Élue pour la première fois en 1985, Suzanne Marceau est aujourd'hui conseillère d'arrondissement de l'Île-Bizard–Sainte-Geneviève, district de Sainte-Geneviève.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
J'étais une jeune enseignante avec des enfants quand j'ai été sollicitée pour faire de la politique. On m'offrait de me joindre à une nouvelle équipe dynamique et de relever le défi de rendre notre village plus accueillant et mieux entretenu. On m'avait confié les dossiers de l'environnement et de la culture. J'ai donc mis sur pied la première bibliothèque municipale scolaire au Québec et le premier plan particulier d'urbanisme. J'ai aussi été la première et la seule femme élue dans l'histoire de Sainte-Geneviève.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?
L'enjeu fondamental est le bien-vivre des citoyennes et des citoyens, dans un environnement sécuritaire, propre et agréable, où les attraits du village, comme la rivière des Prairies et les bâtiments anciens, sont mis en valeur.
J'aimerais aussi qu'on facilite la participation des citoyennes et des citoyens au conseil d'arrondissement. C'est de cette façon qu'on construit la cohésion sociale, le respect, la fierté, ainsi que le sentiment d'appartenance des gens au village.
Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
J'aimerais favoriser la restauration des maisons anciennes en respectant leur histoire. Je voudrais aussi faciliter les déplacements des gens, qu'ils soient à pied, en voiture ou en vélo. Ainsi, les jeunes qui fréquentent le cégep Gérald- Godin n'auraient pas à marcher dans la rue en hiver à cause de trottoirs mal déneigés.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
J'adore faire ce que je fais, mais je trouve parfois essoufflant d'être la seule conseillère de l'opposition dans mon arrondissement. Je dois toujours réitérer mes idées sans savoir si elles seront réalisées un jour.
Ce qui me donne du souffle, ce sont mes réussites au conseil d'arrondissement, quand je présente des motions qui sont bien reçues.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Il me semble que les femmes sont plus entreprenantes. Elles ont des idées structurées et des projets qu'elles essayent de mettre en place. Elles connaissent bien leurs dossiers, car elles font leurs devoirs et s'approprient les données et les études. Ceci dit, en politique, peu de femmes ont la même assurance que les hommes : elles sont encore à construire leur confiance en elles.
Qu'est-ce que les citoyennes et les citoyens devraient savoir sur la politique municipale?
La structure montréalaise est complexe, les gens ne la connaissent pas bien. Ils ne savent pas à qui s'adresser pour améliorer les choses, que ce soit le déneigement, l'entretien des grands et petits parcs ou l'entretien des rues. Je crois qu'ils gagneraient à en savoir plus sur le fonctionnement de la Ville et les différentes responsabilités des arrondissements et de la Ville.
Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?
Le grand défi, c'est d'amener les gens à collaborer, à partager les richesses et à créer du soutien mutuel. Pour cela, tous les groupes communautaires et sociaux structurés sont nécessaires, car ils alimentent les réflexions sur les enjeux de Montréal. Ils parlent au nom de ceux et celles qu'ils représentent et apportent leurs points de vue et leurs réalités. Je pourrais mentionner Héritage Montréal, le FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain), les associations coopératives d'économie familiale, les associations de personnes en situation de handicap et d'autres.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Je trouve les femmes entrepreneures inspirantes. Parmi elles, j'admire Danièle Henkel. C'est une femme passionnée, engagée, qui a une capacité de mobilisation incroyable. Son cheminement est exceptionnel et sa volonté inébranlable a eu raison de toutes les embuches qui ont ponctué sa vie. Elle est une inspiration pour toutes les femmes ambitieuses et celles qui ont des rêves à réaliser.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
La promenade le long du canal de Lachine est magnifique. C'est aussi un lieu historique, car Lachine a été un point névralgique du commerce de la fourrure au 17e siècle.
Suzanne Marceau, photo: Lachérie Photographie