14 février 1918
Incendie sœurs grises.
Le sinistre fut d’autant plus tragique que les victimes étaient toutes des enfants en bas âge et que son origine était criminelle.
Collection Jean-François Courtemanche

C’est une véritable tragédie qui eut lieu à l’orphelinat des Sœurs Grises le 14 février 1918. Sœur Cordélia avait terminé son service et se préparait à descendre quand elle vit des flammes dans la pièce qui donnait sur la crèche. Dans les dortoirs du dernier étage de l’aile ouest, du côté de la rue St-Mathieu, 170 enfants et bébés dormaient au moment où l’alerte fut donnée, à 19 h 50. Le début d’incendie fut foudroyant. Dès qu’ils comprirent ce qui se passait, les soldats valides, les infirmières et les sœurs se précipitèrent au secours des enfants. Bientôt, les pompiers se joignirent au groupe improvisé de sauveteurs et tous dévouèrent corps et âme afin de plonger dans les salles enflammées et y recueillir plusieurs petits à la fois. Les pompiers retirèrent de justesse sœur Côté d’un dortoir enflammé où elle s’était évanouie, serrant quatre bébés dans ses bras. Le sous-chef Marin eut la tâche pénible d’interdire à ses hommes, aux soldats et aux sœurs en larmes d’entrer à nouveau dans les salles. En cette soirée de Saint-Valentin, malgré des efforts surhumains, 53 enfants orphelins ou confiés aux bons soins des religieuses perdirent la vie dans leurs berceaux en l’espace de quelques minutes.