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Dans les coulisses de « Quartiers disparus »

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L’exposition-documentaire Quartiers disparus ne s’est pas faite en un jour. Recherche documentaire et entrevues avec d’anciens résidants, des intervenants ou des experts ont mobilisé toute une équipe.

Dans les coulisses de Quartiers disparus

Dans les coulisses de Quartiers disparus

4 min 51 s

Montage vidéo de style bêtisier ou bloopers réalisé dans le cadre de l’exposition-documentaire Quartiers disparus, présentée au Centre d’histoire de Montréal du 15 juin 2011 au 8 septembre 2013.

Réalisation : 
Centre d’histoire de Montréal

L’exposition-documentaire Quartiers disparus a été présentée au Centre d’histoire de Montréal du 15 juin 2011 au 8 septembre 2013.

Les coulisses vues par Catherine Charlebois, muséologue

QD - Projets et coulisses, entrevue

Un témoin filmé par la caméra de Marc Thomas-Dupuis.
Centre d’histoire de Montréal
Automne 2009 : le vaste chantier de l’exposition Quartiers disparus est lancé. Plus de 6000 photographies de la Section des archives de la Direction du greffe de la Ville de Montréal documentant les anciens faubourgs inspirent l’équipe du Centre d’histoire de Montréal. L’objectif : faire revivre trois quartiers ouvriers, le Red Light, le Fauboug à m’lasse et Goose Village. Entre les années 1950 et 1970, les projets de rénovation urbaine d’envergure — la construction des Habitations Jeanne-Mance, de la tour Radio-Canada, des infrastructures de l’Expo 67 et de l’autoroute Ville-Marie — vont entraîner l’expropriation, le délogement et l’évacuation de plus de 20 000 personnes du centre-ville.

La quête d’informations s’est déployée en deux volets. La recherche documentaire a permis de réunir données, statistiques, cartes, plans et archives documentaires, photographiques et audiovisuelles sur ces quartiers et le mouvement de modernisation de la ville. Parallèlement, pendant neuf mois, l’équipe de terrain a réalisé 43 entrevues réunissant 55 participants, pour un total de plus de 100 heures de tournage. Trente-neuf anciens résidants, sept intervenants de l’époque et neuf experts actuels se prononcent sur les transformations de la ville d’autrefois et d’aujourd’hui.

Les entrevues réalisées proposent un récit à la fois érudit et détaillé, individuel et collectif, humain et émouvant de l’histoire des grands bouleversements urbains qui ont métamorphosé la ville dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ces entrevues donnent la parole aux citoyens : aux expropriés, aux professionnels qui expliquent les enjeux de l’époque et aux observateurs d’aujourd’hui qui en mesurent l’héritage. Tous ensemble, ces témoignages construisent un discours qui permet d’engager une réflexion sur le passé et de rêver le Montréal à venir.

Les coulisses vues par Stéphanie Lacroix, intervieweuse recherchiste

Quartiers disparus, c’est plus de 50 personnes qui ont accepté de bon cœur de partager avec Stéphanie Lacroix, et l’ensemble des Montréalais, leur mémoire, leurs opinions et leur expertise. Ce processus a débuté par une recherche intensive de participants potentiels, anciens résidants, experts de l’époque et observateurs contemporains. L’équipe du centre d’histoire a dû faire preuve d’ingéniosité et de patience pour retrouver ces gardiens de la mémoire. Ce n’était vraiment pas facile de les retracer plusieurs décennies après les événements : appels à tous, publicités dans les journaux, coups de téléphone, bouche-à-oreille, réseaux sociaux… Toutes les stratégies ont été envisagées!

De Bolton à Saint-Sauveur, de LaSalle à Pointe-aux-Trembles, accompagnée de Marc Thomas-Dupuis ou d’Antonio Pierre de Almeida à la caméra et, parfois, de Bernard Thibodeau au son, Stéphanie Lacroix a recueilli des centaines, voire des milliers de souvenirs. Autour d’une tasse de café et d’un bon gâteau maison, les Landry, Petrelli, Brochu, Gaglietta, Pauzé et compagnie ont ouvert leurs albums de photos et ont raconté leurs histoires de vie dans des quartiers aujourd’hui oubliés. C’est le rire dans la voix, parfois la larme à l’œil et même le cœur serré, qu’ils ont si généreusement partagé anecdotes et souvenirs, tels de petits cadeaux précieux, leurs trésors de mémoire. Inutile de dire que les écouter a fait vivre toute une gamme d’émotions à l’intervieweuse. En fait, en quelque sorte, ils ont ni plus ni moins transmis leur parcelle d’histoire, leurs instants de vie, leur Montréal.