La politique du patrimoine de Montréal
La Politique du patrimoine de la Ville de Montréal fait suite à des engagements pris par la Ville lors du Sommet de Montréal, tenu en juin 2002. Au cours de ce Sommet, il avait été recommandé que celle-ci se dote d’une Politique du patrimoine « qui doit servir de cadre de référence aux interventions municipales à plusieurs égards, notamment dans une perspective de planification et de gestion intégrées » (Politique du patrimoine, 2005, p. 13).
La Ville met sur pied, à l’automne 2003, un Groupe-conseil pour une Politique du patrimoine. Ce dernier rédige un Énoncé d’orientation pour une Politique du patrimoine, rendu public en avril 2004, dans lequel il dresse trois principes directeurs :
- favoriser la conservation, la mise en valeur et l’interprétation des patrimoines montréalais, dans une perspective de développement durable et d’inclusion;
- rendre ces patrimoines accessibles aux citoyens et aux visiteurs;
- transmettre ces patrimoines aux générations futures.
Le projet de Politique du patrimoine alors élaboré est soumis à la consultation publique par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) en décembre 2004. Soixante-dix-neuf mémoires sont déposés et l’OCPM publie son rapport en mai 2005. La Politique du patrimoine est adoptée en mai 2005. En plus de préciser la notion de patrimoine (voir la section consacrée à une telle notion), elle indique les valeurs à la base de l’évaluation patrimoniale. Elle établit ensuite le cadre législatif de l’action municipale en matière de patrimoine et propose deux axes d’intervention :
- la mise en place d’un système d’organisation de l’action en patrimoine;
- la concrétisation de cette organisation dans l’exercice des rôles de propriétaire et de gestionnaire de la Ville de Montréal en insistant sur l’exemplarité dont celle-ci devra faire preuve. Elle énumère ensuite les enjeux et pistes d’action ainsi que les moyens de mise en œuvre qu’elle entend déployer. Enfin, elle cible quelques territoires stratégiques qui méritent une attention particulière, compte tenu de « la complexité des enjeux en présence, le nombre d’instances concernées et la nécessité de développer une vision commune pour leur assurer un avenir respectueux de leur valeur patrimoniale » (p. 79). Il s’agit du parcours riverain, du Vieux-Montréal, du mont Royal, du canal de Lachine, du Havre de Montréal et des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame.
Le système d’organisation de l’action montréalaise en patrimoine est basé sur la participation d’un grand nombre d’acteurs, soit les citoyens, la Ville, les instances consultatives (dont le Conseil du patrimoine de Montréal), les partenaires gouvernementaux et de la société civile. Aussi, afin d’assurer une cohérence des actions en matière de patrimoine, la Politique précise que la Ville de Montréal entend « établir des bases et des principes clairs sur lesquels elle pourra appuyer la mise en place d’une organisation concertée » (p. 45).