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Discours du maire Denis Coderre sur la stratégie de développement économique

18 juin 2015

Montréal, le 18 juin 2015 - Dans le cadre du petit-déjeuner conférence de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a prononcé un discours sur la stratégie de développement économique de la Ville de Montréal. L'intégralité du discours figure ci-bas.

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Bon matin,

C'est toujours un plaisir de répondre à l'invitation de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Merci à la CCMM de me permettre de faire le point, avec vous, sur la situation de Montréal.

Ce rendez-vous annuel me donne également l'occasion de rencontrer la communauté d'affaires montréalaise et de m'adresser aux préoccupations spécifiques des femmes et des hommes qui font de Montréal une ville prospère et vibrante.

L'an dernier, à pareille date, nous avons parlé de tout ce que notre administration met en place pour nous donner une ville, une métropole, capable d'accomplir de grandes choses.

Et nous continuons sur la même lancée en 2015. D'ailleurs, les indicateurs économiques montrent la vitalité de Montréal :

•  Le Produit Intérieur Brut montréalais est en croissance et cette croissance dépasse celle du PIB à l'échelle de la province;

•  Notre PIB par habitant est très élevé à 60 414$, soit 15 000$ par habitant plus élevé que la moyenne québécoise;

•  Le nombre de faillites commerciales et personnelles est largement en chute;

•  En 2014, les dépenses en immobilisation du secteur public ont atteint un sommet depuis 15 ans, compensant le déclin dans le secteur privé;

•  Au plan démographique, le solde migratoire et l'accroissement naturel sont tous deux en hausse;

•  Les permis de construction résidentielle ont atteint un sommet de 14,7 milliards $ en 2014, un bond de 4% par rapport à 2013;

•  L'industrie touristique affiche également un bilan positif, alors que les 9,2 millions de touristes ont dépensé 2,8 milliards $ à Montréal en 2014, la meilleure année depuis 30 ans.

Bien sûr, tout n'est pas parfait. C'est pourquoi nous continuons, jour après jour, à travailler pour le développement économique de Montréal.

On pourrait se contenter de regarder le nombre de grues dans le ciel de la ville pour conclure que tout va bien.

C'est un bon indicateur, mais le développement économique, c'est beaucoup plus que ça!

En fait, presque tous les gestes que nous posons en tant qu'administration municipale, sur une base quotidienne, touchent de près ou de loin au développement économique...

J'ai presque envie d'appeler cela une « compétence transversale ».

Ça touche à la fois les transports, les infrastructures, le développement social, les relations internationales, la culture, le stationnement, la réfection des rues, les festivals, les événements sportifs, etc.

Comme le dirait notre poète québécois Raoûl Duguay, « Toutte est dans toutte! »

En additionnant tous ces gestes, petits et grands, on a une idée de l'ampleur que représente le développement économique à Montréal.

Si j'avais quelques heures devant moi, je pourrais vous faire la liste de tous ces gestes...

Mais le bilan, on le voit à tous les jours: Montréal bouge, Montréal se rebâtit, Montréal rayonne à l'international.

Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons reçu plus d'une vingtaine de maires de grandes villes du monde entier pour discuter des problématiques entourant le vivre ensemble.

Ces rencontres, ici comme à l'étranger, sont souvent le prélude à des investissements. Je rencontrais, cette semaine, un entrepreneur français fortement intéressé à investir à Montréal, venu avec la mission du Président Hollande l'an dernier.

Pour lui, les excellentes relations politiques que nous entretenons avec Paris, Lyon et plus généralement avec la France ont été le déclencheur de son désir de venir s'installer ici.

Ça, ce sont des retombées concrètes. Et il y en a beaucoup d'autres à venir.

Mais pour ça, il faut continuer à être présent sur le terrain. Il faut poursuivre nos missions économiques chez nos partenaires commerciaux à l'étranger.

D'ailleurs, je participerai à une mission économique en Chine à l'automne, dont les détails vous seront communiqués plus tard.

Mais nous allons également solidifier nos liens avec nos partenaires des régions ici même, au Québec.

Depuis mon élection, je me suis promené dans toutes les régions du Québec, avec toujours le même message : les régions et la métropole ne sont pas en compétition, elles sont complémentaires.

Montréal est la locomotive économique du Québec, ce qui entraîne une responsabilité, mais également des opportunités.

Je serai aux Îles-de-la Madeleine en début de semaine prochaine pour y signer avec le maire Jonathan Lapierre une « Entente des Îles ».

Concrètement, cela signifie que nous souhaitons nous doter d'un mécanisme qui permettra aux entreprises des Îles, et aux entreprises de Montréal, de pouvoir travailler ensemble.

Afin de passer de la parole aux actes, il y aura, en octobre prochain, une « Journée des Îles » à Montréal : un petit déjeuner à l'hôtel de ville, suivi de rencontres B2B entre entreprises qui pourraient mutuellement bénéficier d'un maillage dans certains secteurs comme le bioalimentaire ou les technologies propres.

Nous travaillerons avec les chambres de commerce afin de faire de cette journée un succès. Et cet événement sera le premier d'une série que j'espère répéter avec toutes les régions du Québec.

D'ailleurs, j'annonce que nous ouvrirons à Montréal, en 2017, une Maison des régions, qui sera consacrée à la promotion économique de toutes les régions du Québec.

Cette Maison agira comme une vitrine pour les entreprises régionales et servira également à créer des liens entre les entrepreneurs des régions et ceux de la métropole.

C'est un exemple concret du genre de travail en partenariat qui profite à tout le monde et qui contribue à la croissance économique du Québec.

Aujourd'hui, je vais vous entretenir des grandes lignes de notre Plan d'action en matière de développement économique.

Un des premiers gestes que nous avons posés l'an dernier a été de solidifier le Service de développement économique à la Ville de Montréal.

Nous lui avons trouvé un directeur, en la personne de M. Serge Guérin, que plusieurs ici connaissent très bien.

Serge est beaucoup plus qu'un gestionnaire; c'est un visionnaire. Si Montréal doit devenir une grande métropole incontournable, elle se doit d'avoir une stratégie de développement économique qui concorde avec cette vision.

C'est un peu ce que je vais vous présenter aujourd'hui: les fruits d'une longue réflexion axée sur la place de Montréal dans l'économie québécoise, son rôle de métropole et de locomotive économique pour l'ensemble du Québec.

C'est pourquoi, parallèlement à nos différentes cibles et actions qui composent notre stratégie de développement économique, il y a toute la question du statut de métropole qui doit être considérée.

L'une ne va pas sans l'autre.

En attendant, nous ne restons pas immobiles.

Je suis très fier du travail accompli par Serge Guérin et son Service de développement économique, qui a passé les derniers mois à analyser les différents modèles de développement économiques à travers le monde, afin de s'inspirer des meilleures pratiques et d'en arriver à un modèle montréalais.

Nous avons analysé les organes de développement économique dans des villes comme Barcelone, Boston, Toronto ou Seattle. Ou même le département de développement économique de l'État de la Floride.

La réflexion ne s'est donc pas effectuée sur le coin d'une table. Elle tient compte du contexte particulier de Montréal, de nos secteurs économiques prioritaires, de notre territoire, de notre écosystème particulier.

Nous devons poser des gestes à court terme, pour pallier certains problèmes. Parallèlement, la Ville est parfaitement consciente des enjeux de la planète et nous devons à ce titre poser des gestes à long terme, en proposant des projets structurants, qui sont l'expression de notre engagement pour le développement durable et la vigueur économique.

Notre nouvelle vision tient compte des forces et des faiblesses de Montréal.

En fait, tout a été pensé pour transformer nos défis en opportunités.

Laissez-moi vous donner un exemple : on parle beaucoup des infrastructures vieillissantes de la ville et du besoin urgent de les remplacer ou de les mettre à niveau.

On a démontré, avec le projet de rue Ste-Catherine Ouest, comment on pouvait transformer cet énorme et imposant défi en opportunité.

Comment, on pouvait profiter des travaux sur Ste-Catherine pour rebâtir une rue plus belle et plus intelligente, au goût des citoyens et des commerçants. Comment on pouvait en faire un lieu rassembleur, en donnant plus de place aux piétons.

Comment on pouvait en faire un espace innovant en incorporant les notions de Wi-Fi, de trottoirs chauffants et de bornes de recharge pour les véhicules électriques.

Il me fait donc plaisir, ce matin, de partager avec vous notre vision du développement économique pour Montréal au cours des trois prochaines années.

Derrière cette vision, un seul objectif : Celui d'accélérer la croissance par l'entrepreneuriat et l'innovation.

Entrepreneuriat et innovation : ce sont les deux mots d'ordre du développement économique à Montréal. Vous allez les entendre souvent.

Pourquoi? Parce que l'entrepreneuriat est source de créativité économique. Et parce que l'innovation est la caractéristique fondamentale des métropoles et la clé de leur compétitivité.

J'ai souvent dit que notre matière première à Montréal, ce n'est pas le pétrole ou le charbon; notre matière première, c'est la matière grise. C'est l'innovation.

Maintenant, on se donne les moyens pour l'encourager à croître et à se multiplier.

Notre stratégie de développement comporte cinq cibles bien précises.

Regardons-les une par une.

[CIBLE 1 : Première ligne]

Tout d'abord, comme je viens de le dire, nous allons travailler à améliorer l'indice d'entrepreneuriat.

Vous savez, Montréal est reconnue pour son génie créatif, son talent dans une foule de domaine, et sa grande capacité d'innovation.

Mais elle est un peu moins reconnue pour sa force d'entrepreneuriat et ses entrepreneurs.

On va changer tout ça, notamment en renforçant notre première ligne, c'est-à-dire notre contact et nos actions directes vis-à-vis des entrepreneurs.

Nous voulons accroître la création, la croissance et la survie des entreprises privées et sociales.

Pour ce faire, deux mots d'ordre : simplification et harmonisation.

À l'automne dernier, le pacte fiscal du gouvernement du Québec nous a imposé une restructuration des organismes de développement économique que sont les CLD et les CDEC.

Nous les avons donc regroupés en six points de service aux entrepreneurs, à travers la ville. Et notre intention est d'en faire de véritables portes d'entrée, avec une offre de services harmonisée.

Ce qu'on observe en ce moment, et ce que nous disent les entrepreneurs, c'est qu'il y a « déconnexion » entre les intervenants, la Ville et les arrondissements sur le plan du développement économique.

Il ne doit plus y avoir 19 façons différentes de faire du développement économique à Montréal. C'est pourquoi nous réorganisons nos structures, dans le but de simplifier la tâche aux entrepreneurs.

Ce n'est pas de la centralisation; on parle plutôt d'harmonisation. Exactement comme on le fait avec notre politique unique de déneigement.

Dans ce même ordre d'idées, nous allons également bâtir un site internet destiné aux entrepreneurs et par lequel il sera possible, entre autres, de parler immédiatement à un représentant de la ville.

Pour promouvoir l'entrepreneuriat d'une manière concrète, il nous faudra des outils inédits.

Une des manières d'encourager la création de jeunes entreprises est que la Ville agisse directement à titre de client pour ces entreprises, en utilisant une sorte de « discrimination positive » lors de l'attribution des contrats.

En fait – et cela fait partie des discussions sur le statut de métropole – nous demandons au gouvernement du Québec un changement de réglementation qui nous permettra de dédier des appels d'offres bien spécifiques vers des catégories d'entreprises comme :

- les entreprises en économie sociale

- ou les PME innovantes (les « start-ups »).

De la même manière, la Ville veut être de plus en plus une sorte de banc d'essai et une vitrine pour des technologies développées sur notre territoire et qui répondent à un de nos besoins.

Le meilleur exemple est le projet d'application Info-Neige, développé l'an dernier à la suite d'un concours auprès des programmeurs et développeurs montréalais. C'est le genre d'initiatives que nous développons à travers notre stratégie de ville intelligente, et que nous voulons multiplier à l'avenir.

