La place du paysage

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Vue du mont Royal depuis l’avenue McGill College.

Le paysage contribue au bien-être des populations et il est reconnu comme un bien collectif. La qualité des paysages fait partie des préoccupations actuelles des citoyens, des usagers, des propriétaires et des gestionnaires des différents paliers gouvernementaux, régional, municipal et même à l’échelle internationale. Le paysage de la montagne, en constante évolution, est fortement lié à l’histoire et à l’identité de Montréal. Plusieurs instances coordonnent leurs efforts pour le préserver et le mettre en valeur. Leur démarche vise à définir des principes d’intervention. Ainsi, plans de développement, plans et critères de protection et de mise en valeur, et règlements de toutes sortes permettent de veiller à l’intégrité de ce paysage remarquable et d’en faire bénéficier les générations futures.

Désormais, au Québec, l’enjeu du paysage influence plusieurs règlements, législations et initiatives. En 2008, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec soumettait dans son livre vert un cadre législatif adapté à la réalité contemporaine en proposant la notion de patrimoine culturel.

Le nouveau projet de Loi sur le patrimoine culturel adopté en 2011 inclut, entre autres, le concept de paysage culturel patrimonial, dans la foulée des tendances internationales. Cette loi mettra en place des mesures de protection et de valorisation des paysages sur la base de leur reconnaissance par les municipalités locales.

À Montréal, les démarches publiques s’alignent également avec le courant actuel qui porte un regard plus inclusif sur le paysage. Dans son projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement (2011), la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) souhaite protéger les paysages d’intérêt métropolitain en raison de leur importance dans la définition des éléments identitaires de la région et des enjeux collectifs qui s’y rattachent. Des paysages d’intérêt métropolitain sont identifiés, dont le mont Royal, et la CMM demande que leur valeur identitaire soit reconnue, que leurs éléments structurants soient respectés et que l’accès aux panoramas et points de vue d’intérêt soit maintenu.

Le Plan de développement de Montréal, en cours d’élaboration par la Ville de Montréal, propose de développer une vision collective et plus inclusive des paysages, de poursuivre les efforts de protection et de mise en valeur des paysages reconnus et de saisir toutes les occasions de (re)créer les paysages et les cadres de vie, tout en prêtant une attention aux paysages de proximité.

Le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal (2004) identifie, sous l’orientation « Un paysage urbain et une architecture de qualité », sept éléments identitaires du paysage montréalais, dont le mont Royal, et énonce des moyens pour assurer leur préservation et leur mise en valeur. Le Plan de protection et de mise en valeur du Mont-Royal (2009), un des moyens préconisés par le Plan d’urbanisme, énonce clairement l’importance de connaître et de bien comprendre les composantes paysagères de la montagne de manière à développer et à mettre en place les mécanismes et façons de faire nécessaires à leur protection et leur mise en valeur. En parallèle à son adoption, le Document complémentaire au Plan d’urbanisme introduit, en 2009, des dispositions qui visent l’intégration dans la réglementation d’urbanisme des arrondissements de la Ville de règles et de critères ayant pour objectif la protection et la mise en valeur du paysage du mont Royal. Ailleurs dans le monde, le Conseil de l’Europe a adopté la Convention européenne du paysage (2000-2004). La Convention s’applique à tout le territoire des signataires et porte autant sur les paysages naturels, ruraux, urbains que périurbains. Elle concerne aussi bien les paysages remarquables que les paysages ordinaires ou dégradés. En prenant en compte les valeurs paysagères, naturelles et culturelles du paysage, le Conseil de l’Europe vise à promouvoir la qualité de vie et le bien-être des populations européennes.