Rue ontario
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La rue Ontario et ses intersections

De la rue Ida-Steinberg à la 47e avenue

Une dizaine de tronçons de la rue Ontario, plus ou moins longs, s’étirent de façon discontinue et parfois décalée jusque dans Pointe-aux-Trembles. La présence de vastes terrains, occupés par des industries, des institutions, des implantations ferroviaires et autoroutières, accentue ce morcellement. De plus, par souci d’uniformité, plusieurs anciens noms de rues sont changés pour celui d’Ontario, créant ainsi une illusion de continuité. La voie apparaît séparément en divers endroits durant la décennie 1910, à Longue-Pointe, à Montréal-Est et dans Pointe-aux-Trembles. Toutefois, la portion de l’artère située à l’extrémité ouest de Longue-Pointe apparaît plus tardivement, en 1928. Les prolongements subséquents s’effectuent par vagues; une première suit l’après-guerre, une seconde, plus importante, débute à la fin des années 1960 et s’étend sur près de 20 ans.

Diverses installations empêchent la continuité de la voie, notamment, de part et d’autre de la rue Dickson, les terrains de Canadian Steel Foundries et l’usine de fabrication de locomotives de Montreal Locomotive Works. Plus loin, le ministère de la Défense du Canada construit son imposant dépôt militaire de Longue-Pointe (1942) à l’est de l’avenue Haig. Puis, l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu (1873), asile d’aliénés devenu l’hôpital Louis-H. Lafontaine (1976), occupe un grand domaine, longtemps en partie agricole. L’autoroute 25 vient amputer la rue Ontario dans les années 1960, entre les rues De Boucherville et Curatteau. Enfin dans Montréal-Est, s’intercalent les terrains de Canada Cement, devenue Lafarge Canada, et ceux des pétrolières.

À l’est de la rue Broadway, dans Pointe-aux-Trembles, la rue Ontario a une fonction résidentielle. Les maisons y ont rarement plus de trois étages et leur architecture est aussi disparate que la rue est morcelée. Plusieurs parcs municipaux agrémentent la voie dans ce secteur.

La rue Ontario est particulière par les contrastes qu’elle présente. Habitations ouvrières et bourgeoises se côtoient, surtout dans ses plus anciens segments, où les zones industrielles et résidentielles se succèdent, souvent imbriquées les unes dans les autres. Le développement de la voie s’étalant sur près de deux siècles explique la cohabitation de styles architecturaux divers. Jusqu’à la fin des années 1950, la voie forme l’épine dorsale du Montréal populaire, associé au monde ouvrier francophone de l’est, avec ses lieux de rassemblements quasi mythiques, comme les marchés Saint-Jacques et Maisonneuve, et surtout le stade De Lorimier, ce dernier également fréquenté par la population anglophone de la ville. Elle joue également le rôle de frontière sociale entre les quartiers populaires et plus pauvres du bas de la ville et ceux, mieux nantis, du haut de la terrasse de la rue Sherbrooke.

La rue Ontario, important corridor de transport menant au centre-ville, connaît une activité commerciale sur la quasi-totalité de son parcours. Elle prend aussi l’allure de rue principale dans les anciennes municipalités d’Hochelaga et surtout de Maisonneuve, où elle gagne en prestige grâce aux édifices publics érigés au tournant du XXe siècle. Elle forme toujours le cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve.