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La Ville de Montréal se portera acquéreur de l'immeuble situé au 12 375, rue de Fort Lorette

27 juin 2017

Montréal, le 27 juin 2017 -En présence du maire de Montréal, Denis Coderre, les élus de l'Arrondissement Ahuntsic-Cartierville ont annoncé qu'ils décréteront, le 4 juillet prochain, l'imposition d'une réserve foncière pour des fins de lieu public / parc d'intérêt patrimonial sur l'immeuble situé au 12 375, rue de Fort Lorette.

 

« L'acquisition de la propriété par la Ville de Montréal pour en faire un lieu public est d'un intérêt indéniable considérant la découverte d'artéfacts et de vestiges associés au Fort Lorette et de leur mise en valeur. Il faut se rappeler que le Fort Lorette a été érigé en 1696 par les Sulpiciens qui voulaient s'éloigner du Fort de La Montagne jugé trop mouvementé alors que les guerres avec les Amérindiens avaient lieu sur l'île de Montréal. Par le déménagement vers le nord de la mission des Sulpiciens à l'embouchure de la rivière des Prairies et de la petite rivière du Portage, qui peut être interprété comme une tentative de calmer le jeu à Montréal, on comprendra peut-être comment le rôle du Fort Lorette et l'interaction avec les peuples amérindiens ont pu mener vers la Grande Paix de 1701 », a souligné Denis Coderre. « L'emplacement du Fort Lorette témoigne d'une grande volonté de travailler la terre, de s'établir et d'y faire vivre un village dans le nord de la ville : c'est tout l'intérêt d'intégrer les vestiges de cet esprit de communauté et de solidarité qui anime le projet de réserve foncière sur un joyau culturel et patrimonial de Montréal », a-t-il renchéri.

 

Pour sa part le maire de l'Arrondissement Ahuntsic-Cartierville, Pierre Gagnier, a poursuivi en mentionnant que « l'emplacement est sublime : à proximité du site patrimonial de l'Église de la Visitation du Sault-au-Récollet, la plus vieille église de tout Montréal, le terrain a un accès direct à la rivière des Prairies. De plus, la qualité paysagère du terrain est un autre élément qui milite en faveur de l'acquisition ».

 

« L'imposition de cette réserve est devenue nécessaire. Malgré toutes les démarches entreprises, la Ville ne pouvait plus assurer la protection et la mise en valeur du site à long terme ni le rendre accessible à la population si celui-ci demeurait la propriété du promoteur. Les travaux projetés de décontamination, sans la présence d'un archéologue, auraient pu entraîner la destruction de ce patrimoine inestimable et non renouvelable », a ajouté Lorraine Pagé, conseillère du district du Sault-au-Récollet.

 

Rappelons qu'au mois de mars 2017, la Ville de Montréal a octroyé à la firme Arkéos un mandat d'inventaire archéologique en accord avec le ministère de la Culture et des Communications du Québec afin que tout projet d'immobilisation présenté sur ce lieu se réalise en toute connaissance des ressources archéologiques du site. L'intervention, d'une durée de 15 jours s'est terminée le 17 mai 2017.

 

« La présence des vestiges du Fort Lorette est confirmée par les découvertes faites lors de cette intervention. Nous sommes en attente des conclusions du rapport d'étape. Mais selon les informations obtenues, nous pouvons déjà affirmer qu'il y a la présence de tranchées dans l'alignement des palissades, des maçonneries et d'artéfacts qui peuvent être associés à la mission fortifiée occupée par les Sulpiciens jusqu'au premier quart du 18e siècle », a précisé Lorraine Pagé.

 

Les élus de l'Arrondissement Ahuntsic-Cartierville mandateront, lors du conseil d'arrondissement du 4 juillet prochain, le Service juridique de la Ville de Montréal d'entreprendre toutes les procédures requises afin que la Ville de Montréal se porte acquéreur de ce joyau patrimonial.

 

Lieu patrimonial historique, le Fort Lorette a joué un rôle important au début du XVIIIe siècle dans l'industrialisation primitive de Montréal avec notamment l'implantation d'une digue entre l'île de Montréal et l'île de la Visitation, sur le site des rapides du Sault, qui a permis l'implantation de moulin à moudre le grain et à scier le bois utilisant l'énergie hydraulique. C'est à cet endroit que les premiers missionnaires jésuites développèrent l'utilisation de l'énergie hydraulique et dont la fin des années 1920 verra l'érection du complexe hydroélectrique de la Rivière-des-Prairies. Le site de la digue, adjacent au terrain du Fort Lorette, est préservé dans le parc Régional de l'Île-de-la-Visitation.

 

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