L'entrepreneurship, à Montréal, c'est aussi nos centaines de commerçants.

Notre stratégie économique englobe donc les mesures annoncées il y a quelques semaines pour la promotion et le soutien du commerce de détail et des artères commerciales.

On parle d'une aide financière pour les Sociétés de développement commercial;
on parle également des programmes Pr@m-Commerce pour encourager les commerçants à rénover leur bâtiment, et – très important – Pr@m-Artères en chantier, pour s'assurer de la survie et de la vitalité des commerces lors de grands chantiers d'infrastructures.

[CIBLE 2 : Zones industrielles]

La deuxième cible de notre stratégie de développement économique concerne nos zones industrielles.

Plus spécifiquement, nous voulons redynamiser et développer nos parcs industriels. Ce qui signifie qu'il faudra auparavant identifier la vocation de chacun et, sans doute, redéfinir cette vocation.

En collaboration avec les arrondissements et nos autres partenaires économiques, nous allons élaborer un plan d'action pour chacun des parcs industriels.

Ce plan d'action devra :

- définir des créneaux de spécialisation pour chacun;
- cibler les terrains industriels à développer en priorité;
- décontaminer les sols;
- construire les infrastructures manquantes;
- revitaliser les artères routières;
- et améliorer la mobilité des travailleurs vers ces zones industrielles.

[CIBLE 3 : noyaux industriels]

Passons tout de suite à la troisième cible de notre stratégie de développement économique, qui est très liée à la question de la revitalisation des zones industrielles : les noyaux industriels.

Je considère que c'est la pierre d'assise de notre vision. C'est celle qui rejoint notre vocation de métropole, soit d'augmenter le capital « innovation » de la ville et des entreprises montréalaises.

Nous voulons développer de nouveaux bassins d'industrie qui vont s'appuyer sur le savoir-faire montréalais et qui vont – je le mentionnais à l'instant – transformer nos défis en opportunités.

Nous avons déjà identifié quatre de ces nouveaux bassins industriels :

1) une cité de la logistique dans le secteur l'Assomption;
2) une filière d'électrification des transports;
3) un pôle consacré à la chimie verte;
4) une filière du numérique.

Chacun de ces quatre domaines correspond à un défi auquel la Ville doit répondre. Et chacun peut se transformer en projet structurant.

1) Prenons le cas de la cité logistique dans l'Assomption, autour du port de Montréal.
On le sait, le port a des projets d'expansion, qui lui permettront d'augmenter considérablement sa capacité de traitement des marchandises.
Avec l'entrée en vigueur prochaine de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, on s'attend effectivement à ce que le trafic maritime augmente sensiblement et Montréal, porte d'entrée sur les marchés canadiens et américains, doit se positionner avantageusement dans ce contexte.

Voilà pourquoi il est primordial de profiter de cet accroissement des activités pour en faire un levier économique qui servira à l'ensemble de la chaîne de la logistique.

Notre expertise en logistique des transports, représentée par la grappe industrielle Cargo M, servira à renforcer le pôle logistique existant autour des activités du port de Montréal.

À cette fin, nous prévoyons de prolonger l'avenue Souligny et de désenclaver les terrains du secteur, afin d'y attirer des entreprises qui viendront compléter cette chaîne logistique.

Bien entendu, nous veillerons également à ce que le port de Montréal ait la place qui lui revient à la fois dans la Stratégie maritime du gouvernement du Québec, et dans la stratégie de porte continentale et corridor de commerce du gouvernement fédéral.

2) Le deuxième noyau industriel que nous voulons développer concerne la filière du numérique.

Je ne m'étendrai pas trop longtemps sur le sujet, puisque il y a déjà longtemps que je vous parle de la ville intelligente.

La ville intelligente doit servir à rendre Montréal plus performante, bien sûr, mais doit également positionner notre industrie du numérique comme l'une des meilleures du monde.

En fait, en développant des projets en partenariat avec le secteur des technologies de l'information et des communications, nous contribuons à la croissance de ce secteur.

