De l’avenue Papineau au chemin de fer du Canadien
Pacifique
Cette portion de la rue traverse l’ancien Village De Lorimier (1895-1909).
Elle est ouverte dès 1904, mais la construction n’y débute qu’au cours de la
décennie suivante et le nombre de bâtiments ne devient significatif qu’à la fin
des années 1920. Pleinement construit au début des années 1930, ce segment reste
isolé par le chemin de fer jusqu’à la construction d’un tunnel piétonnier en
1932. En 1959, à la suite de plusieurs expropriations de terrains, ce tunnel
piétonnier est remplacé par un pont ferroviaire qui permet la circulation
automobile.
La rue est représentative du quartier De Lorimier, avec en majorité des
immeubles résidentiels de deux ou trois étages et une population partagée entre
francophones et anglophones. Toutefois, la présence de deux usines donne une
fonction industrielle à ce secteur. Du côté sud, au coin de l’avenue Papineau,
celle de l’eau de javel La Parisienne (Fyon & Fyon) est construite au début
des années 1930 et déménage à la fin des années 1960. Plus importante est
l’usine de chocolat J.S. Fry & Sons (devenue Cadbury). Inaugurée en 1920,
elle occupe un vaste terrain du côté nord de la voie, au coin de l’avenue De
Lorimier. Ses installations débordent même au-delà du chemin de fer du Canadien
Pacifique et des limites de l’ancien quartier De Lorimier. L’usine ferme ses
portes à la fin des années 1970 et le bâtiment est occupé par diverses
entreprises.
Quelques institutions marquent ce secteur. Tout d’abord, entre l’avenue
Papineau et la rue Cartier, le temple Fairmount Presbyterian est construit au
début des années 1910 et remplacé, en 1922, par un autre, toujours de confession
presbytérienne, qui prend plusieurs noms au cours du XXe siècle. En
1973, il devient la cathédrale orthodoxe roumaine Saint-Jean-Baptiste, signe de
la présence d’une communauté roumaine dans le quartier dans les années 1970.
Bien que cette dernière se soit dispersée au cours des années 1980, le temple
continue à être son lieu de rassemblement. Du côté sud de la rue Masson, s’élève
depuis 1945 l’École des métiers de la construction de Montréal dont la façade
donne sur la rue Parthenais. Elle occupe l’emplacement d’une ancienne piste de
course de chevaux, puis d’automobiles, celle du Montreal Driving Club
(1908-1930) connue également sous le nom Delorimier.