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Maja Vodavonic

Maja Vodavonic, photo: Lachérie photographieMaja Vodavonic, photo: Lachérie photographie

Élue pour la première fois en 2013, Maja Vodanovic est aujourd'hui mairesse de l'arrondissement de Lachine.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

J'étais frustrée de voir les choses aller dans la mauvaise direction. Je me suis lancée en politique pour faire avancer les questions de santé publique et d'environnement, incluant les questions des pesticides, de la qualité de l'eau, du sol et de l'air et de leurs conséquences sur la santé de nos enfants. Aussi, la question des changements climatiques et de leurs impacts me préoccupe beaucoup.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

Ce qui m'importe c'est le nouveau centre de tri à Lachine, qui desservira tout Montréal : il est important que Lachine soit à la hauteur pour gérer les déchets avec les méthodes et les technologies du 21ème siècle. Il est aussi très important pour moi d'arriver à ce que nous réduisions notre utilisation du plastique.

Le développement de Lachine-Est me tient aussi à cœur. Je voudrais qu'il soit exemplaire en termes de gestion du sol et d'énergie. Nous avons une idée d'écoquartier et nous souhaitons intégrer la ligne rose du métro de Montréal dans ce secteur, mais avant tout, nous allons étudier le rapport de la consultation qu'a fait l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur le développement du secteur Lachine-Est.

 

Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

J'aimerais rendre les berges de Lachine davantage accessibles et y aménager des lieux de baignade sécuritaires.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Répondre quotidiennement aux citoyennes et aux citoyens me nourrit, mais c'est en même temps très demandant. Par ailleurs, les questions que me posent les citoyennes me fascinent, elles me donnent du souffle.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Personnellement, j'ai autant de plaisir à régler les « petits problèmes » d'une citoyenne qui a besoin que je l'appuie pour améliorer son quotidien, qu'à travailler sur les gros dossiers très médiatisés. Peut-être que les femmes élues sont plus conscientes et sensibles aux enjeux du quotidien, au bon voisinage, à l'importance de bien accueillir et rassembler la communauté. J'ai aussi l'impression que le rapport au pouvoir des femmes est différent de celui des hommes, de façon générale. Si je me suis lancée en politique, c'est pour avoir les moyens d'apporter des changements positifs à Montréal, pas pour accéder à une position de pouvoir. Je crois que ce que les femmes apportent à la politique, c'est peut-être un plus grand intérêt pour le bien commun, un ton plus convivial, plus accueillant, plus inclusif.

 

Qu'est-ce que les citoyennes devraient savoir sur la politique municipale?

Je fais parfois des Facebook live sur des sujets qui méritent d'être connus, et où les membres du conseil d'arrondissement prennent le temps d'expliquer en détails certains points à l'ordre du jour. Nous trouvons important de prendre le temps de vulgariser et de résumer les décisions prises par le conseil d'arrondissement. Nous faisons un gros travail pour être le plus transparent possible, pour faciliter le contact humain, pour être à l'écoute, à proximité. Je crois que c'est notre manière d'adapter la politique. Les citoyennes et citoyens devraient aussi savoir que la population de Lachine est très politisée, qu'elle s'intéresse au débat public et qu'elle veut y participer activement. Il ne faut pas croire que tout le monde est désabusé.

 

Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Tout d'abord, plus nous aurons de modèles féminins en politique et dans tous les domaines, mieux ce sera. Aussi, l'éducation à la démocratie et au fonctionnement d'une ville comme Montréal aux citoyennes plus jeunes est un élément-clé pour qu'elle devienne plus égalitaire. Il faut faire de l'éducation citoyenne aux femmes de toutes les classes sociales et de tous les niveaux professionnels pour expliquer le fonctionnement de la démocratie et des outils existants, montrer comment fonctionne l'adoption d'une résolution, comment porter un dossier devant des élu.es, d'être soi-même élue, etc.

Il y a aussi d'autres facteurs importants pour atteindre l'égalité : avoir des logements abordables pour les personnes les plus vulnérables. Par exemple, que les logements redeviennent des safe space pour les femmes qui sont en situation de survie, qui manquent d'argent et dont l'unique et dernière option est parfois la prostitution. On doit adapter nos espaces, par exemple en intégrant des haltes garderies dans les conseils municipaux. Il faut intégrer l'égalité hommes-femmes dans tous les aspects de la gestion de la Ville.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

L'architecte Phyllis Lambert, car elle aime Montréal, qu'elle connait bien et dont elle respecte l'identité. L'ancienne élue municipale Chantal Rouleau m'a aussi beaucoup appris et inspirée dans ses luttes pour une meilleure gestion de l'eau.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Le canal Lachine, devant chez moi, est l'un de mes lieux préférés.