clarence-Gagnon et Haig. D'autres usines sont également installées rue Notre-Dame, dont celles de Catelli (1940) et de Johnson & Johnson (1947).
À partir des années 1960, de nombreuses fermetures entraînent la multiplication des sites en friche, fragmentant le paysage. Avec ses bâtiments d'entreposage, ses quais et infrastructures, le port de Montréal occupe presque toute la frange riveraine de cette partie de la rue Notre-Dame Est.

La nouvelle rue Notre-Dame

La densité de la circulation entraîne l'élargissement de la voie à maintes reprises, la sacrifiant aux impératifs de la circulation urbaine et interrégionale. Déjà identifiée comme voie de communication achalandée en 1840, elle devient, avec l'industrialisation, un axe routier à grand débit, servant de voie principale entre le centre de la ville et les zones industrielles limitrophes. Le trafic de poids lourds y est particulièrement important, faisant de la rue la deuxième voie de camionnage au Québec.
En 1970, le gouvernement provincial choisit de prolonger l'autoroute Ville-Marie jusqu'à la rue Viau, dans l'axe de la rue Notre-Dame. À cette fin, dans les années 1970, on exproprie et démolit tout le côté nord de la rue jusqu'au croisement avec la rue Sainte-Catherine. Toutefois, l'idée de prolonger l'autoroute à l'est de l'avenue Papineau est abandonnée et on prévoit élargir la rue Notre-Dame pour en faire un boulevard urbain. En attendant, on utilise le reste des terrains expropriés, de l'avenue De Lorimier à la rue Viau, pour aménager un parc linéaire sur le flanc nord, formant un écran visuel entre la voie et ses industries au sud et les quartiers résidentiels au nord. Ce projet fait l'objet de plusieurs réaménagements, qui suscitent de nombreux débats et protestations de la part des résidants du quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Tout au long de ce segment, la rue Notre-Dame traverse des quartiers à la fois industriels et ouvriers. Depuis l'ouverture d'usines, la population est principalement ouvrière et canadienne-française, mais elle chute de manière importante avec la fermeture des manufactures et les mises à pied successives des années 1970. Du côté nord de la voie, maisons et usines cohabitent longtemps jusqu'à la démolition de 1 200 logements dans l'ensemble des quartiers pour les travaux d'élargissement des années 1970, qui font perdre à la rue ce qui lui reste de fonction résidentielle.

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