Du boulevard Crémazie à la rivière des Prairies

Ce dernier segment prend forme à la suite de l’acquisition de quatre terrains entre 1911 et 1927. Il traverse la paroisse de Saint-Alphonse d’Youville et l’ancien Village d’Ahuntsic (1897-1910). Il fait partie de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Il tranche avec les autres du fait que l’artère devient une simple rue résidentielle de quartier. Ce sont plutôt les rues Berri et Lajeunesse qui prennent le relais comme axes de circulation majeurs; cette dernière, autrefois chemin du Sault, est depuis longtemps le principal passage vers l’île Jésus, aboutissant à un pont depuis 1847. En outre, la rue Saint-Denis est interrompue par la voie du Canadien National, au sud de la rue Sauvé. Mis à part un secteur ancien à proximité de la rivière des Prairies, cette partie de la rue Saint-Denis est construite surtout après la Deuxième Guerre mondiale. Les habitations sont majoritairement des duplex en rangée ou jumelés, en brique.

La rue Saint-Denis joue un rôle fondamental dans l’histoire du Montréal francophone depuis 1800. Son triple statut d’axe de communication, de pôle culturel et institutionnel lui donne une centralité et une importance historique très grandes. Par ailleurs, la rue témoigne de la croissance urbaine : elle se développe à partir du début du XIX^e siècle au cœur du quartier bourgeois canadien-français et s’étend peu à peu vers le nord, à mesure que la population de la ville croît. C’est l’épine dorsale de l’expansion de Montréal vers le nord, du Saint-Laurent à la rivière des Prairies.