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Agrandissement du Parc-nature du Bois-d'Anjou : Décision sans consultation et sans égard à la planification entérinée

31 mai 2018

Montréal, le 31 mai 2018 - Le 23 mai dernier, la Ville de Montréal annonçait dans les médias sa nouvelle intention d'agrandir le Parc-nature du Bois-d'Anjou à même la totalité du golf et d'autres terrains en bordure de l'autoroute 40 voués au développement commercial et industriel, soit environ 13,9 millions de pieds carrés (1,3 km2). Pour ce faire, une modification du règlement 72 relatif à l'établissement et à la dénomination de parcs à caractère régional ainsi qu'aux nouvelles limites du territoire est annoncée.

Non-respect de la planification concertée et perte potentielle de plusieurs millions en richesse foncière 
La planification du secteur du golf a fait l'objet de plusieurs exercices de concertation depuis 1998 et dont le consensus a été enchâssé au Schéma d'aménagement de l'Agglomération de Montréal et au Plan d'urbanisme de la Ville de Montréal. « Avec la grande affectation –Industrie, le schéma vise à renforcer le tissu industriel montréalais dans les créneaux porteurs d'avenir, de même que dans ceux qui font sa notoriété » - extrait du Schéma de l'Agglomération de Montréal. C'est sur ce fondement que le développement du secteur s'est réalisé.

Faits importants à noter, plus de la moitié du secteur d'étude est identifié et protégé par la présence d'un boisé de conservation et d'un espace vert ou parc riverain. La partie restante dédiée au développement d'emplois équivaut à une superficie d'environ 8,9 millions de pieds carrés, soit moins de 49 % de la superficie d'étude. Rappelons que les terrains développés durant la phase 1, sous la gouverne de l'ex Ville d'Anjou, compte 115 établissements d'affaires et génèrent 6 615 emplois. La phase 2, en cours de développement, compte déjà trois entreprises et près de 600 emplois. En résumé, ces deux seules phases d'implantation de PME contribuent à une richesse foncière évaluée à plus de 300 millions. La dernière phase, une fois complétée, apporterait des retombées similaires aux phases 1 et 2.

Il est donc évident aujourd'hui qu'aucun outil de planification actuellement en vigueur ne prévoyait cette intention d'agrandir le parc-nature à la totalité du parc d'affaires et même au-delà. Tous les intervenants du milieu, à savoir l'arrondissement d'Anjou, le Service de l'urbanisme ainsi que le Service du développement économique de la Ville de Montréal, la Communauté métropolitaine de Montréal, les Chambres de commerce, Montréal International, les gouvernements du Québec et du Canada ainsi que plusieurs comités locaux se sont déployés depuis plusieurs années dans le respect de ces orientations connues et partagées dans l'objectif de relancer et dynamiser l'est de Montréal.

Aucune consultation auprès des acteurs concernés 
Cette décision d'agrandir le parc-nature au détriment d'un espace à vocation économique – 2e parc industriel du Grand Montréal – sans concertation des parties prenantes, incluant l'arrondissement d'Anjou, surprend tous les partenaires associés voués au développement économique. De plus, cette annonce étudiée à huit clos demeure ambiguë et créée une incertitude auprès de la communauté d'affaires, des propriétaires ainsi que des développeurs si l'on se réfère aux multiples demandes d'information que l'arrondissement d'Anjou a reçues depuis. Le manque de transparence dans ce dossier engendre son lot d'inquiétudes qui aurait pu être évité. Il aurait été approprié d'étudier les possibilités de développement en concertation avec le milieu comme ce fut toujours fait dans l'arrondissement.

Anjou a toujours œuvré pour l'établissement d'entreprises à valeur ajoutée génératrices d'emplois minimisant les nuisances environnementales, et cela, toujours en collaboration avec les services centraux de la Ville de Montréal et ses partenaires.

Aujourd'hui, l'arrondissement d'Anjou se questionne sur l'avenir des grands projets déjà planifiés ou à l'étude. Outre les arrondissements de Saint-Laurent et d'Anjou, où sont les espaces disponibles pour le développement économique sans contrainte environnementale et hors espaces verts?

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