Élue pour la première fois en 2017, Julie-Pascale Provost est conseillère d'arrondissement dans l'arrondissement de Lachine, district électoral du Canal.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
Je me suis lancée en politique car j'étais profondément insatisfaite de notre représentation au conseil municipal. Une situation m'a particulièrement fait réagir. Le conseil municipal envisageait d'autoriser la construction de condos et de maisons sur des sols qui se sont avérés contaminés.
Le rôle de conseillère d'arrondissement étant considéré comme un travail à temps partiel, je continue ma carrière d'enseignante au cégep. Malgré l'ampleur de la tâche, je pensais qu'il fallait m'investir pour changer les choses.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?
Le quartier Saint-Pierre est le plus pauvre de Montréal. La maltraitance des enfants et la violence familiale sont des réalités extrêmement préoccupantes. En tant que représentante des résident.es, je travaille pour améliorer les services qu'on leur offre.
Je voudrais aussi que les citoyennes et les citoyens aient davantage accès aux documents administratifs et qu'ils soient en mesure de les comprendre. Il faut que les processus de décision soient plus clairs et que nos façons de faire soient plus transparentes. Ce sont des enjeux d'éthique et de communication qui sont très importants à mes yeux.
Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
Il y en a plusieurs, particulièrement la lutte à la pauvreté et l'accès au logement pour les familles, les jeunes et les populations en situation de vulnérabilité. Nous avons besoin de davantage de ressources pour les personnes en situation d'itinérance, pour aider les familles aux prises avec de la violence, pour les femmes, etc.
Le transport est aussi important : le projet de la ligne rose est essentiel pour donner accès au transport en commun.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Ce qui m'essouffle, c'est la conciliation de mes deux emplois. Je suis une personne engagée et entière, je dois trouver l'équilibre entre mon engagement politique, ma vie professionnelle et mon rôle de mère. J'ai trois enfants et je suis en attente d'un quatrième. C'est un défi de performer dans la sphère professionnelle, de s'engager dans la vie politique et de rester une maman disponible, mais c'est aussi ce qui me donne du souffle.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
J'ai l'impression que les femmes ont des attentes élevées vis-à-vis d'elles-mêmes. C'est possiblement ce qui les motive à performer et à s'investir, notamment en ce qui a trait aux enjeux d'égalité.
Qu'est-ce que les citoyennes et les citoyens devraient savoir sur la politique municipale?
La politique municipale appartient aux citoyennes et aux citoyens. Je crois que nous devrions mieux informer les gens sur notre fonctionnement pour qu'ils puissent savoir comment s'impliquer.
Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?
Si on parle de l'égalité au sens large, il y a plusieurs réponses qui portent sur beaucoup d'enjeux liés au transport, à la langue, à la diversité, à la précarité, etc. L'accessibilité universelle est aussi très importante. Actuellement, il est souvent difficile pour les gens à mobilité réduite d'avoir accès aux vieux bâtiments. Il faut remédier à ça.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Il y a beaucoup de femmes inspirantes, notamment celles qui nous permettent de développer un idéal pour les femmes. Madame Plante joue un rôle déterminant à cet égard. Au plan personnel, ma mère a joué un rôle clé par son support constant. Jennifer Park a eu une grande influence sur mon engagement politique. Mère de six enfants, directrice de garderie, elle reste impliquée et disponible dans la communauté. Elle était très présente dans notre campagne électorale. C'est une femme qui m'inspire.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
Lachine est ma terre d'adoption et son bord de l'eau est à mon sens, l'un des plus beaux au monde.
Julie-Pascale Provost, photo: Lachérie Photographie