Intersection des avenues du Mont-Royal et Papineau [détail] - 1943
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L’avenue du Mont-Royal et ses intersections

Du chemin de la Côte-Sainte-Catherine à l’avenue de l’Hôtel-de-Ville

C’est à partir du chemin de la Côte-Sainte-Catherine que la voie prend le générique d’avenue. Son développement dans ce secteur est marqué par l’influence du boulevard Saint-Laurent. Remontant à la fin du XVIIIe siècle, ce segment, le plus ancien de l’avenue, est intégré au réseau des chemins à barrières créé en 1840. Le Young Men's Hebrew Associaton dans le Sir Mortimer B. Davis Building, 1936, VM94-Z128Pour permettre l’entretien et la pose du macadam sur le chemin, un droit était perçu aux barrières de péage. Ici, la barrière était située à l’intersection des avenues de l’Esplanade et du Mont-Royal. La voie a d’abord été nommée rue des Tanneries en raison de la présence des Tanneries des Bélairs, aux alentours de la rue Robin (devenue avenue Henri-Julien). Cette activité n’a pas laissé de trace. Ce sont avant tout les carrières, plus au nord, qui attirent les ouvriers dans ce secteur au XIXe siècle. Au XXe siècle, apparaissent un grand nombre de manufactures de vêtements dont les propriétaires et les ouvriers sont de confession juive. Cette communauté crée plusieurs institutions, dont la Bibliothèque publique juive (1949) et le Young Men’s Hebrew Association (1929) qui donnent sur l’avenue du Mont-Royal. Durant les années 1960, l’industrie du vêtement se déplace vers le nord et la communauté juive migre vers l’ouest, ce qui cause un déclin du secteur et une réaffectation de certains bâtiments. Depuis la fin du XXe siècle, il y a un regain de vitalité lié à la renaissance du Mile-End et du Plateau-Mont-Royal.

Coin de l'avenue du Mont-Royal et du boulevard Saint-Laurent, 1930, VM98,SY,D2,P057Au XIXe siècle, l’avenue forme la limite entre Saint-Jean-Baptiste (1861-1886) et Saint-Louis-du-Mile-End (1878-1909), deux municipalités de banlieue annexées à la Ville de Montréal. La rue est bordée par des bâtiments construits en rangée, chacun de deux ou trois étages, dont le rez-de-chaussée est occupé par des commerces. D’ailleurs, en 1917, un règlement de la Ville, s’appliquant à toute l’avenue, limite la hauteur des bâtiments à 25 pieds à partir du trottoir.

Pour se divertir, à la fin du XIXe siècle, les gens se réunissent au terrain de l’Exposition provinciale qui occupe une partie de la ferme Fletcher (Fletcher’s Field), aujourd’hui parc Jeanne-Mance. Cet espace jadis terrain de golf et lieu de manœuvres militaires a déjà fait partie du parc du Mont-Royal.

Site de l'exposition de Montréal, L'Opinion publique, 7 septembre 1876, VM6, R-3282-2 (204 Ouest)

Au XXe siècle, l’aréna Mont-Royal (1920), entre les rues Clark et Saint-Urbain, est un lieu de rassemblement et l’équipe de hockey le Canadien y joue de 1920 à 1926. Dans les années 1940 et 1950, on peut voir des films au Belmont Moving Picture Theatre, adjacent à l’aréna. Témoin de la morosité du quartier, l’aréna sera abandonné, puis converti en plusieurs commerces, pour finalement être détruit par un incendie, en 2000.

Les infrastructures de transport gravitant autour de cette artère assurent un accès à l’avenue et à ses nombreuses activités. Dès 1880, il y a un terminus de tramways qui demeurera en place, au coin des avenues du Parc et du Mont-Royal, jusque dans les années 1930. Par tramways ou par autobus, l’avenue est depuis longtemps desservie par un système de transport.

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