Élue pour la première fois en 2016, Christine Black est aujourd'hui mairesse de l'arrondissement Montréal-Nord.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
J'ai décidé de faire de la politique municipale pour faire une différence. Je travaillais dans le milieu communautaire depuis 15 ans à Montréal-Nord et je désirais aller plus loin pour atteindre mes objectifs. Devenir mairesse m'a permis, entre autres, d'être davantage en relation avec d'autres paliers de gouvernement et de travailler à établir des consensus.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?
Ce qui me tient à cœur est ce qui a trait à l'égalité des chances : faire en sorte qu'un jeune qui nait ou vit à Montréal-Nord puisse avoir les mêmes chances qu'un jeune d'un autre arrondissement. L'égalité pour l'accès aux services municipaux me préoccupe aussi. J'aimerais que tous les citoyens puissent faire valoir leurs droits.
Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
J'ai beaucoup de projets en tête, mais plus que tout, j'aimerais que Montréal-Nord retrouve ses lettres de noblesse. Auparavant, c'était une ville qui avait une bonne réputation et j'aimerais qu'elle la retrouve. Cet arrondissement ne mérite pas la réputation qui le suit constamment. Au contraire, la communauté nord-montréalaise redevient une grande famille où tout le monde peut trouver sa place.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Le rythme de travail est essoufflant. Les salarié.es ont un horaire et des jours de vacances fixes. En tant qu'élue, c'est 24 heures sur 24, sept jours par semaine. À tout moment, on peut recevoir un appel et il y a des évènements les samedis et les dimanches. Ce fut tout une adaptation.
Ce qui me donne le souffle, c'est la reconnaissance des citoyennes et des citoyens Quand je vois, qu'ils sont satisfaits d'une intervention réalisée dans un parc ou dans une rue, je suis heureuse d'avoir pu apporter quelque chose de positif dans le quartier.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Les femmes ont une approche différente : elles ont tendance à avoir une approche plus humaine et à favoriser le collectif. À Montréal-Nord, la directrice d'arrondissement est aussi une femme. Notre tandem a une approche plus rassembleuse envers la communauté.
Selon vous, quelles sont les barrières auxquelles font face les femmes lorsque vient le temps de se lancer en politique?
En général, je crois que les femmes doutent beaucoup d'elles-mêmes. C'est dommage car elles ont des capacités insoupçonnées. Il faudrait d'ailleurs qu'elles arrêtent de penser qu'elles n'ont pas tous les éléments nécessaires pour réussir. Il faut oser se lancer!
Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?
Arrêtez d'hésiter ! Qu'on gagne ou pas, une campagne électorale est une expérience extraordinaire. Cela permet de comprendre comment le quartier vibre, de rencontrer les citoyens, d'être à leur écoute. Nous n'avons pas besoin d'être parfaites pour se lancer en politique.
Qu'est-ce que les citoyennes et les citoyens devraient savoir sur la politique municipale?
Les gens doivent savoir que la politique municipale est un gouvernement de proximité. On s'occupe de tout ce qui est reliée à leur vie quotidienne : les poubelles, la neige, les parcs, le gazon, les activités sportives et culturelles, le service de police, les pompiers.
Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?
Il faut davantage de politiciennes, et pour ce faire, il faut encourager les femmes à se présenter, leur démontrer qu'elles sont capables. Il faut aussi changer la manière de les recruter pour leur donner confiance en elles-mêmes.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Isabelle Hudon, ancienne chef de la direction chez Financière Sun Life Québec et Martine Turcotte, vice-présidente exécutive chez Bell, que j'ai connues quand j'ai participé à L'effet A, avant de devenir mairesse (NDLR, une initiative qui vise à propulser l'engagement professionnel des femmes, https://effet-a.com/effet-a/). Non seulement la formation que j'y ai reçue m'a énormément aidée dans mon rôle de mairesse, mais j'ai remarqué que lorsqu'on rassemble plusieurs femmes qui ont de l'ambition, elles représentent une force incroyable.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
Le belvédère sur le Mont-Royal, qui permet d'admirer l'étendue de la ville. Dans mon arrondissement, j'aime beaucoup le Parc Aimé-Léonard. De cet endroit, on peut y voir toute la beauté de la rivière des Prairies. C'est un havre de paix, avec vue sur la rivière et ce, en plein milieu urbain!
Christine Black, photo: Lachérie photographie