Notre expertise dans le domaine de la ville intelligente devra nous permettre d'aller plus loin et de développer une filière du numérique qui devrait attirer chez nous des grandes centres d'hébergement de données, par exemple, et la maîtrise du Big Data pour servir la ville est ses ambitions.

3) Passons maintenant à la filière d'électrification des transports.

J'ai eu l'occasion, au cours des derniers mois, de parler beaucoup d'électrification des transports.

J'ai annoncé un plan pour la mise en place d'un réseau de 1000 voitures en libre-service électriques, réseau qui sera accompagné de bornes de recharge qui serviront à la fois aux VLS et aux voitures électriques des particuliers.

J'ai également parlé de la conversion de notre flotte de véhicules municipaux thermiques vers des véhicules électriques.

À ces deux initiatives s'ajoute une troisième : l'électrification du réseau d'autobus de la Société de transport de Montréal, avec l'objectif de la STM de n'acquérir que des autobus électriques d'ici 2025.

Prenez ces trois projets, mettez-les ensemble, et vous obtenez une opportunité incroyable pour Montréal de se positionner dans un domaine d'avenir, un domaine sur lequel les économies du monde entier ont les yeux fixés. L'électrification des transports est un enjeu mondial de développement durable, pour lequel le Québec, en tant que producteur majeur d'hydroélectricité, a une longueur d'avance.

Il est clair qu'en tenant compte de l'ampleur des besoins en électrification des flottes de véhicules de la ville, des arrondissements, de l'AMT et de la STM, on l'a, notre filière industrielle d'électrification.

Profitons de l'urgence de diminuer la pollution et les gaz à effet de serre pour bâtir un nouveau secteur.

4) Toujours dans le domaine du développement économique durable, nous proposons de créer un pôle dédié à la chimie verte.

Là encore, il s'agit d'appliquer une expertise développée chez nous à un défi économique pressant, soit de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et de dépolluer les terrains contaminés montréalais.

Cette initiative sans précédent pourra faire naître au moins 3 filières.

Une première vise la production de biocarburants. Une autre filière botanique et biologique visera à transformer le passif environnemental grâce à la phytoremédiation, soit la décontamination des sols via la plantation de végétaux.

Une filière des résidus organique est déjà amorcée. L'an dernier, nous avons annoncé l'implantation d'un centre de traitement des matières organiques par compostage dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles.

Dans un cercle vertueux, ce composte fertilisera les végétaux servant à la décontamination des sols. Et ces mêmes végétaux serviront à la production de biomasse une fois extraits.

Notons que l'électrification des transports et la chimie verte, les deux initiatives les plus innovantes, les plus structurantes et les plus ambitieuses de notre plan d'action s'imbriquent dans une vision beaucoup plus large pour la Ville, soit la transition écologique.

Cette initiative visionnaire veut positionner la métropole dans le peloton de tête mondial des villes en portant un projet de développement économique durable touchant la gestion des ressources, la protection des écosystèmes et la consommation d'énergie.

Il s'agit bien ici de se mobiliser en amont des changements liés à l'environnement à venir, pour les diriger, plutôt que de les subir.

On parle ici de centre-ville vert, de normes LEED, de toits verts, de toits blancs, de mobilité active, pour ne nommer que ceux-ci. 

[CIBLE 4 : Pôles de compétitivité]

La quatrième cible de notre stratégie de développement économique concerne les pôles de compétitivité.

Ces pôles existent déjà pour la plupart. Vous les connaissez : ce sont nos grappes industrielles.

Mais il ne suffit pas de constituer une grappe industrielle en espérant que la croissance va suivre automatiquement.

Nous voulons passer à une étape supérieure en faisant du développement d'affaires avec nos grappes et les entreprises qui les composent.

Comment peut-on, à la Ville, aider les entreprises innovantes en pleine croissance?

Nous allons cibler et identifier les entreprises championnes de la croissance. Nous allons sortir et aller à la rencontre des chefs d'entreprises, afin de discuter avec eux de leur plan stratégique, des opportunités de croissance, de leurs besoins en investissements et des embûches qu'ils rencontrent.

