Enfouissement de fils électriques en face de la place d'Armes - 1916
La rue Notre-Dame et ses intersections

De la 34e Avenue au chemin de la Côte-Saint-Paul

Lachine

Dans l'ancienne municipalité de Lachine (1848-2001), les rues Sainte-Aurélie, Cherrier et Dufferin, qui vont de l'avenue Lachine (devenue la 40e Avenue) à la rue Dominion (devenue la 3e Avenue), sont reliées en 1897 lors de l'arrivée du tramway. En 1901, la Ville de Lachine donne le nom de « Notre-Dame » à l'ensemble formé par ces rues, de la 40e à la 5e Avenue, tandis que la section entre la 5e et la 3e Avenue est fermée. À partir de 1948, le toponyme « Notre-Dame » ne s'applique qu'à la portion allant jusqu'à la 34e Avenue, le reste portant le nom de « Fort-Rolland ».
Dans Lachine, les terrains qui bordent la rue Notre-Dame sont développés au tournant du XXe siècle entre la 5e et la 27e Avenue, puis dans les décennies suivantes jusqu'à la 40e Avenue. Les petites maisons unifamiliales en bois du début sont remplacées progressivement par des bâtiments en brique, habités par une population canadienne-française. Le tramway venant de la place d'Armes emprunte cette partie de la rue Notre-Dame entre la 6e et la 34e Avenue. La fonction commerciale s'y implante progressivement, surtout entre la 6e et la 18e Avenue. Plusieurs grands magasins y ouvrent leurs portes et le marché public de Lachine (1845) déménage en 1909 du site de l'actuelle mairie d'arrondissement, rue Saint-Joseph, au terrain situé entre la 17e et la 19e Avenue. Ainsi, la rue Notre-Dame devient le pôle commercial le plus important de la ville.
Entre la 27e et la 28e Avenue, la brasserie Dawes & Co. (1811-1922) est une des plus anciennes usines de la rue. Plus à l'est, les ateliers et bureaux de Dominion Bridge Company (1885-1998) occupent longtemps le terrain situé entre la 1re et la 5e Avenue. Les agrandissements successifs de ses installations entraînent la fermeture du tronçon situé entre la 5e et la 6e Avenue.

L'ancienne voie de tramway

Entre Lachine et le chemin de la Côte-Saint-Paul, la rue Notre-Dame est à l'origine une voie de tramway. Celle-ci est ouverte en 1885 au nord du canal de Lachine (1825) et traverse les anciennes municipalités de Notre-Dame-de-Grâce (1876-1910) et Saint-Pierre-aux-Liens (devenue Ville Saint-Pierre, 1894-1999, fusionnée à Lachine). En service jusqu'en 1958, la ligne relie Lachine à la place d'Armes. L'emprise de cette voie de tramway est utilisée dès 1913 pour prolonger le tracé de la rue Notre-Dame vers l'ouest, d'abord du chemin de la Côte-Saint-Paul jusqu'à l'actuelle autoroute Décarie, puis au début des années 1960 jusqu'à la rue Saint-Joseph, formant ainsi le dernier segment de la voie à être ouvert.
Sur une partie de ce parcours, la voie de tramway longe au sud le tout premier chemin de fer de l'île, le Montreal & Lachine Railway (1847). Le tramway dessert les usines installées dans le corridor industriel du canal de Lachine. Plus à l'est, la compagnie de fabrication de wagons Canadian Car (1905-1961), devenue Canadian Car & Foundry, est la première à s'implanter dans ce secteur. La voie de tramway longe aussi la vaste cour de triage Turcot, aménagée par le Canadien National en 1905 à l'ouest de l'actuel boulevard Décarie. À partir des années 1960, celle-ci est désaffectée et sert longtemps de centre de tri de conteneurs.
À la même époque, tout le secteur est en transformation et le paysage change grandement avec la construction d'infrastructures routières et l'établissement de nouvelles entreprises. Au nord, l'autoroute Transcanadienne, ou autoroute 20 (1966), longe la rue Notre-Dame depuis l'échangeur Turcot (1967) jusqu'à la rue Saint-Joseph, alors que du côté sud des bâtiments commerciaux, des entrepôts et des usines sont érigés, pour la plupart entre 1965 et 1975. À proximité, le canal de Lachine est désigné comme Lieu historique national du Canada en 1978, ce qui rappelle son importance dans la vie industrielle de Montréal. Les abords du canal sont aménagés en parc linéaire la même année. Fermée en 1970, cette voie d'eau est toutefois rouverte à la navigation de plaisance en 2002. Dans ce secteur, la rue Notre-Dame a surtout une fonction de voie de service pour les entreprises, en plus d'offrir un accès à la rive sud du canal par l'avenue Dollard ou la rue Angrignon. Cette portion de la rue se distingue par l'absence d'habitations.
Ce segment traverse donc les arrondissements de Lachine et du Sud-Ouest et, sur une partie de son parcours, forme la limite avec la Ville de Montréal-Ouest (1897). Une ligne d'autobus l'emprunte jusqu'à la rue Saint-Joseph et une autre de la 6e à la 34e Avenue.

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