De la voie du Canadien Pacifique au boulevard Crémazie
Le troisième segment est développé à la suite de l’acquisition de deux terrains en 1887 et 1913 et de la construction, en 1903, du pont ferroviaire du Canadien Pacifique qui facilite la circulation vers le nord. Ainsi, l’ouverture de la rue date du début du XXe siècle, dans un premier temps à proximité de la paroisse Saint-Édouard (à l’angle de la rue Beaubien), puis jusqu’au boulevard Crémazie dans les années 1920-1930. La partie sud, à proximité de la voie du Canadien Pacifique, est plutôt industrielle, avec notamment la présence d’un important garage de tramways, puis d’autobus. La rue traverse l’ancienne municipalité de Villeray (1896-1905). Elle fait partie des arrondissements de Rosemont-La Petite-Patrie et de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.
À cette hauteur, la rue se développe rapidement dans l’entre-deux-guerres. Longtemps, sa population est d’origine canadienne-française. Toutefois, vers la fin du XXe
siècle, plusieurs autres communautés, notamment d’origine
vietnamienne, s’y installent, principalement dans le secteur de la rue Jean-Talon. Ce segment a surtout une fonction résidentielle, bien que plusieurs commerces et bureaux s’y trouvent. Les immeubles sont généralement des maisons en rangée de trois étages, dont la façade est en brique.
Quelques institutions ont marqué cette partie de la rue.
L’Hôpital Sainte-Justine est situé entre la rue Bellechasse et le boulevard
Rosemont, avant son déménagement en 1957. Son emplacement est réutilisé par le
Ministère de la Justice du Québec. L’église de la paroisse de Saint-Édouard
(1901-1909) polarise un vieux noyau de peuplement qui déploie ses bâtiments
scolaires et institutionnels dans son voisinage immédiat. Des cinémas de
quartier dont Le Château (1931) et le Rivoli (1926), à proximité de la rue Bélanger, ou encore le Crémazie (1947), plus au nord, témoignent d’une période faste dans la diffusion du 7e art à Montréal. À
la hauteur de la rue Jean-Talon, la rue Saint-Denis est à proximité de la Petite
Italie et du marché Jean-Talon, très populaire auprès des Montréalais.