Nicolas Duvernois
Service de sécurité incendie de Montréal

Le 7 novembre 2019, Nicolas Duvernois a reçu une récompense du Service de Sécurité incendie de Montréal lors de la cérémonie de reconnaissance pour des actes de mérite et de civisme. À cette occasion, plusieurs pompiers, lieutenants, capitaines ainsi que huit autres citoyens ont été honorés pour leur implication dans des sauvetages s’étant déroulés entre 2013 et 2017. Tous ont fait preuve d’un courage hors du commun dans des situations tragiques ou dangereuses.

Parmi ceux-ci, il y a Nicolas Duvernois, père d’un jeune enfant et dont la femme était enceinte. Dans la nuit du 23 avril 2017, la femme de monsieur Duvernois, le réveille pour lui dire que quelqu’un crie dehors. Il se lève, regarde par la fenêtre et voit son voisin en feu qui appelle à l’aide. M. Duvernois sort rapidement de chez lui, court vers l’homme et demande à sa femme d’amener une couverture. Son voisin, paniqué, s’avance vers M. Duvernois qui lui dit de se rouler à terre et par la suite éteint le feu avec la couverture.

Pendant ce temps, son voisin l’informe que sa femme est toujours à l’intérieur. « C’est une preuve d’amour : tu es en feu et tu penses à ta femme », évoque à voix haute M. Duvernois lorsqu’il raconte cette terrible nuit. Pour sa part, M. Duvernois pense à sa famille, mais il songe aussi qu’il y a des familles à l’intérieur du triplex en feu.

De la fumée dense et noire s’échappe du bâtiment. M. Duvernois se rend compte qu’il n’y a pas d’alarme qui sonne. Il sait que dans ce bâtiment réside aussi une grand-mère qui garde fréquemment ses deux petits-enfants ainsi qu’un couple avec un nouveau-né. Il hurle à plein poumon afin d’alerter les habitants du triplex.

Tout se passe très vite, une fenêtre se brise et crée un vacuum. M. Duvernois peut voir dans la maison. Il voit la femme de son voisin à terre et en feu. Il se précipite à l’intérieur. La fumée revient, puis il ne voit plus. Il réussit néanmoins à se rendre jusqu’à sa voisine et lui prend le bras. Une partie du vêtement de nuit celle-ci lui recouvre la tête. Il ne voit pas son visage. Elle ne bouge pas. Il croit qu’elle est morte. Il a de la difficulté à la sortir à cause de la porte. Il y arrive finalement. Sur le perron, il tire sur son vêtement pour découvrir son visage et il croise son regard : elle est vivante. Un voisin arrive et l’aide à amener la femme sur le terrain.

Il retourne dans le bâtiment en feu et monte le plus haut qu’il peut dans l’escalier pour les alerter de sortir. « Ils vont mourir, tu agis par réflexe humain. Et, je pensais surtout aux enfants.», affirme M. Duvernois. Il se rend compte qu’ils sont déjà à l’extérieur, ils l’ont entendu la première fois et sont sortis par l’arrière. Les pompiers, les policiers, les ambulanciers arrivent et prennent le relai.

M. Duvernois s’en tire avec une petite brûlure sur la main. Son voisin survit, mais malheureusement la femme de celui-ci décède quelques jours plus tard à l’hôpital.