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La rue Notre-Dame et ses intersections

De la rue De Boucherville à l'avenue Georges‑V

Cette section du chemin du Roy est acquise par la Ville en 1911, de la rue De Boucherville à l'avenue Georges-V, devenant du même coup la rue Notre-Dame. Dans la partie est de la paroisse de Longue-Pointe, à proximité de la montée Saint-Léonard (devenue rue De Boucherville), un noyau villageois se développe autour de l'église paroissiale de Saint-François-d'Assise de la Longue-Pointe (1724). En 1766, le sulpicien Jean-Baptiste Curatteau y établit une école, ancêtre du Collège de Montréal, dans un bâtiment (démoli en 1856) en annexe à l'église paroissiale. C'est la première étape de la fonction institutionnelle à Longue-Pointe. Une plaque commémorative au-dessus du pont-tunnel rappelle l'emplacement de l'école.
En 1845, Longue-Pointe est érigée en municipalité de paroisse, de laquelle se détache en 1898 le Village de Beaurivage-de-la-Longue-Pointe, formé par la partie villageoise entre la montée Saint-Léonard et la rue De Saint-Just. Lorsque la paroisse de Saint-François-d'Assise-de-la-Longue-Pointe devient Ville en 1907, une autre partie s'en détache pour former le Village de Tétraultville, de la rue Lebrun à l'avenue Georges-V. La vieille église de 1724, incendiée en 1907, est remplacée par une nouvelle, construite entre les rues Curatteau et Lepailleur (1914-1966). Le territoire est réunifié lors de l'annexion à la Ville de Montréal en 1910 et devient le quartier Longue-Pointe, nommé Mercier en 1915.
Autour, la voie conserve longtemps un aspect rural. À partir de la fin du XIXe siècle, de nombreuses villas sont construites, des familles bourgeoises venant passer l'été en bordure du fleuve. Ce segment demeure longtemps un lieu de villégiature jusqu'à son urbanisation progressive au XXe siècle.
Alors qu'aux XIXe et XXe siècles Hochelaga et Maisonneuve développent une importante fonction industrielle, Longue-Pointe acquiert plutôt une vocation institutionnelle. Les Soeurs de la Providence déménagent leur hospice de la propriété Saint-Isidore (devenue en 1962 le Cénacle Notre-Dame, fermé en 1982 et démoli en 1996) sur leur nouveau domaine au nord de la rue Notre-Dame. Formé par la ferme Sainte-Thérèse et l'asile Saint-Jean-de-Dieu (1875, devenu l'hôpital Louis-H.-La Fontaine), il occupe un grand terrain situé au nord de la voie, entre les rues des Futailles et De Boucherville. Il forme la Municipalité de la paroisse de Saint-Jean-de-Dieu (1898-1980), communément appelée ville de Gamelin. Depuis 1870, les Frères de la Charité occupent, plus à l'est, le côté nord de la rue Notre-Dame. Ils font construire l'asile Saint-Benoît-Joseph-Labre (1883) entre les rues de Beaurivage et Georges-Bizet, côté sud. Au déménagement de la communauté rue Sherbrooke en 1934 (au Mont-Saint-Antoine), le bâtiment devient le Centre d'accueil Pierre-Joseph-Triest, puis est détruit par un incendie en 1990. Le poète Émile Nelligan (1879-1941) y séjourne plusieurs années avant d'être transféré à l'asile Saint-Jean-de-Dieu.
Longue-Pointe, Tétraultville et Beaurivage se développent lentement et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Dans ce secteur, la rue Notre-Dame est principalement résidentielle. On y trouve une diversité de types de maisons, allant des bungalows aux duplex et triplex en brique. Depuis son ouverture, ce segment est surtout habité par des résidants d'origine canadienne-française. Le noyau d'origine de la paroisse de la Longue-Pointe, en bordure du fleuve, est démoli en 1964 pour faire place au pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine (1967) reliant l'île de Montréal à la rive sud. La nouvelle église de Saint-François d'Assise est construite (1964-1966) un peu plus au nord-est. Environ au même moment, l'église catholique Saint-Bernard (1965) est érigée à l'angle de la rue Mousseau. Depuis 2002, ce segment fait partie de l'arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Progressivement s'implante une fonction commerciale de quartier, d'abord entre les rues Curatteau et Beaugrand. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, elle se déplace entre les rues de Bruxelles et Saint-Donat, où se trouve le centre commercial Notre-Dame (1964). Les magasins se font plus nombreux sur l'ensemble du segment à la fin de ce siècle. Une zone industrielle est aussi développée entre les rues De Boucherville et Liébert en lien avec les installations du port de Montréal.
Plusieurs parcs sont aménagés sur ce segment en 1964, dont Honoré-Mercier, Clément-Jetté-Sud, Clément-Jetté-Nord et L.-O.-Taillon. Le plus grand, le parc de la Promenade-Bellerive (1987), longe la rive du Saint-Laurent de la rue Liébert à l'avenue Georges-V et constitue un rare accès au fleuve dans cette partie de l'île. Dès le début du XXe siècle, une ligne de tramway parcourt la rue dans ce secteur, puis est remplacée par la ligne d'autobus 22.

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