De la rue Saint-Hubert à l’avenue du Parc-La Fontaine

L’ouverture de l’avenue Duluth, de la rue Saint-Hubert jusqu’au parc La Fontaine, est réalisée entre 1873 et 1888. Dès le début, des travailleurs manuels, en particulier des ouvriers qualifiés, résident dans des duplex et triplex dont l’entrée donne, comme pour tous les bâtiments de la rue, directement sur le trottoir. Au XX^e siècle, ils sont remplacés par des cols blancs et des employés du secteur commercial, tels des vendeurs et épiciers. Jusqu’aux années 1970, ce sont presque uniquement des Canadiens français qui y résident. Depuis la fin du XX^e siècle, la renaissance du Plateau-Mont-Royal est liée au phénomène de remplacement des couches sociales, observable par l’implantation d’une population nouvelle composée majoritairement d’étudiants et de jeunes professionnels. Les bâtiments sont en général d’origine, sauf un ensemble d’appartements au coin sud-est de la rue Mentana, visiblement récent. Ce secteur se caractérise dès son ouverture par sa fonction résidentielle, puisqu’il abrite seulement quelques commerces de proximité tels une station-service et une boulangerie. Toutefois, à partir de la fin du XX^e siècle, le débordement d’activités du Plateau-Mont-Royal et l’influence du segment plus à l’ouest y amènent également des restaurants.

L’avenue Duluth joue un rôle important dans le développement de Saint-Jean-Baptiste et du Plateau-Mont-Royal. Servant d’abord d’artère commerciale de quartier, elle connaît une restructuration de cette fonction au début des années 1980, ce qui lui donne un regain de vitalité et transforme grandement son image.

D’abord fréquentée uniquement par les gens du quartier, elle jouit depuis les années 1980 d’une notoriété métropolitaine grâce à ses restaurants « apportez votre vin ». En outre, elle offre un lien physique et visuel entre deux grands espaces verts montréalais : le parc du Mont-Royal et le parc La Fontaine.