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Magda Popeanu

Magda Popeanu, photo: Lachérie PhotographieMagda Popeanu, photo: Lachérie Photographie

Élue pour la première fois en 2013, Magda Popeanu est aujourd'hui conseillère de la ville dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, district de Côte-des-Neiges, et vice-présidente du comité exécutif

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'avais mal à ma ville et je voulais m'impliquer pour y améliorer les services et la collaboration entre voisin.es. De plus, étant immigrante québécoise de première génération, je voulais prouver que les immigrant.es ne sont pas des citoyen.nes de seconde classe.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

Tous les dossiers sont passionnants ! Des services aux citoyens à l'aménagement du territoire, de l'habitation à la culture, etc.

La lutte à la pauvreté et l'intégration socio-affective, économique et culturelle des immigrant.es m'interpellent beaucoup, car je sais combien il est difficile de se reconstruire une vie quand on arrive avec seulement deux valises dans un nouveau pays. À Côte-des-Neiges, on gère ces enjeux au quotidien. C'est un apprentissage continu.

 

Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Je suis une femme ambitieuse : j'aimerais beaucoup régler le problème d'insalubrité des logements dans Côte-des-Neiges. Je souffre quand j'entends les témoignages des personnes impliquées dans les groupes communautaires qui s'occupent de l'hébergement. Elles sont en première ligne et elles constatent la misère des gens.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Je m'essouffle difficilement, même si la charge de travail comme conseillère de la Ville et comme vice-présidente du comité exécutif est importante. Je fais beaucoup de représentation auprès des différentes communautés ethnoculturelles de la ville, lors d'évènements, de journées ou de fêtes nationales. Même si les journées sont parfois longues, ce sont toujours des heures inspirantes, remplies de rencontres si enrichissantes. Elles sont l'occasion de tisser des liens avec les gens et de travailler à améliorer leur quotidien, pour faire une différence.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Elles sont moins centrées sur elles-mêmes et moins sur le pouvoir. Elles visent la réussite collective et l'aboutissement des projets plutôt que leur réussite personnelle. Elles apportent de la compassion, de l'écoute, de l'empathie. Ce sont des « mamans » pour la grande famille montréalaise.

 

Selon vous, quelles sont les barrières auxquelles font face les femmes lorsque vient le temps de se lancer en politique?

Le manque de confiance en soi. C'est tout un travail à faire sur soi pour gagner cette confiance. Comme présidente de Projet Montréal, j'étais impliquée dans l'organisation des campagnes électorales. Quand je demandais à des hommes s'ils voulaient être candidats, ils répondaient « Oui, aucun problème, je vais régler ça avec ma femme ». Les femmes, elles, répondaient : « Je ne sais pas si je vais être capable ou assez bonne » ou encore « Vous savez, j'ai une jeune famille ».

 

Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?

Ne pas hésiter. On est plus que capables, on est même meilleures!

 

Qu'est-ce que les citoyennes et les citoyens devraient savoir sur la politique municipale?

Qu'on ne peut pas tout faire. Au municipal, on est coincés entre les paliers provincial et fédéral. On nous demande souvent des choses qui ne sont pas de notre juridiction. Comme nous sommes en première ligne, la plus grande valeur d'une conseillère municipale ou d'un conseiller municipal, c'est l'écoute et la proximité avec les citoyennes et les citoyens. J'en suis à mon deuxième mandat et je lis et réponds à tous mes courriels (une centaine par jour), et j'appelle les gens lorsque nécessaire.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Tout au long de ma carrière, j'ai rencontré des femmes extraordinaires. Le groupe qui m'a le plus inspirée et aidée est le groupe Femmes, politique et démocratie, et je les en remercie grandement. J'ai suivi leur formation en 2006 et ce fut un moment de changement et de prise en main : j'ai pris conscience que je valais davantage que ce que je pensais.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Mon quartier, Côte-des-Neiges. L'été, j'aime aller prendre un café sur la rue Côte-des-Neiges. Ça roule 24 heures sur 24. J'adore ça !