Du port de Montréal à la rue Sherbrooke
Le chemin Papineau, ouvert en 1810, est déclaré voie publique en 1826 par les juges de paix et devient l’avenue Papineau en 1890. La partie plus au sud est caractérisée par des activités de production. La brasserie Molson s’y installe en 1786 et, au début du XIXe siècle, on retrouve surtout de petites industries de type artisanal, avec une multitude de petites boutiques, surtout au rez-de-chaussée des habitations. Plus tard, plusieurs compagnies importantes s’installent le long de l’avenue, dont Dominion Rubber (1853-1984), Pain moderne canadien (1929-1981) et Laiterie Mont-Royal (1905-1972). Après la Deuxième Guerre mondiale, le quartier environnant perd progressivement sa fonction industrielle. Dès les années 1960, des entreprises du secteur de l’audiovisuel s’y installent. Cette vocation est renforcée par l’inauguration de la Maison de Radio-Canada (1973) et la venue de stations privées de télévision et de radio le long de l’avenue Papineau.
Au début, le secteur près du fleuve est plutôt bien coté et l’on y retrouve surtout des maisons bourgeoises. Après 1850, avec l’industrialisation du Faubourg Québec, plusieurs ruraux arrivent à la recherche de travail. Le quartier Sainte-Marie devient de plus en plus ouvrier et dès les années 1880, on assiste au départ des derniers bourgeois. La population est en grande partie d’origine canadienne-française. Après 1960, les fermetures d’usines appauvrissent le quartier. Beaucoup de logements sont détruits au sud de la rue Sainte-Catherine, dans ce qu’on appelle le « faubourg à m’lasse », pour laisser la place aux nouveaux studios de télévision et de radio .
Au nord de la rue Sainte-Catherine, la zone entourant l’avenue conjugue des fonctions industrielle et résidentielle. En 1894, on construit l’église presbytérienne Taylor (devenue l’église Saint-Luc), à la hauteur de la rue Logan et, en 1916, l’école Souart (devenue l’école Garneau), à l’angle de la rue La Fontaine .
Après la guerre, cette section perd aussi sa fonction industrielle pour devenir avant tout un secteur résidentiel avec des maisons anciennes à deux ou trois étages logeant parfois un commerce au rez-de-chaussée. De plus, une autre portion du parc de logements est détruite dans les années 1960 pour favoriser la construction des bretelles d’accès au pont Jacques-Cartier. Pour permettre une meilleure circulation, l’avenue Papineau devient à sens unique vers le sud entre les rues Rachel et La Fontaine .