Du boulevard Métropolitain au pont
Papineau-Leblanc
Cette section se développe en deux temps. Dans le Village de Sault-au-Récollet, l’avenue Papineau est déjà tracée sur un plan de 1907. Son court trajet relie la Back River Road (devenue boulevard Gouin) à la voie de tramway de Montreal Park and Island Railway Company (à la hauteur du boulevard Henri-Bourassa). Tous les terrains le long de l’avenue sont lotis mais, entre le boulevard Perras (devenu boulevard Henri-Bourassa) et la rue Sauvé, ils ne sont occupés qu’après 1945. Le second axe de développement va du boulevard Métropolitain à la voie du Canadien National. L’ouverture de cette section de l’avenue dans les années 1940 permet de se rendre de manière plus directe dans le quartier Ahuntsic (devenu arrondissement de Ahuntsic-Cartierville).
Le long de cette section, les terrains du côté ouest appartiennent aux Sulpiciens, longtemps seigneurs de l’île de Montréal. L’un des trois domaines que ceux-ci ont possédé dans la ville est le domaine du Sault-au-Récollet aussi connu sous le nom de domaine Saint-Sulpice. Mis sous tutelle en 1937, il devient la propriété du gouvernement du Québec qui le cède à la Ville de Montréal en 1952. Cette portion de l’avenue se construit très lentement et il faut attendre 1986 pour constater une occupation complète du territoire.
L’avenue devient un grand axe de circulation nord-sud sur ce tronçon. Dès les années 1970, d’importants travaux y sont entrepris et elle prend la forme d’un boulevard à huit voies entre le boulevard Métropolitain et l’avenue Charland. À l’extrémité nord, le gouvernement du Québec fait construire le pont Papineau-Leblanc, inauguré en 1969. Cet ouvrage résulte du développement suburbain rapide de Laval et de la généralisation de l’automobile comme moyen de transport. À partir de ce moment, l’avenue Papineau permet de relier Montréal à Longueuil par le pont Jacques-Cartier et à Laval par le pont Papineau-Leblanc.
Ce segment est aussi caractérisé par la présence de l’ancienne carrière Miron, ouverte dans les années 1940 et dont une partie est convertie en dépotoir en 1968. Les activités d’extraction du minerai cessent en 1986 et l’enfouissement des déchets en 2000. Trois ans plus tard, la Ville aménage sur le site, le Complexe environnemental Saint-Michel auquel sont associés la Tohu et le Cirque du Soleil. Ce projet permet de revitaliser une des zones les plus défavorisées de Montréal. Au sud de la rue Fleury, on retrouve surtout des immeubles à appartements de quatre ou cinq étages qui datent des années 1970 et 1980, tandis qu’au nord, ce sont des maisons unifamiliales en pierre ou en brique construites après la Deuxième Guerre mondiale.
L’avenue Papineau cumule différentes fonctions. Au sud, elle est caractérisée par la construction d’un véritable complexe de télécommunications qui est composé de plusieurs entreprises, dont la plus importante est Radio-Canada. Quand elle traverse l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, c’est la vie culturelle et sociale qui ressort à travers les nombreux théâtres, les petites boutiques et le parc La Fontaine. Au nord de la voie du Canadien Pacifique et jusqu’à la rivière des Prairies, l’avenue revêt un caractère plus résidentiel. Au delà de ces différentes caractéristiques, l’avenue Papineau offre un lien entre la Ville de Montréal, sa rive sud et sa rive nord. C’est cette fonction d’axe de circulation nord-sud qui définit le mieux l’artère.