De la rue Boyer au boulevard Saint-Michel
Le troisième segment est formé en deux temps. Entre 1897 et 1913, la Ville acquiert la propriété de la rue jusqu’à la 6e Avenue, puis, en 1933 et 1938, jusqu’au boulevard Saint-Michel. La paroisse Saint-Édouard connait une progression rapide au début du XXe siècle et, peu à peu, avec l’augmentation de la population, le diocèse de Montréal crée d’autres paroisses. Certaines des nouvelles églises, dont Saint-Ambroise (1925), à la hauteur de la rue De Normanville, et Saint-Marc (1931), entre la 1re Avenue et la 2e Avenue, sont construites le long de la rue Beaubien et contribuent à la formation de noyaux institutionnels paroissiaux et de zones commerciales. Les bâtiments de la rue sont assez disparates, alternant entre duplex, triplex et immeubles d’appartements, et la majorité abrite des commerces au rez-de-chaussée.
La population de l’arrondissement est majoritairement francophone. Cependant, s’installent des communautés italienne, anglophone et urkrainienne relativement importantes, trouvant de l’emploi aux usines Angus. La Caisse populaire ukrainienne de Montréal, à l’intersection du boulevard Saint-Michel, rappelle cette présence.
À la hauteur du parc Molson, traversé par la rue D’Iberville, un lotissement réalisé par John Elsdale Molson tranche sur le paysage urbain plutôt disparate de la voie. Tout autour du parc, cédé à la Ville par le promoteur en 1914, les résidences sont remarquables par leur ordonnancement et leur architecture. Le cinéma Beaubien, situé à l’angle de la rue Louis-Hébert, est l’un des derniers cinémas de quartier à Montréal. Réaménagé tel qu’il l’était à son ouverture en 1937, il témoigne d’une tradition cinématographique qui n’existe plus beaucoup à Montréal. Enfin, ce segment est desservi par une ligne d’autobus sur toute sa longueur.