L'étape suivante ne peut se réaliser sans obtenir le fameux statut de métropole. Parce qu'elle implique un soutien de la Ville à ces entreprises avec l'aide de leviers financiers ou d'incitatifs fiscaux, ce dont nous ne disposons pas pour l'instant.

Mais c'est la suite logique à la stratégie des grappes, afin d'améliorer la compétitivité de Montréal face aux grandes métropoles du monde.

 
[CIBLE 5 : Les universités]

La cinquième et dernière cible de notre stratégie économique est le milieu universitaire.

Ce n'est pas la première fois que vous m'entendez parler du manque de collaboration entre le secteur privé et les grandes universités.

Dorénavant, nous faisons de cette collaboration un élément essentiel de notre politique économique.

En effet, nous voulons systématiser les processus collaboratif entre les entreprises et les universités afin de miser sur la richesse de la recherche existante, de stimuler la commercialisation des produits issus de la recherche et de favoriser le rapprochement de l'offre et de la demande de solutions innovantes.

Pour y arriver, nous allons relancer l'initiative ConnexCité, afin de mettre en relation des représentants d'entreprises et des chercheurs œuvrant dans les mêmes domaines et faisant face aux mêmes enjeux commerciaux.

Ce que nous souhaitons mettre en place, c'est un lieu d'échanges entre entreprises et centres de recherche, autant physique que virtuel, où on trouvera des solutions commune aux enjeux technologiques, aux produits, et aux procédés de fabrication.

C'est comme cela qu'on brisera les silos qui existent entre universités et entreprises.

On doit aussi stimuler la culture entrepreneuriale, développer le potentiel entrepreneurial des universités, qui doivent être dotées d'incubateurs d'entreprises.

En tant que métropole du Québec, Montréal a un rôle économique primordial à jouer.

Ce que tous ont reconnu au cours de la dernière année, incluant le gouvernement du Québec, c'est que Montréal ne dispose pas des outils nécessaires pour exercer ce leadership au plan économique.

Il est donc clair que le statut de métropole et les nouveaux outils que ce statut nous donnera ne pourront que bénéficier et enrichir la stratégie de développement économique.

Ça peut être aussi simple que le pouvoir d'établir les heures d'ouverture de nos commerces, sans devoir le demander à Québec.

Mais ça va beaucoup plus loin. On parle d'obtenir le pouvoir de subventionner des entreprises et d'offrir des incitatifs financiers pour que des firmes étrangères puissent s'établir chez nous.

On parle aussi d'obtenir plus de flexibilité en matière d'appels d'offres, afin de favoriser l'innovation.

Alors oui, notre vision du développement économique de Montréal va main dans la main avec une redéfinition du rôle de la métropole et des outils économiques qui doivent être mis à notre disposition.

Les discussions avec le gouvernement du Québec avancent bien et on a devant nous un partenaire attentif, qui comprend quels sont nos besoins.

Il l'a d'ailleurs démontré plusieurs fois au cours de la dernière année.

Nous sommes donc confiants d'avoir un projet de loi sur la métropole d'ici la fin de l'année 2015.

Mais en attendant, s'il est un principe qu'il faut retenir de la stratégie de développement économique de Montréal, c'est qu'elle sonne la fin du travail en silo.

Dorénavant, tous les efforts seront mis pour aller dans la même direction. On parle de transversalité, pas juste à la Ville. Avec nos partenaires aussi.

Avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, avec Montréal International, Tourisme Montréal, le gouvernement du Québec, bien sûr et, s'il le veut bien, le gouvernement fédéral.

Mais avant tout, la collaboration des arrondissements est essentielle pour la réalisation de ce plan.

Ne perdons pas notre temps dans des débats de structures; travaillons à l'harmonisation de ce plan et des actions qu'il faut conduire.

Il en va de même pour les services de la Ville.
 
La dimension économique des interventions doit être une préoccupation constante, au centre de nos décisions administratives.

Pour citer Marcel Côté, « L'économie doit être au service des citoyens et non l'inverse. »

Et ça, c'est de façon collective qu'on peut l'assurer.

Merci.


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